A n n a

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<< Réveille toi, ils arrivent. E l i o...! >>

Il poussa une plainte lorsque le soleil agressait ses yeux à peine sortit de l'obscurité. Il se retourna tout en remontant sa couette sur ta tête. Trop tôt, il s'était réveillé trop tôt. E L L E le lui avait dit, alors il ne pouvait que le faire. 

E L L E ? 

Oui, la voix dans sa tête.  Il ne savait toujours pas qui elle était, mais depuis sa dernière crise, il n'entendait que cette voix.  

Claire, la véritable responsable de son agression lui sourit, elle se déplaçait, de la fenêtre au chevet du lit puis se penchant en avant, elle lui retira avec délicatesse sa couette. 

- Debout, aujourd'hui c'est ton premier jour et tu vas être en retard. 

Et tant bien que mal, elle finissait par lui sourire lorsqu'il daignait lui accorder un regard bien que ce fut brève, comme les autres. 

Il était contre cette idée d'aller au lycée et apeuré. Il supportait à peine trois personnes, il n'allait pas y arriver avec des centaines de personnes. Rien que d'y penser, il avait cette boule dans le ventre. 

- Descends quand tu seras prêt, ton déjeuné t'attends. 

Il aurait voulu protester, mais rien. Rien ne sortait. Vivre, c'était comme un supplice pour lui. Il se sentait suffoquer dans sa peau. Quelque chose n'allait pas et ce n'était pas seulement sa santé mentale qui était en crise. 

Quelque chose lui manquait, il le sentait, mais il ne pouvait le définir clairement. 

Sa douche fut rapide car il ne voulait croiser son frère. Il mit plus longtemps à s'habiller. D'abord ses bandages, un au genoux droit et l'autre sur son poignet. Puis sa pommade pour ses bleus sur ses coudes, sa cheville et ses cottes. Et enfin, son jeans noir, slim, et son pull jaune à col haut. Il avait l'air de flotter dedans, tellement il était maigre, mais en même temps, il se sentait en sécurité car c'était comme sortir avec sa couette. 

Sa famille déjeunait tranquillement au rez de chaussée. Il hésitait d'abord puis sous le regard insistant de sa mère, il prit place à ses cotés. Des trois, il préférait se tenir au près d'elle. C'était la seule qui s'était montrée patiente avec lui. Elle faisait beaucoup d'effort et il lui en était reconnaissant pour ça. 

<< E l i o >>

Son regard inspectait les lieux, comme pour chercher la personne qui venait de l'appeler, mais rien. Il s'arrêta sur la porte d'entrée, convaincu que quelqu'un allait la traverser. Il insista, il y croyait vraiment sans savoir pourquoi. 

Ça lui était venue naturellement comme s'il avait l'habitude de répéter ce mouvement. Déçu, il reporta son attention sur sa famille. L'aîné venait de rompre le silence en s'adressant à son père. Ils parlaient de hockey sur glace et plus loin, Elio aperçu une tenue. Jouait-il lui aussi ? C'était impossible avec le physique qu'il avait, il aurait suffit d'un léger courant d'air pour l'emporter bien loin. 

- Et n'oubliez pas, c'est samedi soir ! 

Afferma l'aîné  avant de croquer dans son pain grillé. Son père donna sa disponibilité d'un  simple hochement de tête,  le regard plongé dans son journal et la mère fit de même, souriant à son fils. 


Elio avait quitté la maison et sous les instructions de sa mère, il marchait en direction de son lycée. Le chemin qu'il empreint ne lui était pas nouveau. Il savait que s'il tourna sur sa droite il allait se heurter à un bar sympa fréquenté par des étudiants les midis. Et s'il tournait sur sa gauche, il allait apercevoir la vieille baraque d'un soldat, mort depuis des années. Plus personne n'y allait, elle avait été abandonnée et pourtant il avait l'impression de connaitre chaque recoin de cette baraque. 

ElioOù les histoires vivent. Découvrez maintenant