Chapitre 2

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Lui :

Cela fait maintenant plusieurs heures que je suis étendu sur mon lit et pourtant, comme chaque nuit depuis bien longtemps maintenant, impossible de fermer l'oeil. D'un regard distant, j'observe le plafond de ma chambre : Blanc.Vide.Moche. Rien de plus déprimant que ce plafond...

— Faudra vraiment que je fasse quelque chose pour ce plafond je le supporte plus... pensais-je.

Je suis encore plongé dans mes pensées lorsque je ressens un léger picotement dans mon bras droit. Je tourne la tête : ma poche est presque vide. Je soupire :

— Tss...faudrait vraiment penser à inventer des recharges plus longues...

Péniblement je me redresse et sors de ma chambre. Je me dirige alors vers la salle de bain. Là j'ouvre le petit tiroir réfrigérant prévu à cet effet et en tire une poche de sang bien frais : du O- l'un de mes favoris !
Ces temps-ci les donneurs du groupe O se font rare et les réserves s'appauvrissent.
Égoïstes.
Et dire que j'ai besoin de ça pour garder le contrôle de mon esprit...
Ma poche toujours dans les mains je sors de la salle de bain et me retrouve nez à nez à la grande baie vitrée de mon salon.

Dehors il fait nuit. Les lumières de la ville endormie sont enivrantes. Pourtant cette ville ne dort pas : ça fourmille de partout, pourtant, ça n'émet aucun bruit. Cette immense étendue de lumière me fascine.
Tout d'un coup la douleur dans mon bras s'intensifie me ramenant aussitôt à la réalité. Je branche alors la poche à mon cathéter et les premières gouttes de sang s'immiscent dans mes veines. Presque aussitôt la douleur se dissipe et je me détend. Je jette un dernier regard vers l'extérieur et là, c'est à cet instant précis, en contemplant l'étendue lumineuse qui s'offre à moi qu'une idée germe dans ma tête. Je gravis les marches de mon escalier intérieur quatre à quatre et après avoir traversé la mezzanine j'arrive face à un mur qui en apparence donne l'impression de n'être qu'un banal mur blanc surplombé d'une poutre en chêne mais qui en réalité cache un passage direct vers le toit de l'immeuble.
Arrivé là-haut je m'assois en tailleur sur un de ces ventilateurs qu'ont tous les toits de grands bâtiments et contemple la ville de tout mon soul. Je m'applique à retenir le moindre détail de cette ville de lumière la moindre rue, la moindre illumination...
Une fois ce travail terminé je me laisse tomber en arrière et contemple le ciel mais cette nuit le ciel est couvert alors les étoiles ne se montrent pas. La lune n'est qu'à son premier quartier et se trouve à moitié dissimulé par d'épais nuages sombres. Rien de bien intéressant et pourtant je reste comme ça, allongé sur mon ventilateur éteint.

— Tiens, il pleut...

Cela fait bien une heure que je suis ici, perdu dans mes pensées quand je prends conscience qu'il pleut déjà depuis un moment. Pourtant je reste : j'aime le contact de l'eau sur ma peau, ça m'apaise.
Ce n'est que lorsque la pluie s'intensifie et que ce sont maintenant des trombes d'eau qui tombent du ciel que je me résigne et rentre.
Je suis trempé et mes cheveux dégoulinent.
Une fois séché et changé, je me dirige vers ma chambre et là je sais ce que va devenir l'horrible plafond de ma chambre.
Je pars dans un petit éclat de rire et m'affale sur le lit puis regarde le plafond avec un air amusé :

— Profite bien mon gars parce que c'est certainement la dernière nuit que tu vas me pourrir : bientôt tu seras beau ! Et ouais carrément beau même alors profite, car cette nuit c'est la dernière !

Je jette alors un regard a mon réveil : 2h02 .
La nuit est loin d'être terminée... Et heureusement car j'ai le plan de mon nouveau plafond à dessiner !

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