Il y a sept ans, jour pour jour, maman est morte.
Sept ans, que je pleure chaque soir en me remémorant le plus insignifiant des souvenirs d'elle.
Au début, je ne réalisais pas puis avec l'âge on apprend, on se pose des questions, on comprend. C'est à ce moment là qu'on préférait ne pas savoir.Comme chaque année je vais déposé un bouquet de lys sur leur tombe, pour maman. Seulement pour maman.
Est-ce que c'est mal d'avoir de la rancoeur envers son défunt père ?
Je lui en veux beaucoup de nous avoir abandonnés.
À vrai dire, j'ai l'habitude de venir y déposer des fleurs. Chaque semaine je viens poser une fleur à côté de son portrait. Je m'installe et j'attend parfois je lui parle, lisant encore et encore le message gravé sur la pierre :Eléonore Sanchez
1971-2007
" Un sourire ne dur qu'un instant, ton
souvenir est éternelle"C'est tellement cliché, personne ne se souvient d'elle pas même mon frère, il n'en parle jamais je crois qu'il préfère croire qu'ils n'ont jamais existé mais les enfants ne naissent pas dans les choux.
" - Salut Joe !
- Salut ma belle, comment vas-tu ?
- Hum... Ta femme va mieux ?
- C'est encore douloureux mais elle va survivre... Tu connais le chemin je viens juste de la nettoyer"
Joe, je le connais depuis que je viens ici, il s'occupe de l'entretien du cimetière. Au début je ne prêtais pas attention à lui il me paraissait tellement atypique avec ses longs cheveux roux et sa moustache qu'il disait être "sa marque de fabrique". Finalement je le considère comme un ami.
Je me dirige vers la tombe de mes parents et y dépose la fleur, puis j'attend quelques seconds voir des minutes, j'aurais pu rester des heures si mon téléphone ne m'avait pas interrompu. Un appel de mon frère, je décide de l'ignorer, et me dirige vers l'arrêt de bus. Le suivant est dans dix minutes. Un garçon aux bouclettes blondes s'installent sur le banc dans l'abri, il doit avoir un peu près mon âge peut être un ans de plus. Je le détaille de façon impoli, il porte un jean blanc et un pull gris, son teint est pâle et son visage fin. Alors qu'il détourne le regarde vers moi je me mets à fixer le vide. J'aperçois un sourire se dessiner sur ses lèvres, j'aurais du être plus discrète.
Plusieurs minutes s'écoulent avant que le bus arrive, je me dirige vers celui ci contrairement au garçon qui lui n'a pas bougé. Je lui adresse un dernier regard auquel il répond pas un sourire avant de monter dans le bus.Lorsque j'entre dans cette maison qui me sert de foyer, je ne distingue aucun bruit pas même celui de la télé et de l'horrible série télévisée de mon jumeau. Sur l'îlot centrale de la cuisine, il y a un message dessus on peut y lire :
je suis en course je reviens vite,
bisousJe décide de monter à l'étage, mon frère ne doit pas être loin. Je frappe à sa porte espérant une réponse.
"- Putain Véronique ! Je t'ai dis de me foutre la paix.
- Ce n'est pas Véronique..."
Un nouveau silence s'installe entre nous, je m'assois dos à sa porte c'est comme un rituel, c'est comme ça que l'on parle des sujets sensibles.
"- Alexis je suis désolé..."
Je tire sur la jupe de mon uniforme pour couvrir mes cuisses tout en réfléchissant à ce que je pourrais lui dire.
"- Tu y est encore allé c'est ça ?
- Oui...
J'essaie de mettre le moins d'émotions possible dans ma réponse, je ne veux plus pleurer.
- Tu ne dois plus y aller aussi souvent et essayer de passer à autre chose... Ça fais sept ans merde !
- On ne peut pas non plus ignorer qu'il ont existé... Enfin je ne veux pas toi tu le fais déjà."
Je me lève et pars m'enfermer dans ma chambre, c'est ce moment que choisi Véronique pour rentrer. J'entends une porte s'ouvrir avant de se fermer dans un bruit sourd.
"- VOUS ME FAITES TOUS CHIER !"
Alexandre.
Je m'étale dans mon lit une photo de famille froissée à la main. À gauche on peut voir mon père, mon frère est dans ses bras, à droite ma mère le ventre arrondi et moi accroché à son bras.
L'un des plus horribles jours de l'année viens de se terminer. Celui de son septième anniversaire de mort.
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Orphelins
RandomElles cherche de l'aide, de n'importe qui, du moment qu'il la sorte de cette histoire sans fin. Pourtant quand enfin on lui en propose, elle refuse, c'est déjà trop tard. Son corps est couvert de bleus et son sang mélangé à la drogue.