Curiosité

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Je me rappelle, il y a de nombreuses années, lorsque mon ancienne bibliothécaire m'a fait part de ceci:
"La curiosité est la premier échelon de la connaissance et du savoir." Cette phrase, ancrée dans ma tête, m'a influencée à chaque fois que je tentais d'en savoir plus par rapport à quelqu'un ou que quelque chose - mais jamais dans un but vilain.
Couché dans mon lit, je ne peux patienter d'attendre demain pour savoir qui est ce Jay. Il m'a l'air de cacher quelque chose. Pourquoi n'éteint-t'il pas la lumière de sa chambre à une heure pareille? A-t'il peur, peut-être parce que ses parents sont absents ? Que cache-t'il? Indubitablement, cela ne me concerne pas, mais son côté mystérieux m'attire.
Cédant face à l'envie, j'enfile mes baskets, une veste et je sors sans faire un seul bruit. Je descends les escaliers le plus rapidement possible pour ne pas réveiller les voisins et surtout le gros chien du propriétaire résidant au premier. Il doit être environ 23h. Ou peut-être minuit. Ou encore une heure du matin. Je n'ai aucune idée de l'exactitude de l'heure mais je suis certaine de ce que je veux faire : aller parler à ce fameux Jay.
Pas un chat dans la rue, la lumière luisante des réverbères me réchauffe et apaise ma peur. Rapidement, je traverse la large rue et je me retrouve face à sa porte, portant le numéro 19.
Hésitante et craintive aux premiers abords, je presse finalement sur le petit bouton dorée se trouvant sur le bord blanc de la porte.
D'une voix fois grave, frustrée, j'entends:
-Qui est-ce?
Ne savant pas quel prétexte trouver pour justifier cette venue nocturne inopinée, je lui dis:
-Je suis la voisine d'en face et tu as laissé la tuyauterie de ton jardin ouverte depuis tout à l'heure.
Soudainement, la porte s'ouvre et il se précipite vers le jardin:
- Oh mince alors, j'oublie constamment d'éteindre ce fichu bidule!
Le problème enfin corrigé, il me remercie poliment mais avec fermeté.
-Je te prie de m'excuser pour cette visite inopportune mais le bruit est assez... Fin je pense que tu as compris que je venais juste pour... Bon je pense que je devrais... lui ai-je dis, tremblante comme une feuille.
Alors que je me prépare à m'en aller et voyant mon début de mouvement, il me coupe et me dit:
-Non, restes.  
Prise au dépourvu, je ne savais pas quoi dire alors il reprend la parole:
-Restes, s'il-te-plait. A une heure si tardive je n'ai que faire et depuis que mes parents sont...
Alors que les mots fluctuent depuis sa bouche bordée de fines lèvres roses, j'observe ses petits yeux marrons qui me guette avec attention. Vêtu d'un training de couleur bordeaux et d'un large t-shirt bleu foncé, sa fine silhouette d'au moins un mètre quatre-vingt est percevable grâce à la lumière du perron.
Plus je l'observe et plus j'ai l'impression de ressentir un sentiment de bien-être que je n'avais pas ressenti depuis longtemps : ce sentiment c'est celui d'exister.  

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⏰ Dernière mise à jour : May 18, 2016 ⏰

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