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Aujourd'hui. Peu importe le jour, le mois ou l'année.

J'aimerais décrire mes états d'âme, mais je ne sais pas par où commencer. Le vide n'a pas de début.

Je vis dans des conditions normales. J'ai un travail, un toit, de la nourriture plein le frigo, une famille, des amis, et même un amour. Mais un jour, j'ai réalisé que je ne ressentais rien.

Le verdict a été prononcé par un psychiatre quelques jours plus tard. Dépression.

Quand on entend ce mot, on imagine une personne triste, passive, qui se laisse dominer par sa mélancolie sans le moindre combat. On imagine un être qui se renferme parce qu'il a peur d'être blessé, qui ne fait rien parce qu'il est trop déprimé et paresseux pour faire quelque chose. Cela fait pourtant des années que la médecine considère la dépression comme une maladie.

Je ne suis pas triste. Je ressens un énorme vide en moi. Je n'ai jamais été une personne passive. Je ne vois simplement pas l'intérêt de lutter ou de parler aux autres. Je ne vois pas l'intérêt de continuer à mener une vie que de nombreuses personnes ont menée, mènent ou mèneront de la même façon. On pense être différent. Mais même si on marche plus ou moins différemment, on traine tous nos pas vers les mêmes destinations. J'ai pensé à mettre fin à mes jours dans l'espoir de trouver du sens dans l'au-delà, mais mes médicaments m'empêchent de le faire. J'ai cru qu'ils allaient me guérir, mais j'ai été crédule. J'ai simplement développé une dépendance à l'euphorie qu'ils procurent. Et c'est ainsi que j'ai commencé à vivre pour la prochaine dose d'antidépresseurs.


Peur du Vide - [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant