201 days before.

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Saloperie de réveil, j'aurai préféré ne jamais me réveiller, du moins pas pour aller en cour. Encore une journée de plus dans ce lycée, dans ce monde en fait. Je n'en avais pas envie, vraiment pas envie du tout. J'aurai préféré devoir passer une journée en enfer plutôt que de passer une journée entière à voir d'incomptables visages de connards que je n'apprécie pas du tout. Même l'enfer semblait bien meilleur.
Je descendis les escaliers à mon rythme, c'est-à-dire très lentement. J'avais déjà préparé mon petit-déjeuner la veille, sachant que du matin je n'en aurai pas trop eu envie. Rien qu'une tartine au beurre me suffisait largement, j'étais plutôt du genre à ne pas trop manger le matin. Le midi, je mangeais tout sauf de la viande, végétarien depuis mes 7 ans, je n'avais pas envie de craquer 9 ans après, même si voir les gens en manger me donnait parfois envie pour être honnête. Et puis le soir un bol de soupe était parfait.
Je pris mes vêtements, noirs pour ne pas changer, et allai me préparer, j'étais plutôt rapide et efficace le matin, je trouvais ça assez dommage qu'il n'y ait personne pour m'en complimenter.
Je me lavai, brossai mes dents, et me coiffai un peu. Je n'aimais vraiment pas mes cheveux, je les trouvais beaucoup trop foncé pour ma peau pâle. Je mis mes vans, mon sac sur mon dos, ouvris la porte, et quittai la maison. Le vent était glacial pour un matin de printemps, mes dents claquaient dans ma bouche. Je n'ai jamais été un garçon vraiment chanceux, pour vous dire j'étais tellement malchanceux que mon voisin, le gars le plus lourd du lycée bien évidemment, a décidé de sortir de chez lui en même temps que moi. Je priais silencieusement pour que l'idée de me parler ne lui vint jamais à l'esprit, et bien sur...« hey Louis » rien que le son de sa voix me donnait envie de lui foutre une balle en pleine tête, pas que j'étais asociale, mais un peu quand même.
- Bonjour Charlie.
- Comment tu vas aujourd'hui ?
Envie de meurtre ?
- Ça va bien et toi ?
- Ça pourrai aller mieux on va dire, ce week-end j'ai appris que ma grand-mère était gravement malade, et qu'elle a du aller d'urgence...

Et blablabla, je n'en avais rien à foutre, j'avais beaucoup trop de problème pour en plus devoir m'occuper de ceux des autres. Franchement, qui m'aidait moi ? Personne, absolument personne. Le néant.
- Tu ne m'écoutes même pas !
- Pardon ?
- Tu ne m'écoutais pas.
- Je me suis perdu dans mes pensées.
- Tu es ridicule.
- Pardon ?
- Je suis la seule personne de l'université à t'adresser la parole, oh pardon, je suis même la seule personne à te regarder.
- Et cela fait de moi une personne ridicule ? Je n'ai ni besoin de toi ni de ta pitié. Je me fiche d'être seul, ou bien même d'être insulté. Je n'ai besoin de personne.
- Très bien.

Il leva les yeux, tourna le menton, et s'en alla loin devant moi. Bien étonnement, je m'en voulais de l'avoir rejeté de cette façon, il était réellement la seule personne à m'adresser la parole, et je l'ai repoussé.D'accord, il était chiant, mais tout de même. Le genre de personne que j'étais n'aurai même jamais du exister. Oh, et puis merde. J'en ai rien à foutre de ce que les gens pensent, je suis comme je suis, et ce que je suis est surement du à ce qu'ils m'ont fait subir pendant toutes ces années. Je n'avais plus de cœur, depuis qu'ils m'avaient détruit le seul que j'avais.
Je suis arrivé devant le lycée, en retard comme toujours. Le surveillant m'accueillit avec un énorme sourire, que je lui rendis. Il y a parfois ce genre de personne, qui rien qu'en souriant te donne la motivation de te lever chaque matins. Je ne dis pas qu'il était ma raison de me lever le matin, mais une des raisons pour lesquelles je gardais foi en l'existence de bonnes personnes.
Je rentrai en classe, les gens me dévisageaient. J'ai vraiment horreur d'êtr een retard, les gens te regardent comme pour te faire culpabiliser de l'être. Oui, je suis en retard et alors ? « Tu devras justifier ton retard au secrétariat » me dit le professeur.
L'heure de cour passa lentement, comme une éternité. Je me rendis au secrétariat pour mon retard. Je passai la porte quand un jeune homme tatoué me bouscula en ressortant.
« Putain ! » même à l'université les gens ne font pas attention à ce qu'ils font, ça en devient pathétique.
Le tatoué en question se rapprocha de moi, il faisait à peu près une tête de plus. Ses yeux étaient d'un vert époustouflant, ils étaient à couper le souffle. Il était assez impressionnant comme garçon, il me regardait de haut,mais, fier comme je suis, je ne l'ai pas lâché du regard une seule seconde. Ce que j'aurai sans doute du faire.
-Tu as un problème ? me dit-il, d'un ton plutôt menaçant
-Regarde où tu vas.
-C'est un ordre ?
-Un simple conseil.
-Et qui es-tu pour me conseiller ?
-Personne d'important, à vrai dire.
-Donc, tu connais la suite je suppose.
-Non, alors je t'écoute.
-Ferme ta gueule.
Je ne voulais d'embrouille avec personne, alors je fis ce qu'il me dit. Il continuait de me regarder droit dans les yeux, je n'avais pas peur de lui, il n'avait rien d'une mauvaise personne.
La sonnerie nous interrompit, je cessai alors de le regarder. Il passa à côté de moi pour repartir, en me donnant un petit coup d'épaule, ce qui me fit sourire.
Je suis rentré dans le hall d'entrée où se trouvait le secrétariat, et je fis demi-tour. J'étais déjà noté absent, alors autant l'être jusqu'au bout. Je traversais la cour quand il se mit à pleuvoir. Hé merde. Je mis alors ma capuche, et commençai à courir. Une fois que j'eu passé la grille, je me suis senti comme libre, j'avais l'impression de pouvoir enfin profiter de ma vie.Juste parce que j'étais en train de sécher les cours. Bon.
Je pris le bus jusqu'au centre ville, quand je descendis, je m'aperçus que tous les magasins étaient ouverts, mais que personne n'y était. Je suis alors entré dans la boutique adidas. J'aimais vraiment beaucoup cette marque, surtout les vestes qu'on pouvait trouver. J'en portais d'ailleurs une, ce jour-là. Elle était toute noire, avec juste le logo blanc ainsi que la fermeture. Surement l'une de mes préférées.
Pour la première fois, je n'avais rien trouvé de vraiment intéressant alors je suis sorti. Je me promenais dans la ville, il y avait très peu de gens. Les seules personnes que je croisais étaient des hommes en costard qui marchaient une valise à la main. Ils avaient réussit dans la vie, on pouvait le lire sur leur visages, ils avaient l'air serins. Comme ci que désormais, rien n'aurait pu les atteindre. Alors que dieu sait, que tout peut arriver. Nos attentes, comme les choses auxquelles nous n'aurions jamais osé penser. Certains disent que c'est la vie, d'autres trouvent ça injuste. Moi je pense que tout ce qui doit arriver, arrivera. Qu'on le veuille ou non. D'une manière, ou d'une autre.C'est le destin. Tout est déjà tracé d'avance. Comme si que nous étions les pions d'un jeu qui est, en réalité, notre propre vie. Je crois au destin, je crois en l'amour, je crois aux rêves, je crois au bonheur. J'y ai toujours cru,je n'ai jamais cessé d'y croire. Mais pour les autres. Pas pour moi. Toutes ces choses là, ce n'était pas pour moi. Mon destin était tracé, et je savais que je n'aurai jamais été heureux.
J'aimais vraiment me promener en ville, mais j'étais vraiment épuisé, alors je suis monté dans un bus qui allait en direction de chez moi. Je pris mes écouteurs, et mis Give me Love de Ed Sheeran. Je n'aimais pas ce genre de musique habituellement, mais j'aimais les chansons qui voulaient dire beaucoup.
Je descendis à l'arrêt qui était juste en face de ma maison. Je traversai la route, ouvris la porte et entrai. Elle était très éclairée, lumineuse, ce qui mettait une ambiance reposante. Ma maison n'était pas grande, mais pas petite.Elle avait une taille vraiment bien. Je la trouvais plutôt jolie. Il y avait beaucoup de photos accrochées au mur, des photos de ma famille et moi. Surtout de Aloïse, ma petite sœur de 7 ans, et moi. Mon seul regret a toujours été de ne pas être un peu plus jeune, j'aurai peut-être été plus proche de ma sœur.
Je montais les escaliers quand ma mère rentra du travail.
-Bonjour Louis, je suis juste de passage, je dois juste prendre des papiers, et j'y retourne.
-Je veux pus y aller.
Elle fouillait partout, dans chaque coin de la maison. Elle sortait des papiers, les regardait, pour ensuite les jeter par-dessus son épaule. Ma mère avait une très bonne place, c'était surement la raison pour laquelle elle n'était jamais présente à la maison. Elle tenait beaucoup à son travail,vraiment beaucoup. A vrai dire, si elle ne l'avait pas, nous n'aurions pas une si belle vie. Mon père nous a laissé en plan, quel enculé. Il est comme tout le monde, quand tout prend un peu de difficulté, les gens s'en vont en laissant tomber tout ce qu'ils avaient construit. C'est con. Mais c'est comme ça. Il ne me manquait absolument pas, ma mère a toujours tout fait pour que Aloïse et moi sommes heureux, elle a tout fait pour nous. Il n'avait pas le droit de me manquer. Et après tout, c'est lui qui est parti. « Ah c'est bon, je l'ai ! »
Je me retournai vers elle, elle m'adressa un grand sourire. Je la fixai, je sentais que mon visage n'était pas celui d'une personne heureuse, mes sourcils étaient souvent froncés, d'énormes cernes pouvaient se voir en dessous de mes yeux, et mon regard en disait surement beaucoup sur moi, et ma personnalité. Je n'étais pas heureux. J'étais triste. Vraiment triste. Je ne m'étais pas fait violé, ni même frappé, je n'avais perdu aucune personne proche. Je pense que la raison de ma tristesse, était mon manque de confiance en moi. Etant plus jeune,je n'avais jamais cessé d'être rejeté. Que ce soit en maternelle, en primaire,même au collège, je n'avais pas d'ami. J'étais le garçon différent. Le garçon qui s'isolait, le garçon qui se faisait insulter. J'étais le garçon que l'on laissait seul, qu'on regardait se renfermer sur lui-même, que l'on regardait de haut en bas avec un air de dégoût aux lèvres. J'étais le garçon qui existait,mais que tout le monde ignorait. « Tu sers à rien Louis », « Tues moche », « Si tu n'étais pas là, ce serai pareil ». Toutes les paroles, tous les gestes, les regards, le mépris, le dégoût, la solitude,l'humiliation. Croyez-moi, j'aurai préféré me faire poignarder en plein cœur chaque jour. La souffrance aurait surement été moins forte. Je n'aurai surement pas autant eu mal, que ce que je ressentais quand ces paroles étaient dites à mon égard. Peu importe l'estime qu'on a de soit, on aura beau être la personne la plus confiante de ce monde, si jour après jour, on ne cesse de vous répétez que vous n'êtes rien, vous allez alors vous mettre à penser à votre tour que vous n'êtes vraiment rien. Ces personnes m'ont détruites le cœur, ils me l'ont bousillés, ils me l'ont abimés, ils me l'ont brisés en mille morceaux. Et, à cause de ces personnes, je suis ce que je suis aujourd'hui. Je n'aime personne,je me fiche de tout, je repousse chaque personne qui essaie de m'aider, voir même de me parler. A force d'être isolé, je me suis isolé tout seul par la suite. Quelque simples mots peuvent détruite une existence. Ils ont détruit la mienne.
-Tu ne veux plus y aller ? Comment ça ?
-Je veux pas. J'aime pas. C'est pas pour moi, c'est tout.
-Mais, Louis, voyons..
-Trop de gens.
-C'est une université.
-Trop de gens que je n'aime pas.
-Peux-tu me citer le nom d'une seule personne que tu aimes ? Rien qu'une personne.
-J'y retournerai pas.
Je passai à côté d'elle et montai les escaliers. Je sentais son regard me suivre, jusqu'à ce que je sois entré dans ma chambre. Je m'allongeai sur mon lit, j'entendis la porte claquer. Ma mère était partie. Je devais être un fils horrible, le genre de fils que personne n'aurai aimé avoir.
10 minutes passées à fixer le plafond, je m'ennuyais déjà. Je suis alors descendu, j'ai enfilé ma veste, ma paire de vans, et je suis sorti. Il ne pleuvait plus, il ne faisait même plus froid, le ciel était juste légèrement couvert et le vent était frais, j'aimais beaucoup. C'était agréable.
Il était 18h30, la route était remplie de voitures qui klaxonnaient l'une après l'autre. Les gens rentraient surement du travail, à cette heure-ci. Je passai devant un petit magasin, je décidai alors d'entrer. Je passai à peine le seuil de la porte que les caissiers s'étaient déjà tous retournés sur moi, ils étaient surement morts d'ennui. Je m'étais directement dirigé vers le chocolat dans le rayon sucrerie. Je vidai mes poches, qui elles-mêmes étaient vide. Pas de sous. Je regardai autour de moi, et mis la tablette de chocolat dans mon caleçon. Oui. Mon caleçon.
Je suis ensuite allé vers la sortie. Je n'avais pas l'habitude de voler. Je ne volais que lorsque je n'avais pas de sous sur moi. Et malheureusement pour moi,c'était le cas 99% du temps.
Je passai derrière les caisses de paiement, et je sortis le plus rapidement possible tout en essayant de faire en sorte que cela ne semble pas suspect.J'avais surement l'air d'un idiot à cet instant.
Une fois sortit, je lâchai un soupir de soulagement et enlevai le chocolat de mon caleçon. J'entendis un bruit provenant de derrière moi, il s'approchait de plus en plus. « Hé merde ». Je me suis retourné, et me suis retrouvé nez à nez avec un vigile du magasin. « Hey, salut, comment ça va ? Bien ? Moi aussi. Bon, c'est pas que vous me dérangez, mais je dois y aller, au revoir » je lui adressai un grand sourire avant de partir encourant. Je ne le voyais pas me suivre, mais j'entendais ses pas, ainsi que ses cris, ça ressemblait un peu à « Jeune homme ! Arrêtez-vous !Vous vous attirez des ennuis garçon ! » Mais clairement, je m'en foutais. Je n'en avais rien à foutre. Je courais le plus vite possible, j'étais essoufflé, mais ce n'était pas le moment pour me faire prendre. La route me paraissait vraiment longue, je ne voulais pas rentrer chez moi, juste le semer une bonne fois pour tout. Mais à aucun moment il ne s'était arrêté. J'étais à bout de souffle, j'avais un point de côté, la totale quoi. Je me suis rappelé que je n'avais plus rien à perdre, alors je me suis arrêté. Je me retournai et le vis arriver vers moi. Il n'était pas si proche que ce que je pensais finalement.
Je m'étais arrêté dans un petit parc dans lequel se trouvait une fontaine ainsi que des arbres et des bancs, il avait l'air reposant, ce n'était vraiment pas l'endroit idéal pour se faire arrêter. Il me prit le bras et m'enfila des menottes. Moi qui pensais que ça n'arrivait qu'aux autres.
-Et maintenant, que va-t-il se passer pour moi ? demandai-je sans broncher.
-Une voiture arrive, elle t'emmènera au commissariat le plus proche.
-Je me fiche de ça. Je voulais dire, les conséquences ?
-Si tu ne t'étais pas barré en courant, je t'aurai tout simplement demandé d'aller reposé ce que tu as pris. Mais comme ce n'est pas le cas, ils appelleront tes parents.
-Ma mère.
-Comment ?
-Ils appelleront ma mère.
Il hocha la tête de haut en bas, et me lâcha un petit sourire.
5 minutes plus tard, la voiture est arrivée. Je suis ensuite monté dedans.C'était vraiment étrange. J'avais l'impression d'avoir commit quelque chose de vraiment grave ; les menottes, la voiture, les grilles m'empêchant de parler aux flics qui se trouvaient devant moi. Tout ça pour quoi ? Une tablette de chocolat. J'étais vraiment un sal con.
Le trajet ne fut pas long du tout, à peu près 10 minutes. Ils me firent sortir de la voiture, tout en continuant de me maintenir le bras. Je me sentais vraiment pathétique, voler une tablette de chocolat alors que ma mère gagne environ 4500€ par moi. Je suis vraiment un connard.
Nous entrâmes dans le commissariat, l'homme qui m'avait arrêté me fit signe de m'assoir sur la chaise qui se trouvait devant son bureau, avant de prendre place sur celui-ci. Je fis ce qu'il me dit. Il notait sur un carnet assez étrange ce qu'il s'était passé, quand quelqu'un frappa à la porte. Elle s'ouvrit, et laissa apparaître un jeune garçon. Putain. L'autre con tatoué de ce matin.
-Papa, tu as bientôt fini ? demanda-t-il.
-Je finis d'expliquer la course poursuite avec ce jeune homme, et je suis tout à toi.
Parce que ce con de tatoué et ce con de flic sont père et fils ? La connerie doit être de famille. Je sentais le regard du tatoué se poser sur moi,on pouvait apercevoir un sourire se former sur son visage. Sa mâchoire m'impressionnait, elle était si bien formée. Et ses longs cheveux bouclés tombaient sur ses épaules tout en gardant un bouclage régulier. Ses yeux étaient la plus belle chose de son visage, ils étaient d'un vert qui aurait pu transpercer n'importe quelle âme de ce monde. Peu importe la puissance de l'âme, son regard avait le pouvoir t'attendrir même les âmes les plus fortes,j'en étais persuadé.
Ses paroles m'interrompirent de mes pensées.
-Ce garçon est un ami à moi, il ne fera plus de connerie, il se tiendra à carreaux.
-Sincèrement ? répondit son père.
-Oui, il ne fera plus rien de mal, c'est promit.
-Je veux dire, traines-tu réellement avec ce genre de personne ?
Ce genre de personne, sérieusement ? J'ai juste volé une tablette de chocolat, et il parle de moi comme la dernière des pourritures.
-Il n'est pas aussi con qu'il en a l'air.
Le clin d'œil qu'il me fit juste après avoir prononcé cette phrase, ne faisait que confirmer le fait qu'il me provoquait. Son père me regarda, et posa son carnet bizarre juste à côté de lui. « Ça va pour cette fois. »dit-il.
Le con et moi sortîmes du commissariat, nous étions plantés comme deux cons devant la porte. Le vent était assez frais malgré le ciel d'un sombre bleu magnifique, et le coucher de soleil était bien plus rayonnant qu'habituellement. Le regard du tatoué était posé sur mon corps qui n'arrêtait pas de frissonner. Je mis mes mains dans mes poches, et regardai le garçon qui se trouvait devant moi. Notre première rencontre avait été assez froide, alors pourquoi me sortir de la merde à peine quelques heures après ? Il est vraiment con. Il aurait du me laisser dans ma merde,c'était la seule chose que je méritais ; que le flic appelle ma mère, et que je me prenne une fois de plus une leçon de morale dans la gueule. A la maison l'ambiance était assez bonne en général, jusqu'à ce que je sois là.Chaque fois que je rentrais, -et que ma mère était là, bien sur-, j'entendais le rire d'Aloïse résonner dans toute la maison. Elle paraissait si heureuse malgré tout ce qui ait pu nous arriver, le départ de notre père a été plutôt brutal de son côté, lui et elle, étaient inséparables, je ne comprendrais jamais comment il a pu laisser tomber une telle complicité. De mon côté, son départ était un soulagement.
-Je n'étais pas obligé, lança le con.
-Tu n'avais pas à le faire, je ne comprends même pas pourquoi tu l'as fait, je veux dire, tu n'aurais pas du le faire après tout, tu ne me connais même pas.
-Parles-tu toujours aussi vite ? demanda-t-il.
-Je ne parle pas vite, je suis juste perturbé.
-Ne peux-tu juste me remercier ?
-Merci.
Sa mâchoire se contracta, et son regard changea en une fraction de seconde.
-Ne t'habitue pas à autant de gentillesse de ma part.
-Pardon ? demandai-je.
-Je ne serai pas toujours derrière toi pour te sortir de la merde dans laquelle tu te mets.
-Jusqu'à aujourd'hui je m'en sortais très bien, je ne voulais pas de ton aide,je n'en n'avais pas besoin.
-C'est vraiment tout ce que tu as à me dire ? Je te sors de la merde, et la seule chose que tu es capable de me dire est que tu n'avais pas besoin de moi ?
-Apparemment.
Il me lança un regard noir juste avant de s'éloigner de moi. Il rentrait surement à pieds chez lui. Je voyais sa silhouette disparaître petit à petit.Et, je décidai de rentrer chez moi, moi aussi. La route allait être longue, j'allais devoir marcher toute la route que j'ai faite en voiture de flic toute à l'heure,et rien qu'en voiture nous avions prit une bonne quinzaine de minutes. Je sortis mon téléphone ainsi que mes écouteurs, et écoutai The Script –Superheroes, c'est surement la chanson dans laquelle je me retrouve le plus,dans les paroles, qui sont incroyablement magnifiques.
Les rues étaient vides, la seule clarté que nous pouvions trouver dans celles-ci était due aux lampadaires qui étaient disposés tous les 10 mètres les uns des autres. Il était déjà 22h, le ciel était tout étoilé, il n'y a rien de plus merveilleux que les étoiles. La plupart d'entre elles étaient mortes depuis bien longtemps, mais continuaient de briller, et d'illuminer notre monde jour après jour.
Il était environ 22h30 lorsque j'ai passé le seuil de ma porte de maison. Il n'y avait aucun bruit. La maison était plongée dans le noir. Je n'avais reçu aucun message d'inquiétude, peut-être que tout le monde était habitué à ce que je ne sois jamais là. Ou bien, personne n'avait remarqué que j'étais absent, tout simplement. C'était surement ça.
Je suis monté dans ma chambre, et me suis déshabillé. Une fois les vêtements au sol, seul un caleçon était sur moi. J'ai défait mon lit, et me suis enroulé dans la couette. Des larmes coulaient le long de mes joues. Je tentais tant bien que mal à les essuyer, mais chaque fois qu'une d'entre elles était essuyée, dix autres coulaient. Mon cœur me faisait mal. Je me sentais vide, avec la tristesse comme seule émotion. Je n'avais plus rien de bien en moi, juste un poids dans mon estomac qui ne cessait de me consumer jours après jours.

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⏰ Dernière mise à jour : May 29, 2016 ⏰

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