Chapitre 2

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Plusieurs mois s'étaient écoulés depuis l'incident. Tout était redevenu presque à la normale. Ma mère refusait de nous parler de ce qui lui était arrivé ce jour là et nous le saurons sûrement jamais. Elle évitait d'en parler et quand on évoquait les faits, elle tentait à chaque fois de changer de sujet. Elle n'avait pas recommencé depuis. Depuis cette mésaventure, elle avait réellement changé, quand je lui parlais, je la voyais absente, plus à l'écoute comme elle l'était autrefois et je voyais bien que quelque chose n'allait pas. Le souci, c'est que j'étais trop jeune pour savoir de quoi il s'agissait. Je sentais ma maman malheureuse et voir ses yeux de couleur chocolat briller me brisait le coeur.

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Aujourd'hui nous étions le 21 juin 2011, le jour de ma 11ème année d'existence dans ce monde qui est si cruel et rude. Mes parents sont séparés et cette année, je devais fêter mon anniversaire chez ma mère. Comme chaque année, un enfant est excité à l'idée de fêter son anniversaire, mais moi je ne l'étais pas. Du moins, je ne l'étais plus. Mes parents travaillaient et je passais mes anniversaires seule, ce que je déteste. Ma date d'anniversaire n'était devenue qu'une simple journée banale et ennuyeuse.


J'aurais passé tout l'été cloîtrée à l'intérieur à vivre en décalé avec le monde. Quand la Terre se réveillait, je m'endormais. Tous mes amis partaient en vacances mais moi jamais. Mes parents et ma soeur travaillaient tout l'été, par conséquent je me retrouvais seule. Les jours passaient et la rentrée scolaire approchait à grand pas. J'ai toujours détesté les rentrées scolaires. Cela m'angoissait énormément parce que je déteste vraiment l'école. J'avais peur de me retrouver encore une fois seule dans une classe avec des professeurs que je ne porte pas vraiment dans mon coeur et d'avoir un emploi du temps plus que nul. L'école m'apportait un stress omniprésent et mon père était super strict sur les notes. Ma mère, elle, s'en fichait pas mal de ma scolarité. Je suis sûre qu'elle ne savait même pas dans quelle classe j'étais ou dans quelles matières j'excellais. J'avais l'impression qu'elle ne m'accordait pas assez d'importance.


Le 22 février 2012, à la sortie du collège, ma grand-mère est venue me chercher comme d'habitude, mais cette fois, ma belle-mère et ma soeur étaient également présentes. 

"Nous allons t'emmener quelque part" m'a dit ma grand-mère.

Je savais que c'était en rapport avec mon père mais je n'étais pas sûre de l'endroit exact où j'allais être conduite. Ma belle-mère tentait de nous faire des devinettes à ma soeur et moi, mais en vain, nous n'avions vraiment aucune idée de la destination. Nous arrivions devant un hôpital. Ma grand-mère, qui conduisait, se gara alors sur le parking de l'hôpital.

"Votre père a eu un accident au travail ce matin. Il a fait un infarctus.

-Est-ce qu'il va bien?"

Je ne savais pas exactement ce qu'était un infarctus mais je savais que si mon père était à l'hôpital, c'était quelque chose de grave.

"Oui, si ses collègues avaient appelé les pompiers 5 minutes plus tard, il n'aurait pas survécu."

Cette phrase m'a transpercée tel un impact de balle. J'étais assez proche de mon père et le fait de savoir qu'il ait frôlé la mort me bouleversa. J'étais partagée entre la tristesse et la peur. En arrivant dans la chambre d'hôpital de mon papa, je le vis relié à plusieurs machines, affaibli comme il ne l'avait jamais été. Je me rappelle que quand il nous a vues entrer, il pleurait et ses yeux étaient rouges vif. Il était incapable de parler parce qu'il manquait de force. Tout le monde sanglotait dans la chambre. J'ai eu tellement peur de le perdre. Je ne sais vraiment pas comment j'aurais fait et ce que je serais devenue sans lui. Je ne me voyais pas perdre une des personnes que j'aime le plus au monde m'abandonner. Je ne pouvais pas imaginer ma vie sans lui, pas maintenant. J'étais choquée, inquiète et désemparée. Je n'allais plus au collège pendant 1 semaine et je préparais le retour à la maison de mon père. Je lui avait fait une pancarte que j'avais accroché sur la porte d'entrée : "Bienvenue à la maison papa, tu nous as manqué". En la voyant, mon père s'effondra en larmes et me prit dans ses bras. Je ne l'avais jamais vu dans cet état. Vraiment content que cela se termine, soulagé. Ses yeux verts pétillaient. Je ne l'avais jamais vraiment vu pleurer ou exprimer ses sentiments mise à part la colère. J'étais tellement heureuse qu'il soit revenu et qu'il soit encore parmi nous.

Work hard, dream big.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant