Je cours sans relâche. Je jette de rapides regards derrière moi, je ne le voyais plus. Je continue à courrir pendant quelque seconde avant de m'arrêter, à bout de souffle. Je me penche légèrement en avant, les mains sur mes cuisses, pour tenter de calmer les battements de mon coeur. Je vois alors que mes jambes sont en piteuses état, griffées par les branches de la forêt que j'ai traversée.
Je retrouve peu à peu mon souffle et me relève doucement. Mais je n'ai pas le temps de faire un pas que j'entends un craquement derrière moi. Je ne me retourne même pas et me met à courir à nouveau, le plus vite possible. Puis je vois enfin au loin les barricades de Pawana. J'accélère et je ne suis plus qu'à une dizaine de mettre de ma trape. Je glisse sur le sol boueux et me retrouve de l'autre côté, et j'entends des grognements s'éloigner. Je respire. L'entrée principale de l'enceinte était beaucoup plus proche et j'y serais arrivé bien avant d'atteindre ma trape mais elle est surprotégée et on n'est pas autorisé à sortir. Les gardes m'aurais regardé en train de me faire dévorer sans bouger le petit doigt, j'étais sorti alors je n'étais pas des leurs, je pouvais mourir.
Vous pouvez alors vous demander pourquoi je suis sorti ? Parce que j'en ai besoin, dans l'enceinte, je me sens emprisonnée, je ne suis pas libre, personne n'est libre. Même si je risque ma vie, je risque de me faire prendre par les gardes, je sors.
Je sors rarement sans armes, mais il se trouve qu'aujourd'hui, je ne pouvais pas avoir les miennes... Mon père... Il me les confisque lorsque je fait quelque chose qu'il ne lui plait pas, transgresser les règles. Or je transgresse souvent les règles, je ne peut pas me tenir tranquille, sans me battre, sans aller courir dans l'épaisse forêt qui nous entoure.
Dehors, chaque recoins est truffé de danger imprévisible et ça me plais. Comme tout à l'heure ou je me faisait pourchasser par un Chisana. C'est un petit monstre (comme son nom l'indique) très simple à mettre à terre avec un arc ou un simple poignard. Mais je n'avais rien! Alors j'ai couru. Mais il y a beaucoup plus imposant comme créatures là bas comme les Kyojins qui sont de gigantesques carnivores assoiffés de sang. Ma mère est morte sous les crocs de l'un des leurs... J'avais un an et une poignée de jours. Elle étais comme moi, elle voulait sa liberté. Et je ne lui en veut pas d'être sorti ce jour là. Quand je pense que cela pourrais m'arriver...
Je décide de rentrer pour éviter d'inquiéter mon père (et me faire punir, encore). Il ne sais pas que je sors de l'enceinte. J'avance vers mon kyuca ou il doit m'attendre en faisant la cuisine ou le ménage. D'un geste horizontal de la main, j'ouvre la "porte" coulissante, entre et vois mon père assis sur le fauteuil, seul. Il n'était jamais retombé amoureux depuis maman, depuis quinze longues année ou il a dû s'occuper de moi. Il était là, triste, comme toujours.
Je m'approche de lui et engage la conversation :
- Je suis là papa. Ça va?
- Ou était-tu Akhory?
(Non non non!! Je suis une fille! Akhory?? Qu'est ce qui est passer par la tête de mes parents!!!!?)
- J'étais avec Hyzak.
- Je te fait confiance ma puce. Je vais faire à manger. Je t'appelle quand c'est près.
- Je t'aime papa.
- Moi aussi Akho.
Je lui souris et je vais me cloîtrer dans ma chambre. En m'assiant sur mon lit, je réfléchi. Je m'en veux de risqué ma vie pour mon plaisir au détriment de celui de mon père... Il me fait confiance et moi, j'en profite..
Je me lève et m'installe à mon bureau. Je prend une belle feuille blanche et un crayon. J'aime dessiner, représenter mes rêves, mon monde à moi. Alors je trace quelque traits et fais naître un arbre vieux mais fort. Puis un deuxième, au tron plus fin, au feuillage resplendissant. Et au milieu de cette végétation, un petit abris, le mien.
J'accroche le dessin au mur avant d'entendre mon père me dire que c'est près.
En mangeant, il me demande ce que j'ai fais avec Hyzak cet après-midi. Je lui mens. Je dis qu'on a fait le tour de l'enceinte, qu'on est allé voir des amis. Hyzak est mon meilleur ami, depuis l'enfance.
Je débarrasse et remonte dans ma chambre. Je m'allonge sur mon lit et songe à ce qu'aurait pu être ma vie avec ma mère, avec des libertés, et si j'étais né dans un autre peuple. Ici, les Pawana sont dirigé comme des marionnettes, mais il n'ont pas le choix. Deux hommes s'étaient autoproclamés roi du peuple et avaient installé leur tyrannie et depuis, tout le monde est malheureux.. Cela faisait déjà dix ans et on ne pouvait rien contre eux et tout leurs gardes. Ils avaient le droit de sortir. Ce qu'il font d'ailleurs souvent. On les hait tous.
Mon père me sort soudain de mes profondes pensées en s'assiant à côté de moi :
- Akhory, il faut que je te dise quelque chose...
- Oui qui a t-il?
- Ou plutôt te demander quelque chose... Est ce que tu es déjà sorti de l'enceinte?
Je le regarde un instant, sans répondre. Il me soupçonne ? Ou alors le sait-il ? S'il le sais, lui mentir détruirait sa confiance mais s'il ne sait pas...
- Bien sûr que non papa!
- J'espère vraiment que c'est le cas... Horoka et Tawako (les deux "rois") ont décidés de repérer tout ceux qui étaient déjà sorti et de les tuer. Ils ont découvert qu'une bactérie inoffensive étais présente chez ceux qui avaient franchi l'enceinte. Il passe dans notre secteur dans trois jours. Alors j'espère vraiment que tu n'y ai jamais allé...
- Ne t'inquiète pas papa, ne t'inquiète pas...
Il sort de la chambre. Je réfléchi. Je n'arrive pas a y croire! J'ai peur, je ne sais vraiment pas quoi faire... Je repense à maman, à tous ceux qui ont déjà été exécuté, mais je pense surtout à Hyzak... Il est déjà sorti de l'enceinte, avec moi, et son secteur est sûrement l'un des premier ou il vont faire leur dépistage...
Toujours allongé sur mon lit, je réfléchi a la meilleure des solutions mais aucune n'est la bonne, en fait, il n'y a pas de solution. On va mourir tous les deux...
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Sumawa
FantasySur le continent de Kohan, dans la forêt de Sumawa, je vit dans le peuple de Pawana, dans lequel j'ai grandi. Et la bas, loin de la capitale, je vais me battre pour être moi même !