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Un jour, 4 mois plus tard, Jack à commencé à tousser. Il avait du attraper un rhume.

Le lendemain il s'est écroulé sur scène, au beau milieu de «Flights».

Il avait une grippe sévère avec 40 de fièvre et des douleurs atroces. Il ne pouvait plus sortir de son lit.

Jack, l'autre Jack, essayait de me parler d'autre chose, de me changer les idées, de me distraire pour que je n'aille pas le voir. Mais je ne l'écoutais pas. Pas ce jour là.

Mon Jack  était malade, assez gravement, et j'avais besoin de le voir. Alors le lendemain matin, tôt, je m'étais rendue dans sa chambre. Et je l'avais vu.

J'avais vu mon Jack, mon ange blond, allongé dans son grand lit. Il était tellement pâle. Ses lèvres avaient perdu toute leur couleur, elles étaient toutes sèches. Sa peau brûlante était couverte de sueur. Même ses cheveux semblaient avoir perdu leur jolie couleur dorée. Je n'avais jamais vu une simple grippe faire de telles choses.

Mais c'est quand il ouvrit les paupières, quand il me regarda avec ses yeux vides de couleur, vides d'émotion, et qu'il prononça mon nom de sa voix éreintée. Sa belle voix que j'aimais tant, transformée en un gémissement plaintif et faiblard.

« Alanna  »

C'est en entendant sa voix que je compris. Il y avait cette citation... « Si vous regardez le Diable d'un peu trop près, il ne restera jamais loin derrière vous. »

Ce n'est pas la grippe. Ce n'est pas Jack. C'est moi. Tout est à cause de moi. C'est moi qu'il veut. Depuis le début c'est moi qui aurait du souffrir. Je n'ai fait que le défier en essayant de redevenir heureuse. J'aurais dû mourir dans cet accident de voiture, tout comme mes parents. Ça n'est pas arrivé. J'aurai dû mourir le soir où il m'ont laissée sortir de l'hôpital. Ça n'est pas arrivé. Et maintenant Jack est si faible. C'est un message.

« Puisque ce n'est pas toi, ce sera lui. »

Je refuse. Il ne doit pas souffrir pour moi. Il ne doit pas payer pour moi. Il m'a rendue si heureuse pendant un an. Il mérite mieux. C'est une bonne personne, il a fait de bons choix dans sa vie pour en arriver là. Je ne peux pas lui prendre ça. Je ne peux pas voler son bonheur pour le mien. Je ne pourrais pas vivre avec ça. Je ne peux plus vivre avec ça. Je veux qu'il puisse sourire encore. Je veux que le monde puisse admirer ses beaux yeux. Il est destiné à devenir quelqu'un. Quelqu'un qui changera beaucoup de vies, qui les rendra meilleures. Moi je ne fais qu'entraver son chemin. Il ira loin. Il doit aller loin. Et moi je dois le laisser aller loin. J'ai le devoir, pour toutes ces vies qu'il changera, de le laisser s'éloigner de moi. Ma noirceur.

Je m'approche de lui, l'admirant, et profitant de sa lumière. Je lui adresse le dernier sourire qu'il me reste, et embrasse ses lèvres comme si c'était la première fois. Ou la dernière.
J'arrache mes lèvres aux siennes, et ma main de sa peau, pour finalement me relever et quitter la pièce. Quitter sa vie. Quitter ma vie.Parce-que sa vie ne vaut rien avec moi, mais que la mienne, ne vaut rien sans lui.

RAP [Johnson] Tome 2.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant