Aymeric était allongé sur le divan depuis maintenant quarante cinq minutes. Le même rituel se répétait chaque jeudi matin. Il se levait à sept heure précise, prenait son café, sa douche, s'habillait et traversait la ville en bus jusqu'au cabinet du docteur Marins, sa psychologue
Lorsqu'il eut fini de s'entretenir avec cette-dernière il se redressa et s'assit face à elle. Ils se levèrent à l'unisson puis échangèrent une poignée de main. Il la remercia et prit congé. Il sortit de la pièce puis revint sur ses pas, il ouvrit la porte et plongea son regard dans celui de la psychologue avant d'ajouter :
-J'oubliais le plus important... Il est évident que vous ne vous souviendrez de rien, d'aucun des mots que j'ai prononcé et pas même de ma visite. Jamais.
Elle acquiesça simplement.
-Bien. Alors tout est dit. Passez une bonne journée.
Aymeric lui adressa un sourire chaleureux qu'elle lui rendit aussitôt. Il détestait faire usage de son don mais il ne pouvait prendre aucun risque. Personne ne devait savoir. Jamais.
Il quitta l'immeuble et prit le métro pour se rendre à l'hôpital.Arrivé à destination il se rendit aux vestiaires et enfila sa blouse d'infirmier. Il jeta un coup d'œil à son planning, son premier patient l'attendait chambre deux-cent-quinze. Parfait. Il monta au deuxième étage mais lorsqu'il arriva devant la chambre voulue il ne s'arrêta pas et se rendit trois portes plus loin. Il frappa doucement, une petite voix lui indiqua qu'il pouvait entrer.
-Aymeric !
-Bonjour princesse. Ça va ce matin ?
-Tout va bien, répondit-elle tout sourire. Mes parents viennent me voir cet après-midi, ça me fait plaisir, il y a un moment qu'ils ne sont pas venus... Le travail. En plus je vais pouvoir leur montrer mes nouveaux dessins ! s'exclama-t-elle ensuite surexcitée. J'en ai fait un hier soir, tu veux le voir ?
-Bien sûr que je veux ! Tu m'as déjà vu refuser une fois d'admirer un chef d'œuvre ?
Elora affichait un sourire radieux. Aymeric était son meilleur ami, le seul à vrai dire... Il s'occupait très bien d'elle et lui rendait visite tout les jours même si elle n'était pas sur son planning. Elle fouilla dans son tiroir et en sortit une feuille à dessin qu'elle tendit à Aymeric. Il la prit et l'observa avec attention. La jeune fille s'était dessinée, elle, dans son lit d'hôpital, entourée de boules lumineuses et de petits éclairs. Le dessin était d'un réalisme surprenant. Aymeric s'agenouilla à coté du lit afin d'être à la hauteur de sa protégée.
-C'est vraiment très beau. Mais... Je pense que tu devrais le garder pour toi et ne pas en parler à tes parents.
-Ce n'est pas juste ! Je déteste avoir à leur mentir.
-Je le sais bien mais tu es obligée. Personne ne doit savoir.
-Toi tu le sais...
-C'est parce que nous sommes pareils.
-Pourtant toi tu ne peux pas contrôler les énergies...
-Mais je peux jouer avec ton esprit.
Aymeric prit la main d'Elora afin de la rassurer puis il commença à créer pour eux un monde imaginaire. Ils étaient au bord de la plage, ils jouaient dans l'eau, Elora souriait, elle adorait ces moments précieux où elle quittait enfin son lit d'hôpital. Elle se retourna pour jeter un oeil à la maison au bord de mer, ses parents étaient là, ils la regardaient en souriant. Elora était sur un nuage.
- Rentrons, déclara Aymeric.
- Non s'il te plait ! Encore un peu.
- Désolé il faut y aller.
Aymeric mit doucement fin à la vision et la ramena à la réalité. La petite poussa un soupir discret. Elle aimait tellement quand il l'emmenait loin...
-C'est un pouvoir dangereux... Il faut savoir sortir de ses rêves et faire face à la réalité. On peut se perdre dans le subconscient et entrer dans une sorte de coma dont on ne peut ressortir que par la force de l'esprit, ce qui est presque impossible lorsque l'on s'y est enfermé soi-même... Tu comprends ?
-Oui, bien sûr. Tu a déjà vu ça ?
-Malheureusement oui.
Elora ne demanda pas plus de détails. Chaque fois qu'ils venaient à parler des connaissances d'Aymeric sur leurs pouvoirs il ne répondait plus et trouvait une excuse pour partir, elle avait appris à ne pas trop creuser pour ne pas qu'il se braque. Aymeric lui adressa un sourire puis jeta un coup d'œil à sa montre, il devait immédiatement se rendre auprès de son premier patient. Il l'embrassa sur le front et quitta la pièce.
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Find the Truth.
ParanormalIls sont différents. Ils sont humains ou peut-être pas. Comment savoir ? Ils sont seuls. Éparpillés aux quatre coins du monde. Comment survivre ? En se retrouvant. En s'unissant. Et s'ils l'avaient déjà été ?