Des cris s'élevèrent dans la foule. Chacun, hommes, femmes, enfants, regardaient en hurlant le condamné se diriger vers sa mort.
Il était traîné au sol, couvert de blessures, n'ayant pas la force de se relever après avoir été torturé des heures pour avouer un crime qu'il n'avait pas commis. Un crime odieux dont il avait eu le malheur d'être le témoin. La mort du sénateur José.
Il l'avait vu, ce soir là. Alors qu'il rentrait chez lui, il avait croisé un homme à la longue toge brune, au nez crochu et au sourire mauvais. Il ne s'en était pas inquiété outre mesure, jusqu'à ce qu'une bande à l'air encore plus louche ne s'approche de l'homme. Avant qu'il ait eu le temps de faire quoi que ce soit, il avait vu l'homme se faire bâillonner et plonger dans le Tibre avec pour seul bagage un rocher de poids considérable. Le malheureux avait étouffé dans le fleuve sans que personne ne s'en rende compte. Puis les agresseurs étaient partis dénoncer le seul témoin qu'ils avaient pu repérer : lui. C'est ainsi qu'il avait vu des soldats royaux débarquer à une heure tardive chez lui, dans son taudis si étroit qu'ils avaient dû se pencher pour entrer. Qu'il avait été arrêté et accusé d'avoir assassiné le sénateur. Et condamné à mort.
En temps normal, l'empereur aurait été clément avec un homme dont on avait aucune charge contre lui. Mais il était un étranger. Et, à ce titre, un suspect évident, l'homme parfait pour endosser le rôle d'un meurtrier.
Il releva doucement la tete. La poussière lui recouvrait le corps entier, et ses prunelles noires scrutaient la foule comme pour y chercher le véritable coupable. Il y vit des personnes inconnues, le visage déformé par la colère. Ce qui lui fit le plus mal, c'est lorsqu'il en reconnut certains. Lui, c'était le patricien chez lequel il allait chercher le pain en mauvaise période. Il faisait partie de la plèbe, apres tout. Il agissait comme il fallait pour survivre. *
* À la Rome antique, les pauvres ( plébéiens ) étaient nombreux à se rendre chez les patriciens ( riches ) qui distribuaient de la nourriture afin d'obtenir les faveurs de la plèbe. Ils pouvaient ainsi demander de petits services aux plébéiens qu'il avaient nourri et qui leurs devaient reconnaissance.
Elle, c'était une servante qui lui avait souvent raccomodé ses vêtements lorsqu'il en avait besoin. Il lui devait une reconnaissance infinie, aussi ne lui portait-il aucun jugement lorsqu'elle lui lança des pierres. Eux, c'étaient des amis aussi pauvres que lui qui n'avaient jamais connu leurs parents. Eux qui partageaient un lien profond avec lui, ils baissaient simplement la tête pour ne pas croiser son regard. Mais il ne leur en voulait pas. S'ils avaient agi, ils se seraient probablement attiré des ennuis.
Il n'avait jamais commis de péché. Son seul péché avait été de ne pas être né à Rome. Et aujourd'hui, il allait être envoyé aux fauves. Il se demanda combien il pourrait en abattre avant d'être tué. Probablement aucun, vu son état. Il avait déjà un mal infini à garder les yeux ouverts. On le traîna de plus belle, et la foule continuait son acclamation.
"- Qu'il meure ! Sale meurtrier !
- Tu n'es qu'un étranger ! Les fauves se régaleront de ta chair souillée par le péché ! "Quels hypocrites, se dit-il. Les trois quarts de ces personnes avaient commis plus de pêchés que lui. Il connaissait le niveau de la population, il savait de quoi ils étaient capables au nom de l'argent. Il avait vu de ses yeux des jeunes filles vendues comme des marchandises et des assassins recevoir leur sesterces pour l'un ou l'autre meurtre. Il ferma les yeux pour ne plus voir la foule lui cracher au visage, se résignant à mourir bientôt.
Un étrange silence s'abattit sur la place. Un n'entendait plus que des murmures et le souffle du vent.
"- Est-ce que ce sont... ?
- Elles sont de sortie ? "
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La Vestale [One-Shot] (Nalu)
FanfictionUne fanfiction de fairy tail à l'époque de la Rome antique. " Je n'ai rien fait. Je suis innocent. Pourquoi dois-je mourir pour un crime que je n'ai pas commis ? Quelqu'un aura-il le courage de soutenir un étranger parmi ces hypocrites ? " Je suis...