Assi à même le sol j't'écoutes déballer les lumineux tréfonds de ton âme, à travers des mots si simple, et pourtant si fort. J'me dit que j'dois t'envier d'avoir autant de lumière en toi, mais je ne le fais pas. Là, perdu, juste l'odeur acre de l'urine qu'a coulé la veille. Et parce que ces gens ne nous regardent pas je comprends. J'comprends que si nos coeur battent si fort, à l'unisson, c'est parce que justement, ils ne nous voient pas. On est des êtres déchus, seuls, laches, abandonnés.
Mais si l'envie nous vient on aura qu'à s'lever, se dresser face à ceux-là, si faussement pur. Alors on refera l'monde, un monde beau, simple et épuré. Là ou même le soleil n'en fait pas trop. Là ou même les étoiles ne filent pas, devant les obstacles.
Alors pour toi, pour nous, pour ça, j'déverse aussi mon âme, à ta manière, fragile et puissante à la fois. Capter le moment présent, le laisser encrer dans ces pages le seul souvenir d'une vie. Un instant de passage, comme si plus tard n'avais plus d'importance, plus aucun sens.
A elle, cheveux courts et frisés, sourire vrai mais pas assuré.
