Chapitre 15

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Un long silence s'ensuit durant lequel je guette la réaction de ma mère à cette nouvelle.

Je n'ai jamais ramené de garçons à la maison auparavant. Cela ne semble pourtant pas la choquer. Elle est un peu plus "enthousiaste" lorsqu'il s'agit de ma sœur. Je n'en tiens pas compte pour autant. Après avoir échangé quelques paroles avec ma mère, nous partons.

Nous remontons en voiture mais Nathan ne prend pas la route du lycée. Je ne sais pas où il m'emmène mais je ne dis rien. Il attrape ma main et la serre doucement. Je sens son  regard sur moi. 

Il se gare et me traîne pratiquement hors de la voiture. Nathan m'emmène dans un petit parc près d'un plan d'eau. Il me dit :

"Tu as besoin de te changer les idées."

Je hoche la tête. Nous nous installons au pied d'un chêne au bord de l'eau. Nous nous tenons toujours la main. Nous regardons les gens passer. Personne ne dit rien. Nous savions parfaitement que tôt ou tard, il faudrait bien rentrer au lycée. Mais nous n'y pensions pas. Et c'était mieux ainsi.

Nous restons jusqu'au coucher du soleil. Tout était calme. Je suivis Nathan jusqu'à la voiture. J'avais laissé mes pensées vagabonder toute l'après-midi. Elles allaient de ma meilleure amie à Nathan et même à notre chien.

Je me demande encore comment j'ai pu plaire à un garçon. Après tout, c'est mon premier petit copain. Arrivés devant le lycée, Nathan me demande si j'ai refait des cauchemars. Je secoue la tête. 

Nous rentrons à l'internat. On rejoint Antoine et Théo devant le dortoir fille. La porte est entrouverte. Les deux garçons affichaient une mine inquiète :

"Qu'est-ce qui se passe ?"

Au moment où je pose cette question, la porte du dortoir s'ouvre à la volée sur deux infirmiers et un brancard. Sur le brancard se trouvait Margo. Benjamin suivait le trio. Je repose ma question :

"Margo a poussé un cri strident et nous l'avons retrouvée allongée sur un lit. Elle ne bougeait plus. répond Antoine.

- La fille était dans le coin ? dit Nathan.

- Non. On ne l'a pas vue."

Ca commençait à devenir inquiétant. Il fallait à tout prix comprendre ce qu'elle avait derrière la tête et surtout l'arrêter au plus vite. Elle commençait même à s'en prendre à des innocents.

Nous nous rendons tous au réfectoire tandis que "l'accident" nourrissait toutes les conversations autour de nous. Après le repas, je retourne au dortoir et, après m'être lavée, je m'endors d'un sommeil profond. J'entends une voix que je ne reconnais pas. Une voix féminine. Elle me dit : 

"Rejoins-moi derrière le bâtiment principal demain à midi pile sinon tes amis mourront un par un. Je ne te laisserai pas de seconde chance."

Cette voix était là, elle avait parlé directement dans ma tête. Je ne pensais pas que la télépathie était possible. J'avais peut-être simplement rêvé. Toutefois, je me rendrai à l'endroit indiqué  si c'était bien réel. Même si cela devait me coûter la vie.

En attendant, je continuai de dormir. Je ne fis plus de "rêve" jusqu'à mon réveil, le lendemain à six heures et demie.

Don't Let Me Go. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant