Le dragon argenté T. 2 (Johnlock)

Chapitre 6 : Le dragon et la dispute

L'action commence et, vous êtes chanceux, vous avez droit à un long chapitre!

Chapitre 6. Le dragon et la dispute

-10h00 AM, piscine intérieure, Grand central Hotel Shangaï, Shangaï, Chine-

À la grande surprise de John, Sherlock rit – et cela avait quelque chose de plutôt effrayant –. L'ancien militaire dévisagea son compagnon. Se foutait-il de sa gueule? C'était du foutage de gueule, sans doute. Brusquement, énervé, John se mit debout, des gouttes d'eau ruisselant sur son torse nu.

-Sherlock, l'avertit-il, si tu...!

-Calme-toi, John, le coupa le détective, je songeais seulement à quel point tu es facile à manipuler. Te faire dire les trois petits mots a été beaucoup trop facile. Si j'avais su que tu mordrais à pleines dents à un simple défi, je l'aurais fais bien avant.

La colère de John ne sembla pas se calmer.

-Si tu penses que tu peux jouer avec les émotions des gens, Sherlock, c'est que tu n'es qu'un putain de psychopathe!

-Pas un psychopathe, John, je suis un sociopathe de haut-niveau.

John laissa échapper un cri de rage provenant du plus profond de sa cage thoracique. Merde, il l'aimait vraiment, mais Sherlock dépassait les bornes!

Quant à lui, le détective ne comprenait pas ce qui était la source de la colère de son compagnon. Pour lui, les trois petits mots qui semblaient avoir tant d'importance pour John n'en avait aucune. Il ne comprenait pas comment un être humain pouvait accorder autant d'importance à quelque chose comme ça, de si léger et futile. Néanmoins, comme Sherlock pouvait concevoir que c'était important pour John, il ne souhaitait pas les dire à la légère pour risquer de briser le cœur de son compagnon par la suite. Quand il le lui dirait, il serait sûr de lui et se serait un moment magique que le médecin ne risquerait pas d'oublier un jour. Surtout quand Sherlock ne serait plus de ce monde-ci. Il voulait marquer son esprit. À jamais. John ne trouverait jamais mieux que lui et le détective tenait à le lui faire comprendre.

-Psychopathe ou sociopathe, je m'en fous! Que tu sois l'un ou l'autre, tu as tout de même un cœur plus froid et dur que la pierre, Sherlock!

Le détective eut un rictus.

-C'est de famille.

-Oh, mais ce n'était pas un reproche. Seulement, ça ne fait pas partie de mes critères de recherche du petit-ami parfait!

Le sarcasme suintait dans chaque parole de John comme un filet de salive dégoulinante. Le blond sortit du spa, s'essuya puis s'enveloppa dans son peignoir blanc.

-Je retourne à la chambre, Sherlock. Ne m'y rejoins pas. Nous nous retrouvons à 19h30 pour être au Dragon argenté à l'ouverture. Bonne journée.

D'un pas décidé, il quitta. Sherlock remit les jets du spa en marche. Il reviendra, il revient toujours. Il ne s'en faisait pas plus que ça. Avec John, c'était toujours ainsi : ils se chicanaient, puis se réconciliaient. Ce n'était jamais à lui de faire le premier pas.

***

-1h00 PM, suite 369, Grand central Hotel Shangaï, Shangaï, Chine-

Seul dans la chambre, assis sur le lit et la tête entre les mains, John se maudissait. Trois heures durant, il avait essayé de se convaincre que, cette fois-ci, c'était à Sherlock de faire le premier pas, de revenir vers lui et de s'excuser. Tout était de sa putain de faute. Pourtant, John peinait à refréner son envie de retourner régler tout ça lui-même. C'était toujours lui qui réglait tout habituellement. Il y avait sûrement pris goût. Ou alors, c'était que c'était forcément plus simple quand c'était lui. Sherlock avait une fierté aussi grande que la planète et il avait la mauvaise habitude de trop pensé quand il s'agissait pourtant de choses simples. Sherlock prenait toujours le chemin le plus difficile, le plus tortueux. C'était dans sa nature et John avait perdu espoir de le voir changer un jour. Pourtant, il l'aimait. Et c'était cet amour qui le faisait osciller entre aller toute suite rejoindre le détective pour mettre un terme à leur dispute et rester ici à attendre qu'une illumination divine frappe son compagnon. Il avait peur de le perdre.