Marie-Claude, 48ans, femme de ménage, de nuit, à l'Arsenal. Sous LSD sa démarche diffère de la mienne, suivant la seul direction imposé par ce join. J'voulais juste des feuilles, elle ma donné tous son amour. Une joie malsaine, un bonheur plat. P'tetre bien qu'elle m'inspirais seulement à cause de l'acide, j'sais pas, j'm'en fou. Comment tu m'vois ? Ai-je réellement des yeux d'un noir profond, sans touche de blanc ou veines apparentes ? Cette paire d'aile blanche est-elle réellement dans mon dos ? Comme les siennes d'ailleurs. Crise blanche, remontée d'acide, dans tous les cas les ailes sont là. Elle m'parle aussi de sa fille, 27 ans, a grandi dans une famille, compliquée. Au milieu de la drogue, sans repère.
Son père deal,
Marie-Claude consomme.
Les deux femmes ne se parle plus. Y'a quelque chose de triste, une chose terrible derrière ce qu'elle me dit, et elle aura beau sourire elle pourra pas mentir indéfiniment.
Marie-Claude veut s'en sortir.
Marie-Claude est une batante.
La clope, l'alcool, l'acide.
Tans de choses qui
"l'aide à tenir".
Et tous le drame de sa vie remonte lorsque dans sa voie des sanglots s'echappent.
Et tous ses sourire ne font qu'attendre la coulée des larmes, pour qu'enfin ils puissent à leur tour être sincère.
Finalement, comme Marie-Claude, j'me rend compte qu'on est tous perdu, comme des cons.
Avant de partir elle m'embrasse, un de ces gros baisé volé plein de compassion. Elle a surement compris l'obscurité de mes jours, comme moi les siens.
Je l'ai prise dans mes bras, je l'ai serré et lui ai donné tous ce que j'avais, au plus profond. Une embrassade qui n'aura duré que quelques secondes, mais c'etait long. Et elle m'a acceuilli, elle aussi m'a serré et ca faisait si longtemps qu'elle n'avait pas tenu quelqu'un.
Marie-Claude est repartie en souriant, d'une joie méritée, d'un bonheur plein.
J'espère te revoir, vraiment.
A nos corps entremélé dans des tourments irraisonnables.
