Chapitre 6

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Lui :

J'étais encore une fois perdu dans mes pensées quand un changement alentour attira mon attention : les gazouillis des oiseaux s'étaient stoppés ; plus aucun papillon ne volletait dans les airs et il n'y avait plus aucun animal dans la clairière et les alentours.

Il régnait ici un silence de mort, ce qui, en général, ne présage jamais rien de bon.

Quand soudain, un bruit lointain attira mon attention. Je prêtais l'oreille : le son était loin, au moins à 2km au nord de ma position. Mais, plus j'attendais plus le bruit s'approchait ; on aurait dit des pas... et soudain, à une trentaine de mètres de moi, un coup sec retentit. Je me fige : ce sont des chasseurs ! Des PUTAINS de chasseurs !

Qu'est ce qu'ils foutent ici bordel, on est dans une réserve naturelle, la chasse et le braconnage sont interdits !

Putain ça craint , faut pas que je reste ici !

Un ado aussi loin dans une réserve naturelle, seul et sans "défense" c'est pas crédible. Encore plus le jour de la rentrée... De plus, ce qu'ils font est illégal, ils n'hésiteront donc pas à se débarrasser de moi : aucun témoin n'est toléré dans ce business !

Hâtivement, je rassemble mes dessins et mes aquarelles, les balances dans mon sac et commence à filer.

En un instant je suis passé du calme et de la sérénité à la panique. Mais ça va aller, comme d'hab je vais gérer. En un battement de cils, je me suis assez éloigné pour pouvoir ralentir et essayer de faire le point sur ce qu'il vient de se passer.

Alors... je viens d'être pris en chasse par des braconniers et j'ai dû fuir : génial quoi... Raaah ça m'énerve pourquoi fallait-il qu'ils soient là ceux-là ?!!! Moi qui voulait être tranquille, c'est raté !

Lorsque soudain, retentit un autre bruit sourd. Une balle fuse à quelques centimètres de ma hanche et interrompt par la même occasion le cours de mes pensées. Suivie de quelques secondes par une autre qui, cette fois-ci, frôle ma joue, y laissant une petite coupure. J'ai à peine le temps d'esquiver la troisième qui elle, m'aurait sûrement touchée, avant de me remettre à courir sans m'arrêter cette fois. Mais un autre coup de feu, face a moi cette fois, m'arrête et me force à faire demi-tour.

'Tain... là ça se corse, ils organisent une battue où ils encerclent leurs proie et petit-à-petit resserrent le périmètre afin de coincer leur proie et de la... Attends je rêve là ou ils me prennent pour un putain de gibier ?!!

Le fait qu'ils me prennent pour leur proie m'énerve. J'ai tout d'un coup bien envie de m'arrêter et d'aller leur montrer ce dont je suis capable ! Mais non je ne dois pas m'énerver, il ne faut pas.

Quand tout à coup de puissants aboiements se font entendre à ma droite.

Des chiens... il manquait plus que ça... pensais-je.

A bien entendre il devait y en avoir quatre ou cinq qui me poursuivaient. Ils étaient biens entrainés car à vitesse de sprint humain continu je ne parvenait pas à les semer. Je vais devoir ruser si je veux me débarrasser d'eux et de leurs maîtres rapidement. Je jette un rapide coup d'œil a ma poche de sang : elle est presque pleine, une chance ! Slalomant entre les arbres je cherche un endroit d'où je pourrais démarrer mon sprint quand la seule opportunité qui s'offre à moi pour le moment survient : un gros bosquet s'ouvrant sur une vaste clairière. L'endroit parfait ! Sans m'arrêter je prends mon élan et m'élance à pleine vitesse, enjambant à peine la haie de buissons. En un battement de cils, je me retrouve de l'autre côté de la clairière et poursuis ma course en ralentissant peu car les arbres trop serrés fouettent mon visage et m'empêchent de garder ma pleine vitesse.

Je cours encore une petite dizaine de minutes pour finalement m'arrêter derrière une petite butte de terre et souffler un peu. Je tends l'oreille :aucun bruit suspect dans les alentours, les oiseaux gazouillent et un petit ruisseau s' écoule à quelques mètres de là.

Je constate alors que ma poche s'est entièrement vidée, pourtant je n'ai ressenti aucun des signes avant-coureurs qui se manifestent habituellement... Je mets cet état sur le coup de la montée d'adrénaline que je viens d'avoir. Ce n'est qu'une fois ma poche de sang changée, que je prends compte de mon harassement. Une sorte de coup de masse qui me tombe dessus... Il me faut laisser le temps au sang de se régénérer, et, petit à petit, je recouvre mes forces.

Bon ... maintenant ça serait bien que je sache où j'me trouve parce que ils sont biens gentils ces chasseurs mais, moi maintenant: je fais comment pour retrouver mon chemin ?...

Je m'apprête à prendre mon élan pour grimper dans l'arbre le plus proche quand je prend vraiment conscience que je me suis vachement éloigné de l'entrée de la réserve : les arbres ne sont plus des pins, fins et élancés mais des chênes majestueux aux troncs noueux. Le sol aussi a changé; de l'herbe verte remplace a présent le tapis d'épines roussies. Il fait plus frais et les arbres espacés laissent filtrer la douce lumière du soleil.

Je soupire. À cause d'eux je me suis vraiment éloigné et même à moi il va me falloir plusieurs heures pour rentrer...

Avant de repartir je vais me passer un peu d'eau sur le visage histoire de me rafraîchir. Le coin est sympa ici aussi, faudra que je me souvienne de comment on y vient.

Brusquement je relève la tête : il y a eu un bruit !

Malheureusement je n'ai pas le temps de réagir qu'un chien bondit du buisson d'en face et me saute à la gorge.

Merde...

Automatiquement j'empoigne le chien par le cou, l'arrache de son emprise et le balance plus loin non sans violence. Je porte une main à mon cou : ça saigne mais ce n'est que superficiel, il n'a pas eu le temps d'atteindre la jugulaire ou la trachée. Ma poche est pleine, ça sera cicatrisé en un rien de temps.

Mais j'ai à peine dégagé le chien qu'un autre me saute dessus. Cette fois le réagis à temps et pare son attaque de mon bras. Ses crocs acérés se plantent profondément dans mon avant-bras et lorsque je l'arrache, la douleur se fait lancinante. Mes yeux se portent alors sur la poche de sang éventrée qui gît dans son propre sang.

Putain non ! Ma perf'... J'ai pas encore repris mes forces !!!

Ça va pas le faire... je sens déjà les premiers signes avant-coureurs. Mon avant-bras et ma gorge me font mal et l'hémorragie ne s'arrête pas...

Mais je n'ai pas le temps de faire quoi que ce soit d'autre que deux autres chiens arrivent en renfort : on dirait bien que la petite famille est au complet a présent... Ils se jettent sur moi en même temps avec une fureur incontrôlable. J'arrive a esquiver le première mais le second me blesse à la cheville. S'ensuit une lutte interminable.

Je suis à bout de souffle,j'ai du mal à tenir sur mes deux jambes, ma tête me fait mal et les hémorragies ne s'arrêtent pas...

Ah...ah...c'est trop dur... je.. je vais perdre le contrôle ! Non, il ne faut pas il faut que je garde le contrôle de... de mon...

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Lorsque je reprends conscience, je tiens à peine debout. Je constate avec stupeur que je baigne dans une mare de sang qui n'est pas le mien. Et autour de moi s'offre un horrible spectacle : les cadavres des quatre chiens de chasse gisent à mes pieds, égorgés. Leur sang recouvre mon corps et mes mains. Le pire est arrivé ! Je ne peux détacher mes yeux de cette horrible vision. MOI je les ai tués! Je ne peux plus stopper mes tremblements...

Non... ça va pas recommencer...pas encore...

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Coucou tout le monde !!!
Je vous ai manqué ;-)
Bon... aucun commentaire pour cet énorme retard (•_•)... j'étais en panne sèche d'idée !

Quoi qu'il en soit : même si je ne vous écris pas pendant des mois, vous pourrez être sur que vous aurez votre chapitre un jour. Je ne vous abandonnerai jamais !!!

Groupe Sanguin ? O+Où les histoires vivent. Découvrez maintenant