Le Crime Parfait

Chapitre 1: Une arme, s'il vous plaît!

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Bang!!

Mes clés, que je dépose violemment sur le comptoir en vitre, alertent le commerçant, qui s'avance vers moi, calme et posé.

-Mademoiselle désire?

-Un fusil

-Mademoiselle a des préférences?

-Non

-Bien, venez avec moi, Made...

-Tu m'appelle mademoiselle une autre fois, je prends n'importe quel de tes "guns" et j'te tire avec. Clair?

-Oh, je vois. Bien, si vous ne voulez pas que je vous appelle mademoiselle, il faudra bien me dire un nom!! Je ne vais tout de même pas vous appeler "Chose"!!

L'homme me semble plutôt sympathique, mais je ne peux faire confiance à personne dans ce monde, je le sais trop bien. Je lui donne donc mon faux nom, celui que je prévois mettre sur mon nouveau passeport, permis de conduire, etc.: Camille Jones. Il me sourit chaleureusement, donc j'imagine que je suis crédible. Plus que juste un nom, Camille est une autre personnalité. Elle est calme, posée, polie. Bon, j'avoue que je me suis laissé emporter tout à l'heure. Mais il m'énervait, avec ses "mademoiselle" dans toutes les phrases!!

Il m'a l'air plutôt jeune, mais un peu moins que moi. 25, peut-être 27 ans, mais certainement pas plus que 30. Cheveux blonds, yeux bleus, épaules développées et sourire charmant. Oui, il doit faire tomber les dames. Il me guide vers une pièce dans le fond de la boutique. Les murs étaient tapissés de fusils, protégés par un épais écran de verre.

-Les fusils pour la protection personnelle sont ici.

Je m'approche de la section qu'il me désigne. Des fusils de toutes les formes, en bois, colorés, plus petits ou plus gros, il y en a pour tous les goûts!

-Je vous conseillerais un Browning Hi-Power.

-Parfait. Je le prends.

-Vous êtes consciente que...

-Quoi?

-Et bien... C'est le plus cher de toute ma boutique...

-Combien?

S'il pense m'effrayer avec son prix, il se rentre le doigt dans l'œil, jusqu'au coude!! Avant d'arriver ici, je me suis assurer d'avoir environ dix mille dollars, en petites coupures, éparpillés un peu partout sur moi et dans mes sacs. Aucune chance qu'il me fasse peur, et encore moins que je manque de fonds.

-Il est 1000$. Je sais que c'est plutôt cher, mais avec le calibre de protection qu'il vous offre, c'est bien peu. De plus...

Il continue à baragouiner pendant que je m'affaire à trouver le montant qu'il me demande. Je lui tends son argent, prends le fusil qu'il tenait dans ses mains, et me retourne pour partir.

-Madame Jones, attendez!!

Je me retourne exaspérée. Je suis sur le point de lui faire une crise, quand j'aperçois une feuille entre ses mains.

-Il y a pleins de papiers à remplir, pour s'assurer que tout soit dans les règles. Venez avec moi je vous prie.

Je le suis dans un couloir un peu sombre. La seule ampoule qui l'éclaire vacille un moment, puis s'éteint, nous laissant dans le noir. Prise de panique, je m'agrippe à la première chose que je peux, pour ne pas tomber évanouie sur le sol. Éventuellement, après plusieurs secondes accrochée à cet objet, il se mit à bouger. Je tentai de me retenir, mais glissai et retomba sur ledit objet. Ce dernier m'enveloppa dans ses bras.

Attendez, ses bras??

Quel objet à des bras??

Le commis.

Bon, ce n'est pas un objet, mais quand même.

-Vous avez peur du noir, Camille?

-Aucunement

-Dans ce cas, pourquoi vous jeter dans mes bras?

Par la proximité du son, je figurai qu'il s'était penché pour me parler directement dans l'oreille. La chaleur de son souffle dans mon cou me donna des papillons.

Non, pas maintenant.

Pas ici.

Pas avec lui.

Je tentai de le repousser, mais je glissai une autre fois et retombai directement sur son torse. Il me rattrapa, puis me rapprocha de lui, toujours les mains sur mes hanches.

-Alors, peur du noir?

Même sans le voir, je sentais qu'il me regardait droit dans les yeux.

- Lâchez-moi.

-Sinon...?

Je m'approchai doucement, et un peu sensuellement de son oreille.

-Sinon, murmurai-je, je vous brise l'intégrité de votre colonne vertébrale. Len-te-ment...

Ma menace fit son effet, et six seconde plus tard, il était environ trois mètres plus loin. Il s'installa rapidement à son bureau, et sortit un stylo bon marché de sa poche. Il attrapa quelque feuilles, les signa et en annota certaines. Je pouvais voir sa main trembler.

-Qu'y a-t-il? Vous semblez tendu...

Mon annonce le fit sursauter si fort que je crus que sa miteuse chaise allait flancher sous le choc. Néanmoins, elle resta droite, avec l'énergie du désespoir, et il me tendit les documents, sans répondre à ma question.

Quinze minutes plus tard, je me tenais à l'extérieur de la boutique, avec un pistolet dissimulé à l'arrière de mon jean.

À date, tout se déroulait à merveille.

Étape 1, trouver une arme : Check!