chapitre 13

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Le froid pénétrait dans la peau de Rose,  et elle ressera son manteau en frissonnant. Elle détestait l'hiver, non seulement à cause du froid ( beaucoup plus glacial à Poudlard qu'à Londres !!) , mais aussi à cause du paysage figé qui s'offrait devant des yeux.
Rien de plus angoissant. 
Elle dirigea son regard vers la cabane Hurlante, à quelques mètres d'elle. Elle ne croyait pas aux histoires de fantômes ou d'esprits rôdant dans la bâtisse,  puisque ses parents y étaient entré lors de leur troisième année.  Bien sûr,  ce n'était pas pour les mêmes raisons que Rose,  mais ils lui avaient affirmé qu'à part la saleté et les rats,  il n'y avait rien d'autre à l'intérieur.
Son regard se perdit sur la façade en ruine de la maison et ses fenêtres brisées.
Elle avait peur de ce qu'elle allait découvrir.  Elle ne voulait pas être le centre d'un complot chelou avec un énième sorcier psychopathe et tout le tralala. 
Elle voulait juste finir son année,  avoir ses ASPIC et faire des études pour devenir Auror. 
Une vie normale pour une sorcière. 
Elle entendit la neige craquer près d'elle. Une main lui tapota l'épaule et elle se tourna, sa baguette à la main. 
Ouf.
Ce n'était que Malefoy, son habituel expression arrogante plaquée sur le visage. 

- Bon, Weasley, c'est pour aujourd'hui ou demain ? Et tu devrais arrêter de te sentir agressée toutes les cinq secondes !!!
- J'ai de quoi, non ? Répliqua t elle en le toisant. Paraît on veut le tuer ...

Le Serpentard ne répondit rien,  et il dirigea son regard vers l hostile bâtisse.  Rose se surprit à le trouver beau,  avec ses yeux gris orageux et son teint pâle, légèrement rosé par le froid. Ça devait être pour ça qu'il séduisait autant de filles ...
Rose secoua la tête. 
Non, elle n'était pas une de ces cruches facilement manipulables. 
Elle était Rose Weasley.

- Bon, fît Scorpio, on y va ? Honneur aux sang-impurs ...

Elle le fusilla du regard puis s'avança sur le petit sentier,  affrontant le vent et l'épaisse couche de neige. Elle entendait derrière le jeune homme grommeler des choses du genre 《 Dans quelle embrouille j'me suis fourré ..  》 ou encore 《 Par Salazar,  si mon grand père me voyait ...》.

Elle se retrouva devant la vieille porte d'entrée et la poussa lentement,  provoquant de longs grincements qui lui glacèrent le sang.  Elle s'engouffra dans le hall d'entrée,  où la température ambiante était aussi glaciale qu'à l'extérieur. 
Elle regarda autour d'elle,  et constata que  ses parents ne lui avaient pas menti.  L'ensemble était horriblement instable,  avec les murs parcourus de fissures ou les marches défoncées de l'escalier. La puanteur du bois en décomposition la fit froncé le nez. Mais sa curiosité dominant tout le reste,  elle  pénétra dans la première pièce de la maison. C'était un salon,  vu les canapés poussiereux éparpillés dans la pièce. Il y avait aussi un piano,  et en s'approchant un peu, elle distingua des traces de sang sur sa surface. 
Elle déglutit. 
Il y avait aussi des traces de pas sur le sol,  visibles dans l'épaisse poussière. Certaines étaient humaines,  et d'autres ... ressemblaient à celles d'un loup. 
Puis elle vit l'énorme tâche de sang séché sur le plancher,  contre le mur.
Elle s'appuya contre le piano, les yeux écarquillés par la peur .
Elle avait envie de vomir. 

Puis, sans savoir comment,  la scène se joua sous ses yeux. 
Il y avait un rouquin allongé sur le sol, la jambe ensanglantée et une fille à l'épaisse chevelure,  debout près d'un autre garçon avec des lunettes.  Ils regardaient quelque chose à côté de Rose,  et la jeune fille tourna lentement les yeux. Un rat passa tout près de sa main, et sous le regard consterné de la jeune fille,   se transforma en un petit homme.  D'autres personnes étaient présentes dans la pièce,  un homme avec un visage fatigué , et l'autre qui avait l'air d'un fou furieux  et qui pointait sa baguette vers l'homme rat.

Sirius Black.

Puis d'un coup , ils disparurent, et la pièce reprit son aspect normal. 
Prise de vertiges, Rose faillit tomber sur le sol, mais Scorpio,  qui venait de pénétrer dans le salon,  la retint en l'agrippant par les hanches. 
Il lui lança un regard inquiet,  puis se reprit et aborda une expression agacée. 

- Qu'est ce que t'as Weasley ? T'as la phobie du sang ou quoi ?
- Je ... Elle regarda l'endroit où se trouvait la tâche de sang . J'ai vu ... j'ai vu ... mes parents. 
- Hein ? N'importe quoi !!
- Ils étaient jeunes,  y'avait aussi Sirius Black,  et d'autres gens censés être morts ...

Scorpio la fixa silencieusement,  pendant ce qui lui parut des heures.  Il enleva ses mains de sa taille pour les poser sur les frêles épaules de la jeune fille. 

- On va dire que c'est tout à fait normal que tu ais des visions de gens morts, ok ? Bon, maintenant,passons aux choses sérieuses.

Il s'asseya sur un des fauteuils,  sans se préoccuper de son aspect.  Il avait l'air de connaître les lieux,  c'est pour cela que la jeune sorcière l'interrogea:

- Tu es déjà venu ici ?

Il fronça les sourcils et lâcha sur un ton glacial :

- Weasley,  déjà que c'est pas un plaisir pour moi d'être ici avec toi, n'aggrave pas la situation en me posant des questions.  Ça te regarde pas.
- Ouais. Donc c'est oui.
- Mais n'imp ...

Il se tut et se contenta de lever les yeux au ciel.  Rose alla s'asseoir sur un autre fauteuil, soigneusement éloigné de la tâche de sang. Elle plongea son regard dans celui grisé du Serpentard. 
- Dis moi tout. Dit elle avec sérieux. 

Elle le vit se raidir,  puis passer nerveusement sa main dans ses cheveux blonds. Il détourna le regard vers la fenêtre,  puis enfin se décida à parler. 

- Je ne sais presque rien sur ce qui se trame en ce moment, et mes hypothèses ne sont pas à 100% fiables ...
- Dis moi tout.
- Bon ... Un mec encore plus fou que Tu-sais-qui veut gouverner le monde des sorciers et des Moldus. Il ne veut aucuns obstacles dans son ascension, donc il veut que tu dégages de la façon la plus radicale.  

Rose resta sur le cul.
Elle le fixa d'un air choqué, la bouche grande ouverte. 
En tout cas, elle ne pouvait pas lui reprocher de tourner autour du pot !
Sans s'en rendre compte,  les larmes lui montèrent aux yeux et roulèrent sur ses joues. 
Pourquoi elle ? Elle n'avait rien de spécial,  à part d'être la fille des amis du Survivant.
Mais dans ce cas,  pourquoi Albus ou James n'étaient pas visés ?

Scorpio afficha un air désolé ( sincère en plus !) et déclara :

- Weasley,  sache que je ne vais pas te tuer. 

La Gryffondor lui jeta un regard noir.

- Et je suis sensée te faire confiance ? Railla t elle. 
- Je ne veux pas obéir à ce fou.  Mon père,  à l'époque,  était obligé de se soumettre à Tu-sais-qui. Il n'avait pas le droit de se rebeller,  de dire quoi que se soit. Ce n'est pas ça que je veux. Je suis différent de lui,  même si on se ressemble. Par Merlin,  Weasley,  fais moi confiance !!!

Il donna un coup à l'accoudoir, son visage déformé par la rage.  Il avait l'air sincère et prêt à l'aider.  De toute façon,  avait elle le choix ?

- Je veux bien accepter le fait que tu ne me fera rien, mais ne crois pas que je veux faire ami ami avec toi !!!
- Ouais ... grommela t il,  je le savais,  merci !!

Ils se turent tout les deux, se regardant en chiens de faïences.  Finalement,  Rose rompit le silence :

- Chaque vendredi soir,  vers 23 h , rendez vous dans la Salle sur commande. 
Scorpio écarquilla les yeux.

- Tu connais son existence ? Dit il avec étonnement. 
- Je suis une Weasley , Malefoy ! Qu'est ce que tu crois que je fais lors de mon temps libre ?

Il voulut répliquer quand un grand craquement se fit entendre.  Ils sursautèrent en même temps et dirigèrent leur regards paniqués vers le hall d'entrée. 

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