II.

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Lundi 13 mars 2015, Los Angeles.

Amalia avait fui l'établissement, comme elle en avait l'habitude lorsque quelque chose la contrariait. Il n'était pas dans ses habitudes d'affronter la réalité et lorsqu'elle y était confrontée, elle se rendait dans ce vieil immeuble abandonné dans les quartiers douteux de la ville. Certains junkies s'y rendaient mais il était rare de les croiser en pleine journée, surtout lorsque le soleil brillait.

Cet immeuble était le genre d'immeuble que la plupart des gens évitaient. Graffitis sur tout les murs, fenêtres brisées, escaliers démolis à certains endroits, quelques rats qui s'y promènent, le silence le plus total. Mais c'était cette ambiance que la brune affectionnait particulièrement. C'était dans cette ambiance qu'elle se retrouvais et laissais libre cours à ses pensées. Quelques fois elle dessinais sur les murs avec une bombe de peinture, d'autres fois elle photographiais les alentours. Mais se jour là elle n'en fit rien et alla juste sur le toit du bâtiment.

Elle se posa au bord, les pieds dans le vide. Elle se demandais ce qu'il se passerait si, soudainement et par le plus grand des hasards, elle tombait. Ses parents seraient-ils tristes ? Thomas s'en voudrait-il de n'avoir rien pu faire et de ne pas avoir vu son mal-être ? Parce que, oui, Amalia détestait être aussi invisible. Elle ne demandait pas à être le centre de l'attention, elle voulais juste avoir un petit groupe d'amis avec lequel elle pourrais rire, discuter, partir en vacances, faire tout ce qu'un groupe d'amis fait. Malheureusement, sa vie n'était pas un conte de fées, elle n'avait pas d'amis, pas de petit copain, et pratiquement pas de famille. Ses parents ne revenaient que pour son anniversaire et Noël, en dehors de ces deux événements, elle ne les voyait pas.

C'est à cause de tout cela qu'elle en était venue à se demander se qu'il se passerait et c'est également pour cela qu'elle se leva et contempla le sol, à quelques dizaines de mètres d'elle. Juste au moment où son pied allais "accidentellement" glisser du toit, un voix retentit derrière elle.

"Lia descend s'il te plait, fait pas une telle connerie, tu sais que je voulais pas dire ça.

-Et pourtant, c'est sortit de ta bouche. Répondit-elle sèchement.

-Je le sais et je m'en veux, je ne le pensais pas ! Descend s'il te plait."

Sans un mot, la brune se remit dans sa position initiale, assise au bord, les jambes dans le vide, les cheveux virevoltant à cause du vent qui soufflais. Elle entendis Thomas se rapprocher puis s'asseoir à ses côtés. Elle tourna la tête vers lui et le détailla.

Il ne fallait pas se mentir, si la perfection existait, Thomas en porterait le nom. Il avait un visage fin, deux grands yeux chocolats, des lèvres roses, assez fines, des cheveux blonds cendrés qui semblaient ne pas êtres naturels, Amalia le soupçonnait de se teindre les cheveux.

Lorsque le blond sentit le regard de la jeune fille, il tourna la tête et lui sourit. Pas l'un de ces sourires charmeurs que les garçons font aux filles pour les séduire, il s'agissait d'un simple sourire amical. Amalia le lui rendis timidement puis, à son plus grand étonnement, elle le vis sortir un paquet de Malboro. Jamais elle n'aurais soupçonnée que Thomas, amoureux du sport, puisse fumer. Il sortit une cigarette du paquet et en proposa une à la brune. Elle accepta sans rechigner et sortit son briquet de sa poche. Elle actionna alors le petit objet et un flamme en sortit. La jeune fille l'observa quelques instants puis alluma sa cigarette. Elle inspira alors la fumée qui lui brûlait la gorge et la recracha lentement. Depuis que Amalia c'était assise, aucun des deux adolescents n'avait parler. C'était souvent comme ça entre eux. Ils n'avaient pas besoin de parler, leur simple présence suffisait.

Mais ce jour là, Amalia en avait décidé autrement, elle avait décidée que sa timidité maladive ne prendrait pas le dessus sur elle. C'est pourquoi elle se tourna vers lui et lança la discussion :

"Il faut que tu m'expliques un truc, comment t'arrives à exceller dans tout ce que tu fais ? T'as que des bons résultats, t'es le capitaine de l'équipe de Lacrosse, ta petite amie est la capitaine des cheerleaders, j'ai entendus dire que t'as reçus ta bourse pour Princeton, juste comment tu fais ? Demanda-t-elle, curieuse.

-J'ai des parents plus qu'exigeants, j'ai eu du mal à arriver là où j'en suis, mais des fois j'aimerais juste être comme toi. Sans prises de tête, pouvoir faire ce que je veux quand je veux sans que mes parents me dictent ma conduite. Et je veux pas aller à Princeton, je veux travailler dans la musique.

-Thomas, ma vie n'est pas un rêve, sinon je n'aurais pas voulu me jeter de ce toit. Mes parents ne vivent même pas dans même Etat que moi, c'est pourquoi j'ai autant de libertés, et je suis en échec scolaire, je sais même pas ce que je veux faire quand j'aurais finis le lycée.

-Je... Je savais pas pour tes parents, ils vivent où ?

-En Caroline du Nord, ils m'envoient de l'argent tout les mois pour s'assurer que je suis pas morte mais là je sais pas pourquoi ils ont du retard et je suis censée payer aujourd'hui.

-Tu devrais les appeler."

Amalia soupira, puis sortit son vieux Blackberry de sa poche avant de composer le numéro de téléphone de sa mère. Après plusieurs sonneries, elle tomba sur la messagerie. Le brune raccrocha puis soupira avant d'essayer d'appeler son père qui, contrairement à sa mère, répondis au bout de deux sonneries. Sans savoir pourquoi, la jeune fille mis la conversation sur haut-parleur.

📞

"Qu'est ce que tu veux Amalia ?!

-Whoa... Euh, je voulais savoir pourquoi j'avais toujours rien reçut pour le loyer, d'habitude vous...

-On ne t'enverras plus d'argent, le propriétaire es au courant et à déjà certainement viré tes affaires."

"QUOI ? Putain et je fais comment moi ? Il manquait plus que ça.

-Tu... Tu peux venir chez moi si tu veux, il y a largement la place. Proposa le blond.

-Et tes parents ils vont dire quoi quand ils vont voir que tu ramènes une filles sans toit, qui n'a même pas assez d'argent pour s'acheter un café au distributeur du lycée ? Ils vont te virer et on sera deux à la rue.

-Primo, tu n'aimes pas le café, deuxièmement, j'emmerde mes parents Lia, je refuse de laisser l'une de mes amies à la rue, surtout dans L.A. Alors tu viens et tu discutes pas !

-Ton.. Ton amie ?

-Oui Lia, t'es pas toute seule, alors maintenant tu lèves ton petit cul de là et tu viens me dire où je dois conduire pour récupérer tes affaires."

La brune souri, un véritable sourire pour une fois, et se leva. Thomas attrapa sa main et ils se dirigèrent en discutant vers la voiture du blond. Comme quoi, même lorsque l'on se pense seul, nous ne le somme pas réellement.

You're My Happy Ending.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant