12 mars 1916Ça fait de cela un mois que les combats sont entamés sur Verdun.
La terre tremble, explose et hurle sous les coups des obus. Les Hommes tuent ou sont tués, la vertu n'existe plus .
Demain, je devrai rejoindre les tranchées. J'ai peur. Huit jours sous terre, enterré dans des trous à rats humides et froids.
Je tremble en écrivant ces lignes. J'espère que les combats s'arrêteront bientôt ...19 mars 1916
Cela va faire sept jours que je suis dans les tranchées, j'ai faim, j'ai soif, j'ai froid, terriblement froid et surtout j'ai peur. Les canons Allemands sont six fois plus nombreux que les nôtres.
Il me faut tenir encore un jour, les chasseurs à pied devraient nous remplacer. Aussi j'ai pu faire la connaissance de Charles, un vaillant soldat de notre bataillon.21 mars 1916
Ceux qui devaient nous remplacer ne sont pas venus mais j'espère que cela ne va pas durer, les arrivages de nourriture aussi ont du retard...
Je dois juste tenir, tenir car c'est bientôt fini, du moins je l'espère, mais je garde espoir, Charles m'aide à tenir le coup, je serai bientôt de retour, bientôt.24 mars 1916
Toujours personne... Toujours rien à manger. Charles est tombé ce matin... un obus, personne pour le soigner. Alors on l'a jeté avec les autres, dont le tas commence à être dangereusement important.
Nous ne pouvons pas l'enterrer ni lui rendre hommage, je ne l'avais même pas reconnu : défiguré, un trou béant dans le crâne, car c'est comme ça la guerre. Il n'y a pas de temps pour les lames. Pourtant mes larmes coulent en écrivant ces lignes... sûrement le sommeil, la faim ou l'épuisement. Cet enfer est interminable, le froid m'engourdi,la boue et la pluie s'acharnent à tuer mes espoirs.26 mars 1916
La relève ne viendra pas, la nourriture non plus. J'ai faim. Même les rats me donnent faim. J'ai sommeil, le froid m'engourdi. La mort viendrait-elle pour moi ?
Je ne peux bouger que la main, je n'ai plus la force, l'espoir de rentrer un jour. Cette guerre ne finira pas. Elle tuera tant qu'il y aura quelque chose à blesser, détruire ou exterminer.
J'espère que quelqu'un retrouvera ce journal.
J'entends une musique quelques fois, je commence à divaguer. Écrire me tient en vie. J'ai peur de dormir.27 mars 1916
Je suis terrifié, l'horreur s'imprègne à ma mémoire sans que je puisse y échapper.
Je ne tient plus...
Je vois ma maison quand je ferme les yeux, mais après tout pourquoi lutter ? Mes yeux sont lourds, mon corps immobile, pourquoi lutter...--------------------------------------------------------
Merci d'avoir lu ! Ce n'est qu'une fiction mais il y a aussi de vrais info.
Re-merci !!!!!!!!!!!
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Un journal de Verdun
Historical FictionJournal d'un soldat sur le front de Verdun . 12 Mars 1916.