Chapitre 1

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Toujours ce même cauchemar. Toujours cette effrayante rengaine qui essaye sûrement de me faire passer un message que je ne comprends guère. Cette bête noire revient me hanter chaque soir. Elle me raconte toujours la même histoire : j'assiste, impuissante, au meurtre de trois garçons qui me sont inconnus. La mort de ces trois étrangers m'affecte comme s'ils étaient des amis proches. Je dois être liée à eux d'une façon ou d'une autre.

C'est ce que je me dois de découvrir. Me présenter serait une bonne chose : je m'appelle Victoria Harfaut, j'ai 15 ans et mes parents me croient complètement "dérangée". Ils ont donc décidé de m'envoyer dans un pensionnat dès la rentrée scolaire. Je ne suis pas cinglée, je ne faisais que m'ouvrir les veines ; ce n'est que de l'automutilation, rien de plus. Cet acte absolument fou est parti d'un pari avec un ami qui ne me croyait pas capable d'une sottise pareille. Ce n'est pas le fait d'être une "intello de service" qui va m'empêcher de tout faire comme les autres.

Les parents disent faire ça pour mon bien. Je ne les crois même plus. Ce n'est pas le fait d'aller en pensionnat qui me dérange, c'est le fait de quitter mes amies. Il me reste quelques jours de vacances pour leur dire au revoir. C'est bien la dernière liberté qu'il me reste.

Je passe mon temps dans le square près de chez moi avec ma meilleure amie, Sarah. C'est la seule fille qui puisse me comprendre dans ce monde. On se complète. La seule chose qui nous diffère, c'est le physique. Elle, belle fille brune aux yeux bleus et moi, fille banale, brune aux yeux marrons. Elle a un corps de rêve et moi je suis enrobée. Elle attire facilement le regard des garcons alors que moi je ne les attire pas. On a beau avoir le même caractère, elle aura toujours une longueur d'avance sur moi. Je ne peux le nier. Elle n'en demeure pas moins ma meilleure amie.

Je reste allongée dans l'herbe, le regard vers le ciel. J'imagine déjà mon arrivée au nouveau lycée ; les regards moqueurs, la solitude. Tout cela me fait peur. Le soir tombe, je dois rentrer. Je plante un baiser sur la joue de Sarah et je me dirige vers la maison à pas de loup. Je mets mes affaires dans un coin du couloir puis je rejoins mes parents et ma soeur déjà attablés. J'ai droit à tout un tas de réflexions sur le fait que je suis en retard. Et ce tout le long du repas. Ma soeur, Lena, la "chouchoute" des parents, fait des grimaces sous mon nez. Sans lui prêter attention, je termine mon assiette.

Je me réfugie dans ma chambre et m'y enferme. Je m'allonge sur le matelas une dernière fois. Me tournant et me retournant, je ne trouve pas le sommeil. Je me lève et vais faire un tour dans le jardin afin de me calmer. Je pique un sprint dans le vent glacial du mois de septembre. Essoufflée mais calmée, je monte les escaliers qui mènent à ma chambre. Cette petite escapade ne m'aura pas vraiment servie car j'ai fait une nuit blanche.

Jour J, explosée, je sors du lit. Dans la cuisine, ma mère m'attend déjà avec des pancakes au sirop d'érable. Quelle délicate attention à mon égard, je déteste ça. "Ça tient au corps"dit-elle. Pendant que je me force à en avaler un, ma mère met la voiture en route et range ma valise dans le coffre. J'expédie ce qui reste des pancakes sous la table pour notre chien, Cannelle, qui en raffole. Je jette un manteau sur mon dos et je sors de la maison.

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Voilà pour le premier chapitre. J'espère que l'histoire va vous intéresser. Je vais essayer de poster un chapitre par jour. J'invente l'histoire au fur et à mesure donc si je suis longue à publier, j'en suis désolée.
Gros Bisous mes chatons !!!!😘😘😘

Don't Let Me Go. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant