J'ai gagné ta haine. | Dramione.

Prologue.

- Je ne sais plus quoi en penser. J'en viens à me demander si ce n'était pas mieux avant. Souffla un garçon de presque dix-huit ans, aux cheveux noirs et aux yeux bleus, faisant tourner sur lui-même son verre de Whisky Pur Feu

- Qu'est-ce que tu veux dire par là, Theodore ? Demanda un autre, haussant les sourcils

- J'veux dire qu'avant, au moins, on ignorait notre identité. Ce qu'on faisait. Ce qu'on était. Maintenant, on nous regarde comme des moins-que-rien. Ils nous toisent comme si nous étions des sangs-de-bourbe.

- C'est du passé tout ça. S'ils nous regardent ainsi, c'est qu'on le mérite. Nous n'avions pas à faire partie du côté du Bien, mais nous avons sombré dans quelque chose qui était pire que le Mal. Maintenant, nous en subissons les conséquences. Et c'est mieux ainsi, j'étais las de tout cela et je suis soulagé qu'on m'offre une nouvelle chance. Avec la bataille et tous les morts qu'il a fait, et pas seulement lui d'ailleurs puisqu'on l'a aidé, on doit se faire très petit et la fermer autant que possible.

- Quel prêcheur de la bonne parole tu nous fais là Blaise. Railla un jeune homme au regard d'acier et aux cheveux blonds, presque blancs

- Je m'en fous Draco. J'ai apprécié ces moments où je me sentais puissant, invincible, car j'étais de son côté. Et vous aussi. Mais désormais, je n'éprouve que du dégoût quand je regarde mon bras gauche. Toutefois, malgré tout le désastre créé, mon avis n'a pas changé. Le monde sera certainement meilleur ainsi, on me laisse une chance d'obtenir mon diplôme et ainsi d'accéder à un métier stable. Par contre, comprenez moi bien, je n'aime plus le Mal, mais je n'aimerai jamais le côté du Bien. Blaise termina sa tirade

Le fils Malfoy plongea les yeux dans son verre. Il se demanda s'il ressentait la même chose que son ami. Ou était-il plus du côté de Theodore ?

Il se dit que non, Nott était probablement trop extrême dans ses propos. Mais pour autant, tout comme Blaise, il ne pourrait jamais se dire du côté du Bien.

Il se questionna aussi pourquoi ses amis et lui étaient venus ici. Assis au bar du Chaudron Baveur, deux jours avant la rentrée pour leur huitième et dernière année à Poudlard.
Ils auraient dû s'y attendre, à tous ces regards remplis de rancoeur et de dégoût envers eux. Tous les sorciers, hormis les mangemorts de leur âge qui n'avaient pas été enfermés, les haïssaient.
Mais ça, il s'y était fait, et ce depuis la bataille.

Draco savait que soit il mourrait lors de cet affrontement entre le Bien et le Mal, soit il vivait mais était condamné à être reconnu comme le partisan de Voldemort, à être méprisé et détesté toute sa vie. Il devait être prêt à perdre des chances lorsqu'il postulerait pour un travail.

Certes, la directrice de Poudlard leur avait laissés une seconde chance, mais le marché du travail leur en laisserait-il ? Du moins, le travail sorcier ? Il préférait mourir plutôt que de finir dans une société moldue.

Il se dit alors que les personnes autour de lui avaient raison de les regarder comme des bons à rien. Car c'était ce qu'ils étaient devenus. Et il regretta alors quelque chose à propos de son passé.
Ce sentiment d'avoir le pouvoir, d'avoir un avenir certain si le Mal était le roi. Il avait gagné en s'échappant de cet enfer qui avait ruiné sa famille, mais il avait perdu avec lui toute sa puissance et sa dignité.

- Un autre Whisky Pur Feu s'il vous plaît. Commanda Draco au vieux Tom, les dents serrées

Le propriétaire du bar lui lança un regard malveillant, ce qui énerva Theodore. Mais Draco le fit taire en un seul regard.

On lui servit son verre et il le but d'une traite, cela lui arracha une grimace. Il avait passé son été à faire cela, à boire tous les jours. Il avait peur de finir comme son pauvre père. Sombrer dans l'alcool, puis dans le néant.

Lui manquait-il ? Pas du tout, s'avoua-t-il. Qu'il croupisse et meurt à Azkaban, il n'en avait que faire. Sa mère était à la maison, il ne demandait donc rien d'autre.
Il avait si honte de son père, honte de lui car il s'était enfuit lors de la bataille. Honte de lui car il l'avait forcé à devenir un mangemort avec l'aide de Bellatrix, pour au final lui montrer l'exemple... En étant un incapable.

- Eh c'est pas Parkinson là-bas ? Pouffa Blaise

Le blond tourna légèrement la tête, les sourcils froncés, et se retourna aussitôt.

- Ne la regardez pas. Siffla-t-il

Poudlard. Ils les reverraient tous.
Qu'ils soient de Serpentard ou de Gryffondor, Draco n'avait aucune envie de se retrouver face à eux. Il ne pouvait plus les supporter.
Blaise et Theodore étaient les seuls qu'il arrivait encore à tolérer. Toutefois, il n'avait pas le choix.

Tout comme Blaise, il faisait ça pour obtenir un travail stable, comme tout bon sorcier. Bien qu'il ne le soit plus vraiment et qu'il savait déjà que décrocher un travail avec son passé serait difficile, il allait devoir se battre. Il le devait, pour sa mère, au moins.

Mais Draco était déjà sûr qu'il ne voudrait pas ravaler sa fierté. Il ne se rabaisserait donc jamais aux pieds d'un sang-mêlé ou d'un moldu au Ministère dans l'unique but d'obtenir un emploi.

Une fois, une seule fois, il avait mis sa fierté de côté. Quelques mois avant que la bataille ne commence. Et cela n'avait abouti à rien, sauf à l'enfoncer un peu plus en enfer. C'était donc hors de question pour lui de recommencer.

- On devrait peut-être y aller. Je dois encore passer chez Fleury et Bott. S'exclama soudain Blaise

- Toi, dans une librairie ? Se moqua Theodore

Le garçon lança un regard blasé vers son ami, qu'il ne trouva pas drôle du tout.

- Allons-y. Déclara alors Draco

Il se leva, glissant l'argent sur le bar sans un regard pour leur hôte.

Alors qu'ils allaient sortir, ils tombèrent sur les trois personnes qu'ils avaient cherchées à éviter à tout prix cet été.

Depuis qu'il l'avait sauvé dans la Salle sur Demande en feu, Draco ne pouvait plus se permettre de haïr l'Elu. Celui qu'il avait considéré comme son pire ennemi depuis tant d'années, et qui l'avait finalement sauvé alors qu'il aurait très bien pu y laisser sa peau.

Le blond aurait-il fait ça pour lui ? Bien sûr que non. Il avait du mal à l'admettre, mais il avait une dette éternelle envers Harry Potter.

Pourtant, il se redit à nouveau, comme si cette phrase était devenue sa devise, que ne plus être du côté du Mal ne faisait pas de lui quelqu'un de bien.

De ce fait, il lança tout simplement un bref regard vers Harry, ignorant Ron Weasley, et il s'avança pour pouvoir partir loin d'eux, ne supportant plus cette situation.

Cependant, il ne réussit pas à éviter ce moment qu'il avait tant redouté. Il tomba sur les yeux chocolats de Hermione Granger, et sa gorge se noua.

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Voilà voilà pour ce petit prologue qui met en place l'histoire de ma fiction.

J'espère que ces quelques lignes vous donnent envie d'en savoir plus. J'attends vos avis avec hâte. :-)
Merci de m'avoir lue!

Bises.