Chapitre 2: Retour au bercail

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Je freinais brusquement, et arrêtais le véhicule alors que Jack était propulsé en avant malgré sa ceinture de sécurité. J'étais enfin de retour au bercail, chez moi. Ce foutu bâtiment bondé de criminels tous aussi fêlés les uns que les autres était mon chez-moi, l'endroit ou j'avais grandi. Ces murs m'avaient vu devenir celle que j'étais devenue. Je soupirais, et sortais de la voiture en claquant la portière. Certes, le quartier dans lequel je vivais n'était pas comparable aux quartiers des bourgeois, loin de là, mais je l'aimais comme il était.

"Alors, heureuse ? Me demanda gaiement Jack.
-Et comment !" Lui répondis-je d'un ton enjoué.

Je n'étais pas encore entrée, et pourtant, j'entendais déjà les voix rocailleuses des hommes qui chahutaient et des femmes qui se plaignaient de leurs comportements des plus grossiers qui soit. Un sourire amusé s'étira sur ma bouche. Je poussais alors la porte métallique à l'aide de mon pied et entrais dans une grande pièce au plafond surélevé fait de tôles. L'air était imbibé d'une odeur d'alcool, de fer, et d'essence.

L'odeur de ma maison.

Tous les regards étaient braqués vers moi, plus aucun bruits ne parvenaient à mes oreilles.
Soudain, un énorme fracas vint troubler le lourd silence qui s'était installer. Un homme à la stature plus qu'imposante s'approchait de moi. Si je ne le connaissait pas, j'aurais sans doute pris la fuite.
Il s'arrêta devant moi, me dévisageant, m'observant sans la moindre discrétion apparante. Et d'un coup, il se mit à me serrer dans ses bras en riant aux éclats. Ma respiration fût coupée, tant il me broyer contre lui, j'avais l'impression de me faire écraser entre deux murs qui se rapprocheraient l'un de l'autre. Heureusement pour moi, il me lâcha, alors que je reculai de plusieurs pas, les mains posées sur mes cuisses, essayant de retrouvé une respiration basique.

"Harley ! Content de te revoir !" S'époumona t-il en me donnant une tape dans le dos.

La puissance de son geste qui se voulait pourtant amicale, me fit tomber à quatre pattes sur le sol. Une voix de femme que je reconnaîtrai entre milles se rapprocha.

"Espèce de brute ! Retourne manger tes foutues cacahuètes !" S'indigna la voix.

C'était elle. C'était ma tante !

Je me relevais aussi vite que je ne le pouvais, encore légèrement chancelante et me jetais dans ses bras. Sa main caressait mon dos par-dessus mon tee-shirt et ses cheveux blonds me chatouillaient le visage.
Quelques secondes après, elle s'écarta de moi, ses mains toujours posées sur mes deux épaules, les larmes aux yeux.

"Mon petit cœur, sa faisait tellement longtemps ! Ou était-tu passée ? Me demanda t-elle d'une voix tremblotante d'émotion.
-J'avais besoin de prendre l'air, t'inquiète pas Irma." Lui répondis-je en la serrant une dernière fois dans mes bras avant de se séparer une bonne fois pour toutes.

Elle n'avait pas prit une ride, il n'y avait que ses cheveux habituellement blonds qui grisonnaient avec la vieillesse. Le temps semblait ne pas avoir d'emprise sur elle. Ni sur ce bâtiment d'ailleurs. Je fus alors accueillie de bon cœur par tous ces gens, que j'appelait ma famille.

                                *

Un rayon de lune vint se poser sur mes paupières alors que je dormais paisiblement après avoir veillé toute la nuit en buvant quelques verres de vodka. J'ouvrais les yeux en bougonnant, et me retournais sur mon matelas qui se mit à grincer comme si un sumo y était allongé. Jack et sa petite sœur qui dormaient dans la même chambre que la mienne se mirent quant à eux à gigoter dans leurs lits. Je cessais de faire le moindre mouvements de peur de les réveiller. Je décidais ensuite de me rendormir, profitant d'avoir un matelas plus confortable que celui de la prison.

Mais que fait cette gamine ? Pourquoi court-elle comme si le diable lui-même cherchait à l'attraper ? Elle ne cesse de se retourner tout en courant, manquant de tomber de tout son long à chaque reprises. Soudain elle hurla. Je semblais être suspendue dans les airs, et être spectatrices d'une scène qui me semblait quelques peu familières. Un chien. Une énorme chien aux yeux rouges sauta sur la fillette et lui déchiqueta les entrailles, tandis qu'elle se débattait. Peu à peu, ses gestes devinrent plus mous, puis ses bras et ses jambes cessèrent tout mouvements et retombèrent sur le sol, secoués de violent spasmes à la douleur. Le chien était repartit, la gueule ensanglantée. Elle était , le ventre ouvert d'où le sang s'écoulait abondamment, agonisant sur le sol. Puis ses yeux qui semblaient chercher quelqu'un cessèrent de bouger et fixèrent le ciel. Elle était morte.

Je me redressai vivement sur mon matelas, une sueur froide coulant dans ma nuque. Je fermais les yeux et passais ma main dans mes cheveux en reprenant mes esprits. Ce n'était pas la première fois que je faisais ce même cauchemar, mais il y avait toujours ce dégoût face à cette scène digne d'un film d'horreur interdit au moins de seize ans, bien que j'avais moi-même commis des meurtres plutôt sanglants. Je me retournai dans mon lit et sursautai. La petite sœur de Jack, Lily, était endormie à côté de moi, suçant son pouce et serrant la couverture comme si sa propre vie en dépendait. Encore un peu, et je mourrai à seize ans, d'une putain de crise cardiaque.

Mais bon, je suis de retour. C'est le plus important.

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Pas d'inquiétude, l'action c'est pour le prochain chapitre !

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 23, 2016 ⏰

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