Chapitre 2

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  Un grand truc aux cheveux blonds foncés étranges se tient devant moi, visiblement très surpris de m'avoir en face de lui. Et moi donc. Je n'ai besoin que d'un quart de seconde pour me souvenir de lui. Mon cerveau mouline. Pourquoi est-il là ? Je me retiens d'avancer pour lui coller mon poing en pleine gueule. Je regarde à ma droite, à ma gauche, et trouve finalement ma gratte, que le manager a sûrement déplacée, derrière le nouvel arrivant. Je le contourne et attrape ma housse, et mon sac. Je n'ai malgré tout pas peur de lancer : « Il n'y aurait eu que toi et moi tu aurais sûrement reçu ma main dans ta sale gueule, mais ça ne se fait pas en publique. Nathan, je ne m'attendais pas à te voir ici, et malheureusement te voilà, c'est donc moi qui m'en vais. »

Je tourne la tête vers le manager, qui lui est sidéré, et avec l'air le plus désolé que je puisse afficher, je m'excuse : « Je serais volontiers resté, mais vu les circonstances, excusez-moi, mais je ne peux vraiment pas. Arthur, Alisha, c'était sympa, on se reverra peut-être, désolé encore. »
Je m'avance vers les escaliers que je monte rapidement. La colère monte en moi. J'avance tête baissée vers la sortie du bar. Rien ne me fera changer d'avis, je m'en vais. Je quitte ce semblant de groupe. Je tire un trait sur les rencontres que j'ai faites aujourd'hui. Perdu dans mes pensées, je me heurte contre quelqu'un, faute d'attention. « Je... désolé...

- Matthew ? »

Tout, mais pas cette voix, je vous en prie. Déjà, revoir Nathan a été une épreuve, même si je ne l'ai vu que quelques secondes, alors tout, mais pas elle. « Théa ?

- Matthew c'est toi ! Comment vas-tu ? Tu te souviens ? On était au lycée ensemble ! »

Bien sûr que je m'en souviens. Sans même prendre la peine de lui répondre, je romps le contact visuel qu'elle a établi, et je fonce vers la sortie sans me poser de questions. Elle me suit du regard, perplexe. J'entends le manager pester derrière moi. « MERDE » Je sais qu'il va essayer de me rattraper, mais c'est peine perdue. « Matt ! Matt, mon petit Matt, où tu vas comme ça ? Tu ne comptes pas partir tout de même ? Toute la team est réunie, nous avons tous les musiciens nécessaires ! »

Alisha arrive derrière lui, suivie d'Arthur. Ils n'ont pas l'air de comprendre la situation. Que ce soit le manager, ou les deux jeunes qui se tiennent derrière lui, personne ne serait en mesure de comprendre. Je préfère me taire et partir, c'est plus simple pour tout le monde. C'est ce que je fais. Je m'en vais et je ne reviendrai plus jamais ici. Phill me cherche du regard tout en continuant de pester, la tête sortie de la vitrine. Ce satané manager me rappelle, et fini par me rattraper« Mec, tu es doué, tu es la pièce maîtresse de la formation ! Si tu t'en va, tu fous tout en l'air ! Et ça t'est égal ? Je t'ai entendu dire que tu cherchais à intégrer un groupe depuis déjà plus de trois ans, sans trouver... Quels que soient tes antécédents, ici on ne te connaît pas, et tu as l'air de bien t'entendre avec Alisha et Arthur. Reste avec nous je t'en prie.

- Fais pas de connerie Matthew, je ne te connais pas plus que ça mais de ce qu'on a parlé tu es sympa, tu me plais bien. Alors ne t'en va pas ! Et puis si tu connais l'autre tocard qui s'est installé à la batterie, c'pas grave, tu passes outre, t'es grand, non ?

- Merci Alisha, pour tes paroles réconfortantes, mais non merci, je m'en passerai, je lance, décidement résolu à ne pas retourner dans cette salle. »

Je vois bien que le manager peine et tente de se rattraper. Il a besoin de moi, et ça se voit. Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi, je ne vois en quoi il ne pourrait pas me remplacer. « Ok, alors écoute-moi bien, blanc-bec. Si je suis ici c'est pour un défi. Je devais réunir une formation dans la journée, et la présenter à un de mes amis qui est producteur. J'ai déjà eu un groupe, par le passé, mais les membres ont décidé de partie chacun de leur côté, c'était leur choix. On m'a mis au défi de trouver des talents, et de les réunir pour monter un groupe qui va tout déchirer, en une journée. Tu en fais partie intégrante, Matthew Bellamy. Tu es venu, motivé, avec ta petite gratte montée au scotch, et tu avais l'air tout content. J'en suis ravi. Mais maintenant que je t'ai écouté jouer et que j'ai parlé ne serait-ce qu'un peu avec toi, je ne peux pas te laisser filer. Alors tu vas revenir avec nous, et quelle que soit ton problème avec le grand blondinet, ce n'est pas mon problème. La musique adoucie les mœurs, souviens t'en gamin. »

Sur ce speech, il m'attrape par la manche. Je fais mine de ne pas m'en être aperçu, et repars. Mais je n'arrive pas à me dégager, il tient fermement ma manche en me regardant, bien décidé à me récupérer. Il finit par réussir à me traîner dans la salle contre mon gré. Pas la peine de me débattre trop, je n'ai qu'à l'écouter parler et ne pas revenir une fois la répétition terminée. Arthur, paumé, clope au bec, me regarde avancer à contrecœur, sans même se douter de la délicatesse de la situation dans laquelle je me trouve. J'arrive dans la salle. Nathan, le blond, discute avec Théa, la fille contre laquelle je me suis cogné en sortant. Je les regarde avec le plus de mépris possible. « Phill ? J'ai besoin de réfléchir, là, alors laisse-moi sortir.

- Maintenant que t'es là tu ne ressors pas, si j'te laisse sortir, tu vas te barrer. Tu restes là.

- Je te laisse ma gratte et mes affaires. C'est bon, ça te va comme garantie ?»

Je ne devais pas écouter ce qu'il avait à dire ? Pas grave, j'écouterai en revenant, j'ai besoin de m'aérer. Sans demander mon reste, je monte une fois de plus les escaliers et sors du Joker's Pub et m'assois sur une des chaises de la petite terrasse vide. Les coudes sur les genoux, la tête dans les mains. Qu'est-ce que je fou là ? Pourquoi faut-il que ça se passe comme ça ? Je passe plusieurs minutes à penser à tout, et à rien en même temps. J'ai juste envie de disparaître. Me barrer. Très Loin. Courir jusqu'à n'en plus pouvoir. Mais je suis bloqué ici. Et malgré tout, rien que de penser à partir, j'ai un pincement au cœur. J'ai du mal à admettre que je vais devoir faire une croix sur les quelques heures que je viens de passer avec Arthur et Alisha. Le peu de temps que j'ai passé ici m'a suffi pour m'attacher à eux. Mais je suis là, et Phill veut me garder, je l'ai bien compris. Enfin, comment pourrais-je rester maintenant que le batteur de la formation est le numéro un de mon classement des connards ? J'ai déjà pensé à me venger. Je n'avais juste pas de moyen de le faire. Maintenant Je commence sévèrement à y penser. Je n'aurai jamais imaginé me retrouver dans une telle situation quelques années plus tôt, car malgré la haine que j'éprouvais envers Nathan, j'étais resté impassible. Mais j'ai changé. Plus je réfléchi et plus je l'envisage, comme si c'était la seule façon de me soulager. J'ai trouvé comment me venger, alors pourquoi ne pas le mettre à exécution ? Après tout, je n'ai plus rien à perdre...

Le temps passe inexorablement. Je devrais sûrement y retourner maintenant, je dois être sorti depuis dix bonnes minutes déjà. Je vais y aller. Rien que de me dire que je m'apprête à partager ma passion pour la musique avec Nathan Young, j'ai envie de vomir. Mais apparemment il le faut... Et je pourrais même le tourner à mon avantage. La musique, c'est la seule chose qui me reste. Si on me l'enlevait elle aussi ? Si on m'en sépare, je ne m'en remettrai pas. Enfin après tout je l'ai déjà dit je n'ai rien à perdre. Je ne peux pas perdre la musique, c'est stupide de le penser. Malgré ça j'ai peur. Peut-être qu'en affrontant mes vieux démons j'abattrai de futurs murs ? C'est sur cette pensée que j'arrête de penser. Je suis décidé. Même en cas d'échec, la musique ne m'abandonnera pas. J'ai réussi à m'en convaincre.

Après cette réflexion, je retourne voir les autres dans la salle. Ils sont assis autour de la petite table de la pièce à côté de la salle de répétition. Je m'avance vers eux, accueilli par Alisha, à côté de laquelle je me pose « Ouais, t'es revenu ! J'savais que t'étais cool comme mec. » Je regarde d'abord fixement mes mains, croisées, posées sur la table. Puis j'ose un regard vers Théa. Elle ne me remarque pas tout de suite. J'ai le temps de l'observer, et de la trouver toujours aussi belle qu'elle était au lycée. Si cela ne tenait qu'à moi, je lui aurais sauté dessus. Mais je suis mentalement stable, alors je sais me retenir. Un petit sourire narquois se dessine sur mon visage. Alisha a visiblement remarqué que j'ai les yeux rivés sur la nouvelle arrivée, et je sens très bien son coup de coude sous la table, auquel je réponds avec un petit rire, et bien sûr un sourire. Je ne sais pas si elle a apprécié, car elle arrête de me regarder juste à ce moment-là. Même si elle me lance à son tour un sourire quelques secondes après. Nous sommes complices.

Je remarque que Nathan me dévisage. Je commence par fuir son regard, puis je me souviens de ma résolution. Je le cherche à mon tour et quand je le tiens enfin, je lui lance l'œillade la plus noire que mes yeux bleus puissent lancer. Il a dû sentir toute la haine que je lui envoyais, puisque Nathan Young le téméraire romps le contact visuel que j'avais établi et soutenais. Je suis plutôt fier de moi.

La voix du manager me tire hors de mes pensées. « Matthew Bellamy, troisième fois. Tu viens avec moi. Nathan, toi aussi. Les autres, vous restez ici. » Il a vraiment décidé de me pourrir la vie. Ou peut-être devrais-je saisir une opportunité ? Je vois ce que j'appellerai presque de la peur traverser les yeux de Théa. Elle a peur pour Nathan ? Le grand qui fait deux fois ma taille ? Plutôt étrange. Enfin je me fais peut-être aussi des idées. Nous sortons de la pièce. Je suis à droite de Phill, et je regarde à droite. Nathan lui, est à gauche et regarde vers la gauche. Si bien que nous ne pouvons absolument pas croiser le regarde de l'autre. Notre manager nous emmène dans l'autre petite pièce, qui elle fait office de bar, et ferme la porte. « Cette salle-ci est complètement isolée. Allez-y, dites-vous vos quatre vérités, je vous écoute.

- Je n'ai rien à vous dire monsieur, je m'empresse de répliquer.

- Très bien, alors je sors. »

Sur ces mots, il est effectivement sorti. La pièce ayant une petite vitre, il nous regarde quelques instants puis retourne dans l'autre salle. J'aventure mes yeux vers Nathan. Il a la tête baissée. Il lève les yeux lui aussi et dès que nos regards se croisent, il m'attrape par le col et me colle violemment contre le mur. « Ok Bellamy. Tu veux jouer ? On va jouer. Quand j'ai vu que tu étais dans la salle, et que tu faisais partie du groupe, je me suis dit que j'allais être diplomate. Je me suis dit, bon, ok ça va faire deux ans que je n'ai pas vu ta sale gueule, alors je passe l'éponge, et on devient potes pour le bien-être de la formation. Mais j'ai pas vraiment apprécié ce que t'as dit à ce moment-là. T'es rancunier apparemment. Moi, non, d'ordinaire j'suis sympa comme gars, alors comme j'ai grandi et j'espère que toi aussi, je pensais qu'on serait assez grand pour oublier, non ? Ben j'me suis bien planté. T'as pas changé, t'es toujours une petite lavette qui subit et ensuite se venge par le biais des autres discrètement, et s'arrange pour qu'on se fasse toujours choper à sa place. J'ai vu ta façon de regarder Théa quand t'es revenu de ta petite escapade au frais. Et ça, mon pote, j'aime pas. Si t'as pas changé par rapport à ça non plus ne t'attends à rien, pour elle aussi t'es un connard. »

Je prends mon courage à deux mains pour lui répondre, sur le ton du défi, malgré la peur qu'il engendre en moi. « C'est ça, menace moi. C'est pas parce que t'es plus baraqué que moi que tu dois faire le malin. Tu sais très bien que si tu l'avais pas influencée comme tu l'as fait, Théa ne serait pas là. Elle a des choses à se reprocher elle aussi, mais tu l'as manipulée pour la garder avec toi. Sinon, elle serait pas là, t'as compris ? Elle penserai comme moi que t'es le pire des cons. Et au lieu de me menacer comme ça, tu devrais me poser par terre si tu veux pas que j'fasse de conneries.

- Chacun son tour de menacer l'autre visiblement. Tu sais, elle est gentille Théa, Elle a pensé la même chose que moi, soyons cléments avec Matthew, on l'a fait souffrir... blablabla... Elle est gentille. Moi j'ai absolument pas l'intention d'être sympa avec toi, ordure, même pour la formation. Et si j'te vois tourner autour d'elle j'te préviens, t'es mort. Je sais pas ce que tu lui veux mais quoi que ce soit tu la touche pas, compris ? Oublie pas que t'es pas clean non plus, Matthew.

- Tu parles dans le vent mec, même sous tes menaces j'vais vous pourrir la vie, après que vous ayez pourri la mienne. T'as envie de rester dans ce groupe ? Mince alors, moi aussi, et c'est pas parce que vous êtes là que j'vais gentiment vous laisser la place. J'suis plus une victime. J'ai changé. Et tu vas voir que moi aussi, je peux faire du mal aux gens. »

Au même moment, le manager passe sa tête par la porte et nous vois, moi acculé au mur, Nathan, en face de moi, poing armé, prêt à frapper. « Hey, on se calme, je vous avait demandé de parler diplomatiquement ! C'est si tendu que ça entre vous ? Va falloir m'effacer ça et vous entendre, au moins sur le point de vue musical, sinon ça va pas le faire ! Revenez dans la salle avec les autres, j'ai distribué des partitions à tout le monde, on va commencer par attaquer quelques reprises. Vous êtes chauds ? Bon, même si vous l'êtes pas, j'espère que vous allez assurer. Mais j'vous fais confiance les jeunes, pas de conneries. Vous êtes doués, mettez-le à profit au lieu de vous entretuer. »

Nathan me lâche, je glisse contre le mur pour me retrouver assis, et éprouvé. Il sort de la pièce avec le manager, qui m'indique de les suivre. Je me relève, me masse le cou pendant quelques instants, et rejoins tout le petit monde dans la grande salle de répétition, un peu dans les vapes. Cette petite entrevue m'a convaincu, je vais leur rendre la vie dure. Il n'aurait pas dû me menacer comme ça, cela m'a juste décidé à les descendre tous les deux, lui et Théa. Malgré mon appréhension vis-à-vis du comportement que je vais tenter d'adopter, je me réjouis. C'est un peu contraire à mon caractère naturel, mais je sens que je vais m'amuser.

Chacun s'arme de son instrument. Je fais de même. Ma guitare me paraît lourde. Il n'y est pas allé de main morte, je suis presque choqué. Je m'approche de mon ampli, mais Théa y est déjà branchée. Je fais mine de ne rien voir, et y branche ma gratte. Elle se retourne vivement et me regarde presque méchamment. « Mais... Matthew, tu viens de débrancher ma guitare ! » Bien entendu, je suis innocent, alors je ne sais rien ! « Oups, désolé ! Je ne savais pas que c'était toi. » Je regarde furtivement Nathan, qui boue littéralement sur son tabouret. Amusé, je détourne mon regard du batteur, pour m'intéresser à ma partition, que je déchiffre sans mal. Théa a l'air moins à l'aise que moi. Je la regarde une fois de plus, et j'ai envie de me foutre de sa gueule. Le tocard de derrière me regarde fixement, je le sais. La tension est palpable, et j'ai peur de recevoir une baguette dans le crâne à n'importe quel instant.

On entend Alisha, dans la petite salle, en train de chauffer sa voix. Théa l'écoute, et comme c'est la première fois, elle est subjuguée. Je remarque d'ailleurs que Nathan s'y intéresse aussi. Il est impressionné. J'ai envie de les charrier, mais je me retiens et garde mes sarcasmes pour moi. Pour cette fois, car j'ai bien d'autre idées. J'accorde ma guitare et commence à jouer quelques notes pour me chauffer. Je fredonne un air que je joue en même temps, discrètement. Le manager s'approche de moi. « Dis-moi Matthew, je sais que tu es très musicien, et j'ai la net impression que tu chantes tout ce que tu joues, je me trompe ?

- Pour ce qui est du fait que je sois musicien je n'en sais rien, mais je chante bien tout ce que je joue, même si c'est dans ma tête.

- Et donc tu ne voudrais pas chanter avec Alisha ? Même si c'est pour faire les secondes voix, ça pourrait être bien de mélanger, tu ne penses pas ? Les chansons que tu m'as jouées tout à l'heure à l'entretien, elles ont une partie de batterie et de basse, mais également des paroles, non ? Il faudra que tu nous joue ça un jour. »

Je n'avais pas prévu ça. Oui, j'ai écrit des paroles pour Sunburn et Muscle Museum, ainsi que pour quelques autres compos, mais je ne compte pas poser ma voix dessus. Alisha convient très bien, sa voix à la fois rock, jazzy et douce est parfaite pour ce que je cherche, et ce que j'écris en général. Je ne peux pas dire que je n'ai pas essayé, ce serait mentir, j'ai essayé de chanter, mais c'est affreux, ma voix est trop aigüe pour les styles que j'aime. J'ai donc laissé tomber l'idée. Me voyant dubitatif, Phill reprends : « J'aimerais te donner une chanson à bosser. Tu es partant ?

- Oui, ça ne devrait pas poser de problème.

- Tiens, elle s'appelle Hallelujah. »

Et merde. Il me tend la partition, tout content. J'ai accepté sans même savoir ce qu'il allait me donner. Et je me retrouve avec un morceau de Jeff Buckley, que je ne connais pas du tout, et que je dois en plus chanter. En m'accompagnant à la guitare. Pourquoi ai-je accepté ? Pourquoi ? Je n'ai pas envie de chanter devant les autres, Arthur et Alisha se foutraient de moi... sans parler de Nathan et Théa. Je n'ai pas du tout envie de m'engager dans cette voie. Je lui rends le papier, d'un air désolée « Non franchement si je dois chanter, je me désiste.

- Même si c'est juste pour me montrer à moi ?

- Oui, franchement je n'ai pas envie. Je ne suis pas à l'aise.

- Mets-toi à l'aise alors, je suis sûr qu'il y a moyen d'utiliser ta voix pour chanter, gamin. »

Je ne suis toujours pas convaincu, mais j'accepte tout de même le bout de papier qu'il tente de me refiler. Il me lance un grand sourire. Peu importe, je ne jouerai pas cette chanson devant qui que ce soit. Enfin pourquoi ne pas essayer de la faire pour moi après tout ? On verra bien, si l'envie me prend je l'aurai.

Alisha sort de la petite pièce, et se plante face à nous, les quatre musiciens. Elle a fini de s'échauffer, visiblement. « Prêts ? » Nous acquiesçons, je me repositionne à mon exact place, et Phill s'assois sur un petit tabouret en face de nous. « Vous êtes chauds les jeunes ? Quelques reprises pour voir comment vous vous entendez, et si ça se passe bien on attaquera les choses sérieuses. »

Nous nous préparons à entamer la répétition, quand je me rends compte que nous attendons Théa, qui semble chercher quelque chose. « Matthew, tu n'aurais pas vu mon médiator par hasard ? Je l'ai posé sur l'ampli tout à l'heure.

- Tu parles de celui-là ? Ouais je l'ai vu à traîner alors je l'ai ramassé. »

Je sors un petit bout de plastique de la poche arrière de mon pantalon. « Désolé, réflexe de guitariste je ramasse toujours ceux que je vois ! » Elle me regarde un sourire amer. Je m'avance vers elle pour lui rendre, et quand nos doigts se frôlent, je soutiens son regard. Elle paraît perturbée de ce contact prolongé. Nathan m'interromps dans mon approche « C'est bon t'as fini ? On peut y aller ? » J'ai déjà réussi à le rendre jaloux, première étape franchie, et ce n'est que le début. Nous sommes partis pour une cession de répétitions qui risque de ne pas être ennuyeuse, je le sens.

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⏰ Dernière mise à jour : May 20, 2016 ⏰

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