« Je me souviens de chaque marelle que j'ai dessiné. De chaque éclat de rire que j'ai pu donner. Je me souviens de chaque écorchures salissant mes genoux dues aux fois où je tombais de la balançoire.
Chaque odeur, chaque chanson, la moindre nuance de couleur, le moindre timbre de la voix de maman, je me souviens de toute cette enfance. Je ne peux pas oublier la sensation de terre sous mes ongles après une journée d'été redoutable. De chaque fois que j'ai tenté de grimper dans un arbre. Et aujourd'hui quand je regarde un enfant, je ne peux m'empêcher de vouloir retourner au temps où j'apprenais à faire du vélo dans la cour.
On passe notre enfance à vouloir devenir des adultes, et le reste de notre vie à vouloir redevenir un enfant. Parce que lorsqu'on grandit on regrette d'avoir perdu l'insouciance qu'on a eu auparavant. On aimerait retourner en arrière, jouer un peu plus, aller juste un peu plus haut sur la balançoire, profiter un peu plus de la simplicité du bonheur, de la facilité qu'on avait à être heureux. Parce qu'on se rend compte qu'un enfant est toujours pardonné, pour chacune de ses erreurs, chacun de ses faux pas, alors qu'un adulte, ne peut même pas se pardonner lui-même.
On réalise qu'il ne suffit pas d'atteindre la case « ciel » pour arriver tout droit au paradis, que demander au garçon d'à côté s'il veut être notre ami ne peut pas nous assurer qu'il ne nous abandonnera jamais. Parce qu'on comprend que grandir est douloureux, que le monde n'est pas un terrain de jeu et qu'une bonne chute en vélo, fera toujours moins mal qu'un cœur brisé. »
