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Gare de King's Cross_ Londres. 11a.m.

Le roulis régulier des roues sur les rails ralentis. Peu à peu, le train commence à perdre de la vitesse et s'arrête dans un crissement métallique à peine perceptible.

Les gouttes sur les vitres laissent des sillons sales en s'évaporant sous l'effet de la chaleur. Une voix pré-enregistrée retentit retentit à travers les hauts-parleurs cachés au quatre coins du wagon :

« Mesdames et Messieurs, le train de Paris à destination de Londres va entrer en gare. Nous vous prions de rejoindre vos bagages afin d'attendre l'ouverture des portes. Nous vous souhaitons bon voyage, merci d'avoir choisit notre compagnie. »

Les autres passages s'agitent, se lèvent, cherchent leurs enfants et regardent leurs montres. Certains pestent contre le temps, la météo a mentit, comme d'habitude et ils n'ont pas prévu de vêtements en conséquence. Un à un ils rejoignent les portes bagages ; saisissent leurs valises et se collent aux portes automatiques en espérant qu'elles s'ouvrent plus rapidement. Idiots.

Toujours assise sur mon siège, la tête collée contre la vitre et le visage caché dans un grand foulard, je monte le volume de mon baladeur en suivant du regard les passagers.

« London Calling to the faraway towns, Now war is declared and battle come down... »

La petite fille assise à côté de moi se réveille et s'étire sous les yeux pressés de sa mère qui serre leurs valises dans ses mains blanches. Je les vois disparaître de mon champ de vision avant de les imiter. Le wagon se vide assez vite et bientôt je suis la dernière à l'occuper. J'éteins mon baladeur, le range dans la poche de ma veste militaire et tâte mon short pour vérifier que mon portable n'a pas glissé, ce serait fâcheux. J'attrape mes deux valises qui tombent lourdement sur le sol métallisé en un bruit sourd. Merde, mon ordi ne va pas le supporter encore une fois. Je m'extrait du wagon et pose pied sur le quai. Il est comme le jour où je l'ai quitté : bondé et bruyant.

Partout les gens s'embrassent, se quittent, se retrouve où se rencontrent. Un peu comme dans l'intro de Love Actually. J'aime bien ce film. J'aime bien Hugh Grant.

En passant les portes, le personnel de surveillance me salue, c'est vrai que les anglais sont supers polis, contrairement aux français, comme dans Love Actually. Mouais. J'aime bien ce film.

La traversée de la gare est difficile, traîner mes deux valises derrière moi au milieu d'une foule dense, c'est comme nager à contre courant, les deux jambes agrippées par des requins et les poings lestés au fond de l'eau.

Quand j'en sors enfin, les portes automatiques s'effacent sur mon passage en souffle et me livrent au climat Londonien que j'ai quitté plus jeune, celui qui m'a accueillie à ma sortie du tunnel : Une pluie fine et rafraîchissante.

Mon portable vibre dans la poche arrière de mon short, sur l'écran cinq pouces clignote la petite enveloppe qui me signale un nouveau message. Je clique dessus en me réfugiant sous un abris bus.

« Whr R U ? »

« Here. I cousin »

Je souris en voyant une jolie blonde rockabilly généreusement formée se tourner vers moi et me faire signe en venant vers moi. Ses boucles permanentées recouvertes d'une imperméable transparent qui laisse voir une robe rose pâle, rebondirent au rythme de ses pas. En arrivant à ma hauteur, elle ouvre grands ses bras et me serre contre sa poitrine refaite.

- Love ! Comme tu m'as manqué ! Tu n'imagines pas ! Dit-elle dans un français un peu rouillé.

- Tu n'imagines même pas, Darlin', je réponds en me dégageant doucement.

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⏰ Dernière mise à jour : May 16, 2016 ⏰

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Urban Love, an Alex Turner Fanfiction [French]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant