L'Horloge

Chapter 4

Rien n'est plus horrible que lorsque l'on sait que la mort est proche, si proche que vous sentez son souffle froid, glacial, paralysant, vous prendre dans ses serres aux portes d'un abysse infini qu'est l'Enfer. C'est encore plus horrible quand on sait que l'on ne peut rien faire.
Me forçant à me calmer, je repris mon souffle et retrouvai une respiration régulière. J'entrepris de compter jusqu'à dix. Un, deux, trois... Je m'aperçus que j'étais arrivée à trente-quatre et qu'aucune pierre ne m'avait transpercée. Je me relevai doucement toute courbaturée et tendis l'oreille. Un calme angoissant flottait maintenant dans l'air, offrant un contraste radical avec le bruit assourdissant de l'avalanche de pierres quelques secondes auparavant. Je me retournai lentement et écarquillai les yeux de terreur à la vue de leur taille. L'avalanche s'était arrêtée avant moi, à quelques pas.
Stupéfaite, je m'aperçus qu'après avoir couru sur des centaines de mètres dans le noir, je voyais désormais clairement ; mon coeur bondit de joie quand je compris qu'il y avait quelque part une source de lumière. Je m'aventurai dans le tunnel, dos aux pierres. Mon avancée était lente, à cause de mes blessures mais aussi parce que je contemplais avec émerveillement tout autour de moi des tas de pierres cristallines, bleues, roses, vertes d'une beauté éclatante. Des stalagmites et des stalactites se rejoignaient pour créer des formes discontinues d'une matière lisse et minérale. Peu à peu, la lumière des pierres s'atténua. Une lumière plus froide, fantomatique, transforma les stalagmites en silhouettes étranges et inquiétantes. Des ombres dansaient sur les murs comme si, invisible, un immense brasier projetait ses flammes sur les pierres. Je me retournai toutes les deux minutes, envahie par un sentiment qui me faisait suffoquer, comme si une présence me suivait aussi invisible que le brasier.

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Quatrième Chapitre!

Bonne lecture ...