II

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11ème jour de festivité.
Sous la mateur grise d'un ciel bas et lourd, la sérénissime bruit de jubilation et de tambour. Une foule noir bonde les allées des quartiers de Venise depuis six jours. Hommes et femmes, riches et pauvres dans des accoutrements extravertis mêlés dans le carnaval, camouflés par l'incognito procuré par les masques extravagants qu'ils portent. Le riche devient pauvre et vice versa. Un rituel civique institué par Vitale Faliero, premier doge de Venise pour le but d'abolir les contraintes sociales habituelles en façonnant la cohésion civique et politique de la commune, quant même devenu des années plus tard une mainmise politique. 

Je lève les yeux dans le ciel, vite terrassés par les rayons du soleil. Il est midi, la cloche de la paroisse se fait entendre dans l'étendu du territoire Castillo.

Six jours se sont écroulés, aucun signe d'elle.  A-t-elle renoncée à son propre jeu? Le temps en dira plus. Pour ma part, ce n'est nullement le cas. Je ne fermerai pas les yeux sur ces incidents précédents et juste passer sur ce mystère.  Cela ne viendra pas de moi.

Je ne sais pas à quoi elle ressemble pour me lancer à sa recherche, mais j'ai la tonalité de sa voix et le souvenir de son regard verts qui surgissent chaque quart d'heure dans mes pensées.

Elle en a plus qu'une flèche dans son arc. Il suffit qu'elle décide de ne pas se montrer pour perdre ses traces. Je suis boursemolle face à ses stratégies habiles et respectueusement planifiées. Peut-être suis je déjà un pantin prit à son piège étant entrain de ressentir ce qu'elle voulait me faire ressentir dès le début de sa mascarade. Mais alors pourquoi un homme comme moi, sans histoire serai-ce pris en proie? A part appartenir à la famille royale, je n'ai jamais commis d'infamies envers une tiers personne.

Je tourne les talons dans la troupe de colombes sur le goudron, qui s'envolent aléatoirement dans les airs.

L'inconnue de l'opera. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant