Réveil :

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Un rayon de soleil pointa le bout de son nez à travers les rideaux. Blanche remua un peu. Elle sentit soudain un corps chaud contre elle. Surprise, elle ouvrit les yeux. Axel la fixait, en appuie sur son avant-bras.Oulà ! Elle avait raté un épisode ou quoi ? Elle était dans une pièce inconnue, dans le même lit que son petit ami, qui visiblement s'amusait de son air perplexe.Puis la mémoire lui revint. La discothèque, la voiture, Axel qui lui propose de rester dormir... Elle se tourna complètement vers lui, et le salua d'un baiser volage. 

"- Ça fait longtemps que tu me fixe comme ça ?
- Pas tellement. Tu es mignonne quand tu dors."

L'interessée piqua un fard. Elle avait déjà dormit avec des garçons, mais pas... comme ça. Elle n'aurait pas su l'expliquer, mais, comme le premier baiser, cette fois là était différente. Il n'y avait aucune arrière-pensée.
Puis son regard tomba sur l'heure.

"- Merde !
- Qu'y a-t-il ?"
Blanche se mordilla la lèvre. Cela avait-il vraiment de l'importance, devait-elle le lui dire ?
Elle céda :

"- J'ai dit à ma mère que je serais là pour onze heures au plus tard."
Vu qu'il était déjà midi passé, cela allait être compliqué.
"- Je suis désolé... Tu aurais du me le dire, je t'aurais réveillé.
- Ce n'est pas grave. Tu ne savais pas, et puis ce ne sera pas la première fois que je ne serais pas rentrée à l'heure."

Elle le rassura d'un bisou dans le cou. 

"- Dans ce cas. Tu veux petit-déjeuner ?
- Avec plaisir."

Et puis une bonne odeur de brioche flottait dans l'air.
Ils descendirent dans la cuisine, où des viennoiseries et tout un tas d'autres choses délicieuses les attendait sur la table.

"- Mes parents sont sortis faire une course, nous sommes tranquille pour un moment."

Axel n'avait toujours pas spécialement envie d'une rencontre entre ses parents et Blanche.
Il avait entendu sa mère ouvrir la porte un peu plus tôt dans la matinée, puis la refermer en constatant qu'ils dormaient encore. Il avait un peu plus tard entendu la porte de l'entrée claquer.
Tous deux s'assirent, l'un en face de l'autre. La pile de pancakes ne fit pas long feu. La bouteille de sirop d'érable non plus d'ailleurs. Les brioches eurent une durée de vie un peu plus longue. Pas beaucoup plus, mais quand même. 
Les sujets de discussions étaient divers ; musique, le prochain contrôle de physique, leur université future...
Et puis vint le moment où Blanche dû aller se changer pour repartir. Elle monta se changer dans la petite salle de bain à l'étage. Puis elle reprit sa voiture.

"- Encore désolé pour ce retard. Tu es sûre que tu ne veux pas que je t'accompagne ?
- Ne t'en fais pas pour moi, je suis une grande fille. On se voit demain ?
- Oui." 

Après un long câlin, Blanche s'installa sur le siège avant et boucla sa ceinture. Un dernier bisou à travers la vitre, puis elle alluma le moteur. 
Sa mère allait la tuer pour ce retard, surtout qu'avec le petit-déjeuner et le temps de rentrer, elle aurait plus de deux heures de retard. Mais  Blanche s'en fichait. Elle avait passé un excellent week-end. 

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Et ça ne loupa pas. Blanche venait tout juste de garer la voiture et d'ouvrir la porte de la maison qu'elle entendait déjà des cris.

"- Et c'est à cette heure-ci que tu rentres ? Si tu n'as même pas passé la nuit ici, où as-tu dormi ? Encore chez un de ses garçons que tu te plaît à nommer petit-ami ?"

Elle tenta d'ignorer ses remarques. Mais en passant devant la cuisine, sa mère se leva en titubant.

"- Tu m'as entendue traînée ? Voilà ce que tu es, une traînée !
- Tais-toi !"

Blanche avait cédé, elle avait craqué. Elle sut immédiatement qu'elle allait le regretter.

Sa mère l'empoigna par le poignet brutalement.

"-Tu n'as pas à me répondre ! Je suis ta mère ! Traînée !"

Ce dernier mot fut craché, d'une telle façon que Blanche eut peur. Sa mère n'avait jamais été violente envers elle. Lorsque celle-ci retira son emprise, son poignet portait la marque des doigts. 
Et Blanche vit deux choses sur la table. Une bouteille de vin. Et un journal. Ce qui expliquait le comportement de sa mère. Elle aurait dû s'en rendre compte plus tôt, l'haleine de sa mère empestait l'alcool. Mère qui continuait de déverser des injures.
Et puis, aussi soudainement que les cris avaient commencé, ils s'arrêtèrent. La femme retourna s'asseoir dans la cuisine. Elle se prit la tête entre les mains, puis se mit à pleurer.

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