Comme une masse

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Intrigué, il se mit en route vers sa maison. En passant dans les ruelles éclairées par le soleil, il pût entendre certaines confidences faîtes dans la taverne du village.

- C’est sûr, ils viendront ! Le Seigneur des Morts les lanceront ! Y’a pas d’doutes ! Déclara un homme complètement ivre.

A ces mots, Jace s’arrêta. 

- Il a raison. Vous savez ce que ça fait un groupe de Percussor en moins pour ce fou ? Dit un autre homme. Une insulte à son autorité ! Voilà ce que ça fait.

Un homme qui regardait avec suspicion la scène dans un coin de la pièce se leva.

- Vous dîtes que le Nécromancien est un fou ? Déclara-t-il. Vous savez que si des Percussors étaient là, vous prendriez cher ?

- Et alors ? Déclara le premier en se levant, voilà ce que je pense du Nécromancien.

Sur ces mots, l’homme cracha avec mépris sur le sol. 

- Voilà, je l’ai fait, et alors ? C’est quoi le problème ? Et sors de l’ombre que je te vois ! 

L’homme sortit de l’ombre et tout le monde pût enfin le regarder. Jace reconnu l’inconnu qui lui avait permis de rester en vie.

- Je vois enfin ton visage. Je savais pas que tu étais un clochard ! Regardes un peu comment tu es fringué ! Tes habits sont pleins de terres ! C’est dégeulasses ! Tu te laves jamais ? 

Sur ces mots, l’homme partit d’un rire tonitruant. Bientôt, tous les autres hommes qui occupaient la taverne le suivirent. 

- Alors mon pote, t’as pas la honte ? Reprit l’homme. Ah tien, il est partit.

En effet, l’inconnu avait pris congé des hommes ivres.

- Bon, ben, c’est pas grave. C’est ma tournée !

Pendant que les adultes s’enivraient, Jace reprit le chemin. Il rentra chez lui d’un pas décidé. Il voulait raconter à ses parents les actes héroïques et courageux qu’ils avaient commis. Mais plus il se rapprochait de sa maison, plus il sentait sa résolution faiblir. Il pourrait dire quoi que se soit, sa mère l’avait interdit certaines choses. Mais, sans faire exprès, il avait peut-être enfreint une ou deux de ces règles : 

* Parler à un inconnu.

* Insulter un inconnu.

* Parler à un bandit colossal, très louche et disposé à se servir de son grand sabre à toute occasion.

* Parler à un autre inconnu.

* Remercier un inconnu.

* Provoquer une bagarre.

* Ecouter aux portes d’une taverne.

Non, ce ne serait pas très judicieux de sa part. En tout cas, il était très fier de soi-même. Mais quelque chose le chiffonnait. Il ne savait pas exactement quoi, mais il y avait quelque chose qui l’embêtait. Puis, il se dit que ce n’était pas d’une très grande importance. Il rentra chez lui, épuisé par une journée pas vraiment couronnée de succès.         

Il dîna de quelques tomates, pommes et crudités, bu de l’eau puis il alla se coucher.  Sa maison, n’était qu’une pauvre chaumière disposant d’un salon-cuisine, d’une chambre à coucher pour ses parents, et d’un grenier qui faisait office de chambre pour Jace. De sa chambre, il pouvait aisément monter sur le toit. Craignant de se faire attaquer, il avait pris l’habitude de ne pas se séparer de son couteau de guerrier, qu’un capitaine humain lui avait donné. Le jour, il était à sa ceinture (sauf quand des soldats ennemis étaient présents), la nuit, sur une étagère sui se trouvait à une portée de bras, ce qui lui permettait de s’en servir en cas d’urgence. Jusqu’à maintenant, il n’avait pas eu d’opportunité, mais il faut toujours prêt à combattre et battre l’inattendu. Malgré la peur que lui inspiraient ces créatures, il s’endormit comme une masse.

Le NécromancienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant