Fragment de pensée.

Enfermée [FRANÇAIS]

Je me couche, je ferme les yeux, et j'écoute.
Les bruits qui m'entourent, le bois qui bouge, craque. Les fantômes qui se déplacent, me donnant le tournis et me faisant frémir.

Pourquoi est ce que je ferme les yeux? J'ai déjà éteins la lumière et fermé les tentures.

Les bruits de voitures qui ne font que passer dans ma ville semblent tellement loin, comme un souffle dans mon oreille, un murmure sur ma peau.

Moi qui avait peur de me retrouver seule avec mes pensées, aujourd'hui, elles sont ma seule compagnie.
Plus personne ne vient me voir et, en même temps, je n'invite personne.
Alors, quand plus personne ne veut de vous, quand tout ce qu'il vous reste sont vos pensées et les fantômes qui passent, une amie vient vous rejoindre: la mort.

Parfois, vous trouverez en elle du réconfort, et puis... elle a de bonnes idées, la mort.
Mais, quand vous voulez la suivre, la laisser vous prendre par la main et vous enfuir avec elle, c'est à ce moment, et seulement à ce moment, que la famille et les amis reviennent.

Ils me croient folle, déréglée.
Mais ce qu'ils ne savent pas, c'est que ce sont eux, les fous, les ignorants, ceux qui ne savent pas, ne savent rien.
Ceux qui n'ont jamais essayé de se retrouver seul avec leurs pensées plus d'une minute.
Non. Leurs pensées leur font peur, alors ils les rejettent, les éloignent.
Ils travaillent, s'occupent pour ne pas penser.
Mais ils ont tout faux.
Car c'est en se retrouvant vraiment seul que l'on découvre qui on est vraiment: un fou.

Les pensées enfermées dans nos têtes sont des vérités auxquelles on veut échapper, auxquelles on ne veut pas songer.
Pourtant, ces vérités sont ce qu'elles sont, alors, pourquoi ne pas les accueillir?

C'est pour ça qu'on m'a enfermé.
Parce que j'ai compris, et que, eux, préfèrent tout ignorer.
Donc, j'éteins la lumière, je ferme les tentures et les yeux, et je m'abandonne auprès de cette amie qui me dit tous ses secrets, et à qui je confie toutes mes vérités.