L'ange muet (terminé)

Chapter 5 -Mike-

Je me fais réveiller par le bruit d'une chasse d'eau... Classe...
Au bout de quelque secondes je me redresse maladroitement. Je peine à me lever, j'effectue quelques pas mais ma faible progression est stoppée nette par plusieurs barreaux. Je suis enfermé entre quatre misérables murs!
Dans un élan de colère je m'empare des barres métalliques et je me met à gueuler:
"-Ouvrez moi!!! Venez m'ouvrir putain vous êtes qui pour me garder là!!? Ouvrez moi merde!"
À la suite de plusieurs insultes balancées dans le vide, la silhouette d'un homme se dessine au fond du couloir. Il s'avance vers moi et je peux voir son visage, c'est un homme de la quarantaine avec un visage marqué par les rides. En baissant les yeux je suis déstabilisé a la vue de son costume. C'est un policier... Je me retrouve donc en prison légalement.
Des bribes des souvenirs de la veille me reviennent. Le type me demande de le suivre, il ouvre ma cage et me menotte les mains une seconde fois. Je le suis dans plusieurs couloirs sous les lumières flanchantes des néons. Je me retrouve dans une salle d'interrogatoire, derrière la vitre se trouve le même mec blond que l'arrestation. Son prénom ne me revient encore, mais ce qu'il m'a fait je m'en rappelle malheureusement très bien...

*Flash back*

C'était il y a plusieurs années, j'avais fui d'un unième foyer et je me retrouvais une fois de plus à la rue. J'avais froid, mes chaussures étaient trouées et l'eau se répandait à l'intérieur. Des sanglots nerveux s'échappaient de mes lèvres gercées. En face de moi protégée par un immense portail, se dressait une magnifique maison en brique rouge. À travers les grandes baies vitrées j'apercevais un famille en pleine activité. Un homme venait de rentrer de son travail et ses enfants lui sautèrent au cou, il prit dans ses bras sa femme et lui offrit un tendre baiser. Ce spectacle me calma peu à peu, cependant mes larmes coulaient toujours et le froid s'immisçait encore en moi. Soudain la plus petite, une fillette d'à peu près mon âge me fixa dans les yeux. Je la vis tirer sur le pull de sa mère et me montrer du doigt. Puis mes paupières s'affaissèrent et le sommeil me gagna...
Quand je me suis réveillé plusieurs têtes me regardaient d'en haut. Un petit blond fila alarmer ses parents et il arrivèrent quelques minutes après. La mère était mince et petite avec de beaux yeux couleurs noisette comme sa dernière. Quant au père, il était grand avec des yeux gris apaisants et possédait une voix chaleureuse.
La suite a été belle et longue exactement comme dans les plus beaux films. Après de longues heures de réflexions ils prirent la décision de m'adopter. Dans cette famille je me sentais presque à ma place. Cependant rien ne pouvait changer qui j'étais... Ils étaient une "vrai" famille et moi j'étais seul, ils étaient riches et moi je ne possédais rien. Pourtant je m'y suis habitué au fil des mois. Dans cette belle famille dont je faisais maintenant parti il y avait deux frères de quatre ans mon ainé. L'un se nommer Dan l'autre James. Ils étaient jumeaux et pourtant une lueur différente dansait dans leur regard. Sans que je sache pourquoi, Dan, contrairement à son son frère James, me haïssait. Ils avaient aussi une petite soeur de mon âge, elle était innocente et horriblement agaçante.
Après environ un an ce qui devait arrivé arriva... James était à son concours de piano et je me retrouvais seul avec Dan et la petite. Il s'avança vers moi et commença un long monologue:
"-Hey frérot, ouais toi, je vais faire court, tu squat chez nous depuis beaucoup trop longtemps... Je n'ai jamais rêver d'avoir un boulet figure toi! Mes parents sont si naïfs... Tu étais seul sous la pluie ce jour là ils ont juste eu pitié! Tu ne représentes rien pour eux! T'essayes de prendre ma place depuis que t'es arrivé... Tu m'as volé ma vie et mon frère!! Aujourd'hui c'est fini, plus jamais tu compteras plus que moi!"
Son sourire moqueur se brisa et un voile de tristesse s'abattit sur sa pauvre personne. Jamais il ne m'avait fait part de celle-ci, je m'en suis rendu compte, mais c'était trop tard...
"Plus jamais tu ne reprendras ma place..."
À ce moment ma vie prit encore un tournant des plus sombres... Du haut des escaliers il poussa sa soeur cadette dans le vide alors qu'elle lui tournait le dos. Précipitamment il se rua sur le téléphone fixe et appela en pleur ses parents:
"-Papa... Maman..." Sa voix d'enfoiré tremblotée "-Mike... Mike a violemment poussé la petite dans les escaliers... Elle ne bouge plus!! Papa..."
De fausses larmes glissèrent sur ses joues pendant qu'il m'adressait un sourire victorieux.
Le jour même sans pouvoir m'expliquer je fus bannit de ce foyer. Par la suite j'appris que l'enfant sur laquelle Dan avait porté la main était morte d'un arrêt cardiaque dans la demie heure qui avait suivie. Il avait ruiné ma vie et apparemment il souhaitait recommencé...
Aujourd'hui encore, il se retrouve là, à faire le beau, prônant la bonté et sa vérité ; il me donne la gerbe.
Je vous épargne les détails et les jours qui ont suivis.
Après la décision d'un juge de pacotille je me retrouve de corvée dans un établissement de p'tits bourgs...Palestia.

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