Chapitre 30

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Les rues sont sombres. Le temps est noir. Il est tard, je ne sais pas exactement quelle heure mais je m'en fiche.

Ma mère m'a appelé dans l'après-midi pour me dire que papa et elle partaient en voyage pour une semaine. Elle m'a dit qu'elle était sincèrement désolé et qu'ils feraient tout pour revenir au plus vite.

Je lui ai dit que ça ne me gênait pas. J'ai menti. Je n'aime pas rester seule chez moi. Avant Jake pouvait venir mais... « Arrête de penser à lui!on a dit quoi ! » désolé « Bien petite soumise, tu comprends vite » Oh ! Tais toi !

Bref, je passe trois jours seule. Cela va être long. Mais bon, je vais survivre. N'est-ce pas ?

Je marche, je marche, je pense, je rêve. Il faut que je me dépêche sinon je ne serais jamais chez moi avant la nuit, et je ne veux pas me retrouver à me balader dehors seule en pleine nuit.

Mon téléphone vibre. Si c'est encore un appel de Léa je ne réponds pas. Je dois couper les ponts. Mais un mince espoir naît en moi, si c'était mes parents qui me disaient qu'ils ne partent plus.

Je sors mon portable de ma poche et je ne comprends pas ce que je vois. Le numéro de Mélissa est affiché sur l'écran.

Qu'est ce que je fais ? Devrais-je décrocher au risque d'entendre la voix de Thomas où au contraire peut-être qu'elle s'est rendu compte de quel manipulateur il est et elle veut se sortir de tout ça.

Mélissa est une bonne personne, c'est elle qui a voulu me prévenir l'autre jour. Elle a un bon fond, elle est juste influençable.

Au final, je décide de décrocher. Elle peut avoir des problèmes et si demain j'apprends qu'elle est à l'hôpital où pire je m'en voudrais jusqu'à ma mort.

« Allô, dis-je

- Oui, Margaux, c'est Mélissa, dit-elle la voix mal assurée

- Tout va bien ? Demandais-je

- Non, non... pas du tout, déclare t-elle avant d'éclater en sanglots

- Qu'est ce qu'il y a ? Demandais-je tout un coup affolée

- ...

Je n'entends plus rien, mon dieu que s'est il passé

- Mel, Mélissa ! Qu''est ce qu'il y a !? Répétais-je

Après quelques reniflements elle prend la parole

- Je, je...j'ai besoin de toi

- Heu...d'accord mais tu es où ? Et pourquoi moi ?

- Je suis chez moi et j'ai peur, j'ai peur de lui, tu avais raison depuis le début. Quelques pleurs lui échappe mais elle continue, je me suis laissée entraîner, s'il te plaît viens, supplia t-elle

- C'est d'accord j'arrive »

Mélissa m'a fait pitié vraiment, elle avait l'air effrayé. Je ne sais trop ce que c'est cette sensation de peur qui monte en toi. Plus les heures passent plus tu te sens vulnérable. C'est un cercle vicieux où l'on s'enfonce de plus en plus.

Il faut que je me dépêche. Je commence à courir jusqu'à l'arrêt de bus. Il ne doit plus y avoir qu'un seul bus et il ne faut pas que je le rate.

Certes Mélissa n'est plus mon amie mais je lui dois bien ça. Ou non, je ne sais plus.

Le bus arrive, cela me coupe dans mes pensées. Il me reste deux cents mètres à parcourir, ça va le faire. « Oui mais bouge un peu ton cul ! » ok, ok.

Je pénètre juste avant que les portes ne se referment. Il n'y a personne dedans. Je m'installe sur une des places libres.

Bon, où j'en étais moi. Oui Mélissa, je vais la voir parce que je sais ce que c'est de ressentir cette peur au fond de ses entrailles. Mais elle ne redevient pas mon amie pour autant.

Rumeurs...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant