Chapitre 5 : Le dragon et le spa

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Chapitre 5. Le dragon et le spa

-9h00 AM, Parlement britannique, Londres, Angleterre-

Le majordome déposa un plateau de nourriture devant Mycroft qui, assis sur son fauteuil, observait l'extérieur par la fenêtre, pensif. Anthéa était en face ce lui, gardant le silence. Après avoir coupé son œuf, l'homme lui jeta un regard.

-Ah, Anthéa, je m'inquiète pour Sherlock.

-Que ce passe-t-il avec lui?

-De vieux dragons qui ressurgissent de son passé. Je ne sais pas s'il tiendra le coup, mais j'espère. Je suis trop loin pour intervenir, c'est frustrant.

-Vous pensez qu'il pourrait...

-Je ne sais pas, Anthéa... mais je vais tout faire pour qu'il ne finisse pas comme notre aîné... Vous savez, prendre soin d'une personne n'est pas une force...

***


-8h00 AM, District de Huangpu, Shangaï, Chine-

-Alors, c'est ici?

-Il semblerait bien, répondit Sherlock en jetant un coup d'oeil au ciel bleu qui s'étendait au-dessus de leur tête.

Au bord du fleuve Huangpu, dans le district du même nom, se dressait une petite maison d'un seul plancher comme on aurait pu en trouver dans la campagne chinoise. Inspiré des temples bouddhistes qui poussaient un peu partout en-travers de la Chine, la maison était surmonté de plusieurs toits en pagodes. Un jardin plutôt somptueux ornait la demeure et des fontaine coulant dans des troncs de bambous rajoutaient à la décoration typiquement orientale.

-N'es-tu donc jamais venu?

-Ça fait longtemps.

Et sans se poser plus de question, ils marchèrent sur le petit chemin de galets et frappèrent à la porte en bois. Quelques secondes plus tard, un homme qui devait approcher la petite soixantaine leur ouvrit. Son crâne était chauve, mais il portait toujours une grande barbe. Son corps frêle était vêtu d'un kimono rouge et ses pieds étaient nus. Cet homme n'était rien de moins qu'un cliché ambulant. Un moine sortit d'une ancienne dynastie chinoise même, décida John. Le regard de l'homme se posa tout d'abord sur John, puis il s'éclaira légèrement quand il arriva sur Sherlock pour s'éteindre tout aussi rapidement. Comme s'il venait de se rappeler un mauvais souvenir.

-Sherlock, murmura-t-il d'une voix qui ne tremblait qu'à peine.

-Mr. Luang. J'ignore si on vous a prévenu de ma visite à moi et mon brave ami John, mais j'ai mis pied sur le continent Asiatique hier et j'aurais besoin de quelques indications. Je sais que personne ne connaît mieux la ville que vous.

Le terme ami énerva légèrement John, mais ensuite il songea que cet homme était le père de Feilong – l'ex petit-ami de Sherlock – et que, au vu de cela – il valait mieux taire la nature de leur relation devant lui. C'était le moindre des respects. Pourtant, quand les petits yeux du vieux se posèrent à nouveau sur lui et le scrutèrent comme une œuvre d'art à l'intérieur d'un musé, John se sentit mis complètement à nu et il eut la très nette impression que l'homme avait parfaitement deviné leur relation. Pourtant, il ne commenta pas. Sûrement la sagesse de l'âge.

-Oui, je pense avoir entendu parler de vous... c'est possible. Entrez, j'allais justement me préparer un thé. Un tchai-tchai, ça vous va?

C'était un thé particulièrement fort, mais Sherlock esquissa un sourire – un brin forcé selon John – et hocha la tête avant de suivre l'homme dans sa maison, l'ancien militaire sur les talons.

Le dragon argenté T. 2 (Johnlock)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant