I.

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Ce n'est pas le commencement. Ce n'est même pas la fin du commencement. C'est peut être le commencement de la fin.

6h30

Un bruit incessant et répété mais si familier à l'oreille d'Ethan Walker se fit entendre. Il se leva. Ne soupira pas. Il ne fit rien.

Car Ethan était ce genre de personne. Le genre qui ne dit rien, qui positive, dans chaque situation.

Bien sûre, il pourrait réagir autrement, il pourrait se dire que c'est une journée de plus au poste de police de New York, alors qu'il pourrait être au FBI national. C'est une journée de plus à parler de victimes qui ne peuvent trouver leurs bourreaux. Une journée de plus à être là-bas, alors qu'il pourrait être ailleurs.

Mais il n'en fit rien, installa rapidement son vinyle préféré, et "Booty Swing"  résonna dans tout son appartement.

Il se déancha puis commença à danser sur sa musique, exécutant les quelques pas de swing qui lui restaient en mémoire.

Il s'habilla de son éternel uniforme marron qu'il agrementa d'un badge sur lequel était noté "Ethan Walker/Profiler Consultant"

Il rit à cette lecture. Il était plutôt stagiaire livreur de café à ses heures perdues oui.

Consultant. C'était à ce terme que l'on réduisait son travail et son métier. Il espérait qu'un jour, et c'en était malheureux, un cas serait suffisamment trépidant pour que l'on puisse enfin faire appel à lui.

Ethan se surprit perdu dans ses pensées, seul à sa table, la musique éteinte. Il enfila rapidement son manteau et se mit en route. 

Arrivé à son habituel lieu de travail, il ouvrit l'habituelle porte d'entrée, monta l'habituel escalier, salua habituellement les mêmes secrétaires, et continua son habituelle routine.

Il entra dans la salle commune puis rejoignit son collègue, et sûrement seul ami, Graham. Sa taille imposante le faisait dépasser de l'assemblée. On pouvait remarquer son crâne et ses cheveux châtains, puis son menton baissé, qui laissait apparaître sa barbe naissante.

Une tête incliné, des yeux légèrement plissés, des doigts tapant frénétiquement un cahier, et des cheveux en batailles conduisirent Ethan à la déduction que son ami avait travailler toute la nuit, et qu'un problème lui barrait encore la route.

Cependant, pour qu'un simple agent tel que lui, insouciant et juvénile, puisse sembler aussi préoccupé, quelque chose devait se préparer au poste.

Avant qu'Ethan ne puisse poser une question à Graham, son supérieur arriva, déterminé, derrière lui.

"-Aujourd'hui pas de camping à la machine à café Walker. On a besoin de vous plus que jamais. C'est votre chance, ne me décevez pas."

Clark de Medis, son supérieur, était ce genre d'homme dont l'envie de l'approcher ne nous traversait pas l'esprit. Brun aux yeux bleus aussi perçants que froid, on ne le voyait pas souvent, puisque ce dernier opérait une alternance avec le FBI.

Sa venue ne pouvait signifier qu'une seule chose.

"-Une énorme enquête. Et elle est pour nous"

Graham avait murmuré ses mots derrière Ethan. Tous deux se regardèrent, et en un même soupire d'espérance, se rendirent en salle de conférence. 

Clark de Medis entra en trombe dans la salle, puis pris la parole, accompagné de son insséparable carnet. Toute l'assemblée se tût, attendant patiemment son discours.

"-Bonjour à tous, et merci d'être là. Si je vous ai tous réunis, ici, c'est que nous avons décidé, en collaboration avec le FBI, de vous dévoiler une enquête inquiétante, qui pourrait vite mal tourner.

Nous avons dès aujourd'hui besoin d'assembler nos forces, de réunir nos cerveaux et nos agents.

Si vous acceptez de participer à cette enquête, vous allez devoir vous soumettre à une confidentialité et une discrétion sans pareille.

Le premier d'entre vous qui jugera bon de partager ce que nous allons vous révélez perdra immédiatement son poste, et même plus, selon mon humeur.

J'invite dès lors tous ceux qui ne se sentent pas prêts à quitter cette pièce."

Un silence pesant s'était installé, et tous les agents se regardaient, les yeux écarquillés. Certains souriaient de cette nouvelle, d'autres paraissaient plus inquiets. Un petit groupe quitta la salle en pestant.

Clark resta impassible, et ouvrit son carnet.

"- Bien.

Depuis maintenant près de deux mois, à une fréquence d'environ toutes les deux semaines, un corps sans vie est trouvé dans un des quartiers de New York.

Les trops présentes similarités que nous avons pu trouver entre chaque cas nous poussent à en déduire que ces meurtres sont l'œuvre d'un tueur en série.

Pour commmencer, les victimes sont toutes des personnes médiatiquement mises en avant, que ce soit d'un côté politique, ou économique. Pour preuve, il indiqua un tableau avec différentes photos relier entre elle remplies de notes, nos dernières victimes ne sont autres qu'un ministre, un ambassadeur, et un grand chef d'entreprise.

Nous retrouvons également des similarités au niveau du mode opératoire, puisque chaque victime a été soit empoisonnée, soit étouffée.

Jusqu'ici vous me direz, rien d'extraordinaire. Et bien j'ai pour vous une petite particularité.

Derrière chaque victime, on retrouve un numéro, et notre dernière victime portait fièrement le numéro quatre.

Pour l'instant, les meurtres ne sont localiser qu'à New York, alors messieurs, profitez-en.

Des questions ?"

"-Excusez moi, dit Graham, brisant ainsi le silence, mais avec des meurtres pareils, nous n'avons aucun signe du suspects ?"

"-Un fantôme. Notre homme est un fantôme. Caméras de surveillances mystérieusement éteintes, gardes mystérieusement absents. Et aucune trace de notre homme.

D'autres questions ?"

Silence complet.

"-Très bien messieurs, vous pouvez disposez. Réunion demain matin à 8h, pour élaborer le profil de notre tueur."

Un officier au fond de la salle se mit à rire avant de prendre la parole.

"-Sauf votre respect monsieur, ici c'est pas le FBI, on est pas spécialisés pour ça."

Clark de Medis plongea son regard dans celui d'Ethan.

"-Et bien, vous avez la chance d'avoir un consultant non ? Faites donc appel à lui."

Il quitte la pièce avant d'ajouter

"-Demain 8h."

Ethan était comme attaché au sol, cloué par cette nouvelle abasourdissante.

Graham lui prit l'épaule.

"-C'est ta chance"

Rien dans ce monde n'arrive par hasard.

Rien dans ce monde n'arrive par hasard

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