Chapitre 14

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Attention, ce chapitre contient un passage d'agression. Je vous conseille vivement de sauter ce passage si vous ne vous sentez pas confortable à la lire. ( Arrêtez de lire après " Ils sont arrivés " et reprenez à l'étoile si vous voulez continuer )


Chapitre XIV

Enora

Vous savez quand vous vous rendez compte que le pire jour de votre vie n'était pas cette soirée où votre robe a été coincée dans votre culotte pendant toute une dance, ou ce jour où avez vomie sur votre professeur de mathématiques qui n'avait aucune pitié envers vous ? Je me rendais compte à cet instant précis que non, ces jours là n'étaient vraiment pas les pires. Rien ne pouvait égaler aujourd'hui.

Cela faisait des heures que j'étais détenu dans une pièce, les bras et jambes attachés. Ce n'était pas une pièce aux murs blancs et sales, ni une pièce sombre avec une petite fenêtre qui laissait passer un peu de lumière - non, c'était plutôt un salon aménagé à l'ancienne, avec des fauteuils dignent d'un château royal, une tapisserie sophistiquée qui prenait l'oeil et des tapis rouges sang ne laissant voir le parquet à aucun endroit.

Les deux hommes qui m'avaient amenés ici - Paul et Yves d'après ce que j'avais pu entendre - m'avait attaché ici avant de s'en aller. Depuis, je recevais des visites de plusieurs autres hommes, qui venaient vérifier que j'étais toujours là, et que je restais bien tranquille. J'avais pu voir une seule femme - Rachel.

Il me semblait qu'elle était leur patronne. Elle était vêtue d'une robe rouge, comme pour se fondre dans la pièce tout aussi rouge, elle avait un regard perçant et intimidant et donnait des ordres à tout le monde. C'était une femme imposante de par son caractère. Mais quand elle m'avait parlé, j'avais pensé un instant que les apparences étaient trompeuses et qu'elle n'était pas si mauvaise que cela. En effet, elle m'avait accueillie comme si j'étais une invitée, elle avait ordonné qu'on me détache, comme si elle savait au fond d'elle que je n'allais même pas essayer de m'échapper. Et elle avait raison. Il m'était impossible d'essayer quoique ce soit avec tous ces hommes qui attendaient devant la porte.

Elle m'avait alors posé des tas de questions, m'obligeant par son regard à tout lui dévoiler. Je compris ensuite qu'elle n'avait aucune pitié quand elle m'obligea à continuer malgré mon refus et malgré mes larmes. Quand la tâche devenait difficile, elle faisait appel à un de ses hommes pour qu'il vienne me tirer les cheveux, pensant que cela me ferait parler. 

Elle était finalement parti après deux bonnes heures d'interrogatoire. Ses hommes venaient toujours vérifier que je ne tentais rien, alors que j'essayais de me remettre de cette torture verbale.

Je me demandais si quelqu'un allait venir me sauver d'ici. J'espérais que Loris ait appelé la police, mais plus le temps passait, moins j'avais d'espoir par rapport à cela. En ce qui concernait Guillaume, il ne pouvait jamais trouver la somme que Rachel lui demandait, alors je n'avais déjà aucun espoir de ce côté. En fait, je n'avais pas d'espoir du tout.

Je relevai les yeux au son de la porte qui s'ouvrit à nouveau. Rachel était de retour, toujours aussi intimidante. Je me demandais ce qu'elle avait en tête maintenant. Peut-être qu'elle passera à la torture physique ? Je ne serais pas surprise. Mais je ne l'espérais pas.

- On dirait que ton preux chevalier est prêt à tout pour sauver sa princesse, chantonna-t-elle en se déplaçant autour de moi. J'aurai pourtant tellement aimé que tu restes encore un moment, nous passions une agréable journée ensemble, n'est-ce pas ?

C'était ça qui la rendait aussi mauvaise. Sa façon de parler. Sa voix. Ses mots. Elle était tellement douce qu'un bébé qui ne comprenait rien à ses paroles aurait pensé entendre un ange.

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