Amélie.

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Juin 1998, on avait environ 6 ans.

Elle me regarde les yeux pleins de malice, elle me sourit.
Je regarde ses cheveux, couleur caramel, réunis en deux tresses qui lui donnaient un air de fausse petite fille sage.

Elle me sourit donc, et je regarde ses petites dents de lait, des fossettes de dessinent au bas des joues.

Je suis trop nul c'est pas possible, elle me regarde, bat des cils, et ça y est ! Je cède, je lui tend ma petite voiture préférée, la verte et violette sur les côtés.

Je suis donc obligé de jouer avec ma rouge, le circuit est traître, ma Ferrari trébuche sur une bille d'agathe que j'avais laissée là, Amélie gagne , elle rit, quand elle rit ses yeux brillent, ils sont bleus, ils sont beaux, on dirait des calots.

Maman m'appelle, on doit rentrer, papa nous attend, on ne peux pas rester au parc toute l'après midi.

Je vais dire au revoir à Amélie, je sais que l'on se reverra demain à l'école, elle le sait aussi, on se regarde dans les yeux, comme si son mari, grand capitaine partait en mission dans l'Antarctique pendant un periode d'attaque de requins blancs des ténèbres.

Un rictus de dessine sur son visage, j'ai compris :
Je plonge une main dans mon sac de billes et en tire une au hasard.

-Agathe jaune, annonce-t-elle.

Je retourne la main, l'ouvre : agathe jaune.

Je lui tend la biłłe, c'était ma dernière agathe, mais voilà, est-ce de sa faute si elle est imbattable à ce jeu ?

Je pars en courant, allant fourrer ma main dans celle de ma mère.
Elle me tend un petit beurre, je lui sourit.

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