Believe Again [EN PAUSE]

4- Eye contact

Dans son regard, la tristesse se mêlait à la détermination. Je me demandais si elle pouvait voir à travers me yeux comme à travers des fenêtres et discerner dans mon obscurité intérieure le monstre qui était tapi là.

Dan WELLS

Tes yeux sont si profonds, qu'en me penchant pour boire, j'ai vu les soleils y venir se mirer, s'y jeter à mourir tous les désespérés. Tes yeux sont si profonds, que j'y perds la mémoire.

Louis ARAGON

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Le lendemain de sa soirée au Nelly's – Christopher

J'émerge à peine de mon sommeil à cause du poids d'une tête sur mon bras. J'ouvre les yeux, regarde autour de moi. Une chambre minuscule, décorée de pleins de posters digne d'une ado pré-pubère. Je vois du Justin Bieber par là, des One Direction par-ci et autres groupes que je ne citerais pas pour éviter une syncope à toute personne normalement constituée.

Heu ? C'est vraiment la chambre de la fille que j'ai sauté ?

C'est vraiment étrange quand même, j'espère qu'elle n'est pas mineure au moins.

Des bribes de la soirée d'hier me reviennent, me rassurant sur son âge.

Après une demi-heure d'attente, j'ai fini par avoir une nouvelle proie en ligne de mire. Le genre de fille qui sort tous ses pseudos atouts en soirée par un maquillage à outrance et une robe qui frise l'indécence pour se faire remarquer. Le stéréotype de la fille facile.

Je n'ai pas pu m'approcher de la jolie serveuse rousse à  cause d'un gars qui ne faisait que lui tourner autour. Ce genre de fille là est toujours pris. Cependant, ce n'est pas parce qu'il y à un gardien qu'on ne peut pas marquer de but. Je ne lâcherais pas l'affaire aussi facilement.

Après quelques regards agrémentés de mon sourire de charmeur puis quelques verres payés, l'affaire était dans le sac. Diana, ou Liana ou je ne sais plus trop qui était charmée et riait à gorge déployée à chaque occasion. J'avais tellement besoin de décompresser que je m'en carrais de sa voix haut perchée digne d'un castrat, ou d'une oie qu'on égorge, à voir.

Elle m'adressait des regards de braise, du genre « toi, tu vas passer une soirée mémorable ». Comment dire, sans vouloir être méchant, qu'elle n'était tout simplement pas à la hauteur.

Décevant.

Je me relève sans faire aucun bruit, me rhabille et sors de cet appartement avant que la fille se réveille et m'en redemande. Je ne suis pas très friand de câlins le matin et là j'aurais gravement besoin d'une douche pour me nettoyer de toute la souillure que cette fille a laissé sur moi. Mon corps à certes pris du plaisir à, excusez le terme, se vider mais je me déteste d'utiliser les femmes ainsi. C'était une fille facile, un coup d'un soir et basta.

Pas le genre de femme que l'on admire et respecte. Pas le genre de femme que l'on a envie de voir dans son lit, dans sa cuisine, avec ses enfants pour le reste de notre vie. Alors certes je l'ai utilisée comme un bouche-trou mais si je lui montre ma façade de Don Juan ce n'est pas pour rien.

Je n'ai pas le droit de m'attacher à n'importe qui. Surtout pas après ce qu'il lui est arrivé. Ça m'aura servi de leçon.

Je suis tellement pris dans mes pensées que j'étais sur le point de prendre de plein fouet une tornade rousse en plein footing qui arrive à toute vitesse en ma direction.

Attendez. J'ai bien dit rousse ?

Le trottoir étant petit, je me décale pour lui laisser le passage. Elle fait de même. Nous continuons notre manège pendant encore cinq secondes jusqu'à qu'elle m'attrape par la main pour me décaler d'elle-même. Une décharge me parcourt immédiatement le corps. Comme si j'avais mis mes doigts mouillés dans une prise électrique.