Unknow

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<< E l i o...! >> 

Le corps en sueur le jeune homme se redressa tel un mort violemment réanimé par de fortes charges électriques. 

Encore un cauchemar, le même depuis qu'on l'avait ramené à la maison.  Il en tremblait encore, les yeux pleins de larmes. 

Qu'était-ce ?

 Il ne savait plus. Comme chaque matin, son cauchemar s'était envolé sans laisser de trace. 

Sa réflexion fut la même comme chaque matin. Sans savoir pourquoi, il avait porté son regard à son poignet bandé. La blessure était toute fraîche car il arrivait à sentir la douleur. 

Lui-même ne savait pourquoi il l'avait. Il ne se rappelait tout simplement pas. 

Tout ceci l'agaçait. 

Elio avait oublié toute sa vie, il s'était oublié lui-même.

A son réveil dans son lit d'hôpital, on lui avait attribué un père, une mère et un frère. Le reste ne lui fut pas très claire, mais il n'avait pas chercher à en savoir plus. Son esprit était fatigué et à chaque fois qu'il essayait de se rappeler, il était prit d'une violente douleur au crane. 

Reprenant ses esprits, le jeune sortit de son lit, mais assaillit de crampe, il se tenait un moment au barre de fer de son lit. Il n'avait pas un lit commun, on lui avait transféré son lit d'hôpital. Pourquoi ? La réponse a été tout aussi floue. 

- Tu es réveillé ?

 Avait-il entendu dans son dos. Claire, sa soit disons jeune maman avait fait son entrée dans la chambre du brun. Elle lui souriait faiblement tandis que ce dernier l'observait. Il avait du mal, à parler mais aussi à accepter sa ''famille''. 

Il n'était qu'un maigrichon au cheveux brun et aux yeux sombre. Sa mère était blonde au yeux claire et son père, lui aussi blond, avait les yeux bleus. Son frère ? Il avait les cheveux teints  en noir et donc il ne pouvait vraiment savoir, mais il était beaucoup plus imposant physiquement  tout comme son père. Il n'avait aucun trait en commun avec cette famille et de plus il n'avait pas vu une seule photo de lui petit, jouant avec son frère ou des cousins, rien. 

- Attends, je vais t'aider... 

Claire s'arrêta subitement à la réaction de son fils. Il s'était crispé et avait ouvert grand les yeux comme un animal effrayé. Non, il ne supportait pas les contacts physiques et oui, il ne savait pas non plus pourquoi, mais c'était comme ça. 

Elle se sentit gênée, elle avait perdu son sourit maladroit puis trouvant une excuse elle s'éclipsa. Ça ne devrait pas être facile pour eux non plus. On aurait dit que Elio leur était tout aussi étranger. 

Prenant son courage à deux main, il se traîna jusqu'à la salle de bain où il passa une bonne vingtaine de minute. L'eau chaude lui faisait du bien, il avait même finit accroupie, recoquillé sur lui même et à moitié endormi. 

Un coup violent le sortit de sa bulle puis la voix rauque de son frère se fit entendre. Il déglutissait, puis se releva en s'aidant du mur. 

- Tu fous quoi dedans bordel ! Bouge toi t'es pas le seul dans cette putain de baraque, Elio !

Tremblant sûrement de peur il porta ses mains à sa tête  serrant fortement ses cheveux déjà courts entre ses doigts, rougit par sa prise ferme. Il n'aimait pas le bruit, cela le terrifiait. Il agonisait limite face au cognement contre la porte, son cœur perdait le rythme tant il battait fort dans sa poitrine. Il avait l'impression que la seconde qui suivait la précédente, quelque chose de dur allait s'abattre violemment sur son corps déjà recouvert de bleu. Il se mit à hurler à gorge déployer. Son corps heurta le sol et ses jambes, comme pour se défendre de cet agresseur invisible s'agitaient dans tout les sens, frottaient violemment le sol et cognaient les parois de la douche

Affolés ses parents montaient à l'étage puis d'un coup de pied son père défonça la porte. Elio continuait à se débattre de plus en plus fort malgré ses jambes maintenant recouverts de sang. Ils essayait de le maintenir tranquille mais à cause de l'eau, il leur glissait d'entre les mains. Sa mère lui hurlait de se calmer, et son père en faisait autant mais rien, il n'entendait rien.

<< E l i o... >>

Il stoppa tout mouvement et plus aucun son ne sortait de sa gorge. Il l'avait entendu, certainement dans sa tête , mais qu'importe, il l'avait entendu ! Il fixait le vide, les yeux grandement ouverts et les lèvres tremblantes. 

Elle était si douce, cette voix et si mélodieuse. Elle lui arrachait des frissons et le rassurait de façon étrange. Ses parents, dont il n'avait même pas remarqué la présence le regardaient assez choqués et peut être effrayés. Ils ne comprenaient pas, ils ne pouvaient comprendre. L'eau continuait à couler et personne ne bougeait jusqu'au petit gémissement du garçon, mais personne n'osait dire quoi que ce soit. 

Les hommes abandonnaient la salle et sa mère l'aidait à se remettre sur pieds, ou du moins assis car s'il ne sentait pas la douleur pendant sa crise, il la sentait beaucoup plus maintenant. 

Assis donc sur la cuvette fermée, le regard dans le vide, il se laissait docilement nettoyé. Il était comme déconnecté, sa mère avait beau passé le coton imbibé d'alcool sur ses plaies, il ne réagissait pas. 

Il se demandait d'où venait cette voix. Elle était douce et féminine, mais ce n'était pas celle de sa mère et pourtant, il était sur de l'avoir déjà entendu quelque part, mais où... ? Et son prénom ! Il avait l'impression de l'avoir sur le bout de la langue. 

Frustrer et paniqué de ne rien contrôler, il fondait silencieusement en larme.


















ElioOù les histoires vivent. Découvrez maintenant