Jour J

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Sur le coup, je n'avais pas vraiment réalisé. Je n'avais pas eu le reflex d'hurler mon effroi ou encore même de donner un grand coup sur la pédale de frein. Je n'avais pas attaché ma ceinture ni regardé devant moi. Je ne m'étais pas dis que quelqu'un aurait pu se balader à cette heure-ci. Je ne m'étais pas dis qu'il y avait des risques que je fasse un accident. Je n'avais pas... réfléchis. J'avais été ôté de toutes émotions à partir du moment ou le corps d'une personne avait subitement percuté ma voiture, enfin, c'était plutôt ma voiture qui l'avait percuté..

Puis vint le moment où mon cerveau eut enfin compris que je devais réagir et non attendre que le corps de ma victime ne se vide de son sang. J'empoigna d'une main tremblante mon cellulaire et composai le numéro d'urgence.

- Oh putain vous allez répondre ! Criais-je alors qu'à la troisième sonnerie je n'avais toujours pas de réponse.

- Bonjour, en quoi puis-je vous être utile ?

- Il y a un garçon qui a été percuté, enfin, je l'ai percuté..

Puis je regardai dehors pour la première fois à travers mon pare-brise, découvrant le corps d'un jeune homme gisant à même le sol. Mes yeux recommencèrent à se brouiller à la vue de cette scène horrible.

- Est-ce qu'il y a du sang ? Demanda un homme normalement, comme si ce qui se passait était tout à fait normal.

-  Il y a un gars gisant sur le goudron de cette putain de route et vous me demandez s'il y a du sang ? Ouais, du sang s'échappe de son corps alors amenez moi une ambulance bordel ! Crachais-je au standard.

L'homme au standard lâcha un soupir.

- Où vous trouvez-vous ? Que je puisse envoyer une équipe.

- Mh.. Je regardai autour de moi espérant trouver où je me situais. Pasadena, Los Angeles !

- Très bien, mh... Madame.. ?

- Mademoiselle, le corrigeais-je agacée qu'il me demande ça, Anderson.

- Mademoiselle Stefanie Anderson ? S'écria-t'il.

- C'est ma cousine celle-là.

Pourquoi faut-il qu'elle arrive toujours dans mes conversations elle ? À chaque fois que je prononce mon nom de famille il faut toujours qu'on me parle d'elle. Et le fait que ma cousine soit à la tête d'un groupe de chanteuse à talons aiguilles ne m'enchante pas tant que ça. À cause de ce lien familiale qui nous unis notre famille a une réputation de petits bourgeois étant des proches d'une fille superficielle.

- Bon, veuillez m'excuser mais j'ai un gars à moins de deux mètres de moi qui est en train de crever donc au revoir.

- Ce fut un plaisir Mademoiselle Anderson.

- Et bien le plaisir n'était pas partagé ! Finis-je en raccrochant.

Cet homme m'a plus qu'agacé et j'avais presque oublié ma cousine le temps d'une soirée, ce qui n'a pas duré.

Revenant à la réalité je m'approchai vers le jeune homme, ses mèches brunes retombaient sur les côtés ce qui dévoilait son visage à la peau hâlé. Je caressais doucement sa joue avant de baisser les yeux sur son nez échappant un liquide rouge coagulé , du sang.

- Ne t'inquiètes pas, ils vont bientôt arriver, je ne sais pas si se sera la Faucheuse ou les secouristes mais un des deux va bientôt arriver, tes souffrances seront bientôt, je l'espère, atténuées...Lui murmurerais-je tristement.

- Merci.. Anderson. Essaya-t'il de prononcer tandis que je relevais mes yeux hébétés vers lui.

- Reste avec moi ! Mh..Dis-je ne savant pas son prénom.

- Léo. Lé.. Il toussota légèrement, laissant perler quelques gouttes de sang sur ses joues que j'essuyai le plus vite possible. Léo Flawki-ins.

Il releva les yeux vers moi et je lui caressais la joie tendrement, m'accroupissant à ses côtés avant de lui murmurer doucement des mots qui se veulent rassurants.

- Je suis si désolée Léo, je.. Je ne voulais pas faire ça..

Les larmes commencèrent à me monter aux yeux et balayèrent en un coup de vents. La tristesse n'avait pas sa place en ce moment-même, je devais rester calme avec Léo.
Je l'observais tout en essayant au mieux de le garder éveiller, enfin surtout...Vivant. Je remarquai que, malgré le fait qu'ils soient injectés de sang, ses yeux étaient intensément gris et atrocement beaux. Je cherchai sa main du regard avant de l'entrelacer à la mienne pour lui montrer mon soutien.

- Je ne sais pas vraiment pourquoi nous avions été choisis Léo, je n'aie jamais souhaité t'embarquer là-dedans, et je ne souhaites ça à personne. On ne se connait peut-être pas, mais Léo,sache que je ne vais pas te lâcher, je serai là jusqu'au dernier instant, je ne pars pas et ne partirais jamais. Là-haut est encore loin pour toi, c'est pas la fin, pas encore. T'as encore du temps devant toi.

Devant mes yeux, Léo commençait à sombrer dans un sommeil, ou un malaise, je ne suis pas médecin et j'ai la flemme de chercher sur Google le bon terme. J'essayais de lui faire garder les yeux ouverts, qu'il reste conscient, mais je n'y pouvais rien.

- Léo, ce n'est pas le moment, ce n'est pas ton moment, tu as encore pleins de choses à vivre, à découvrir et à tester. Tu n'as pas à t'en aller, tu n'es pas seul, je suis là, je suis qui tu veux car c'est toi qui le choisis, c'est ton destin et il est loin d'être finit.

Se fut les dernières paroles que j'aie pu lui prononcer. Après que ses paupières se soient closes, je me fus permise d'échapper quelques larmes. Il ne méritait sûrement pas ce sort ! Personne ne le méritait, personne n'aurait à vivre ça, personne ne devrait souffrir. Notre monde se nourrit de la souffrance de chacun dans tous les sens du terme. Je levai la tête vers lui, qui était quelques instants plus tôt cachée par nos mains entrelacées.

- Je ne te laisserai pas Léo.

Les sirènes des secours vinrent retentir dans mes oreilles mais je ne bougeai pas, j'en étais incapable. Je reniflai bruyamment du nez avant qu'un secouriste s'avance vers moi et m'arrache au corps de ma victime.

Ma victime.

Si ne j'avais pas roulé aussi vite et si j'avais fais plus attention jamais cela ne se serait produit. Jamais je n'aurai percuté ce jeune homme.
Tout cela est de ma faute.
Les bras du secouriste m'avait trainé jusqu'à une de leur camionnette et le secouriste tentait d'attirer mon attention en vain. Mes yeux étaient rivés sur le jeune homme à la peau hâlée qui fut immédiatement transporté sur un brancard, entouré d'une équipe de sauveurs. Est-ce qu'il réussiront à le sauver ?

Pamela Anderson, c'est leur métier voyons ! Tout va bien se passer.

Je sentais d'un seul coup la fatigue m'envahir sûrement dû aux émotions des évènements précédents, mais je constatai que non, à ma droite se trouvait un homme tenant une seringue vidée.

Il ne me fallut que peu de temps avant de sombrer dans la noirceur de mes pensées et d'atterrir dans les bras de Morphée.

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Hi !
Bon comme chapitre d'introduction c'est pas forcément top mais je suis obligée de passer par là ! Enfin bref j'espère qu'il vous plaira quand même et je vous incite à VOTER et COMMENTER vos impressions/avis !

- NELL

[accident]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant