Cesderniers jours, ma vie a pris un virage dangereux. Ma copine sauvedes vies à des milliers de kilomètres de moi, un homme retape mavéranda en échange d'un lit et de la nourriture, et surtout, jeressens des trucs bizarre pour ledit homme qui s'avère être unévadé de prison. Tu voulais une nouvelle vie remplie d'aventures,Lana, tu es servie, me dis-je. Putain, je suis avocate spécialiséedans la criminalité et j'héberge un fugitif chez moi depuis presquedeux semaines !
Tousles écrans télévisés de la ville et des affiches accrochées auxpoteaux montrent le visage d'Alex avec la mention « recherchépar les autorités ». Je flippe chaque fois que je marche dansla rue, j'ai l'impression que tout le monde me regarde et surtout quetout le monde sait. L'autre jour en voiture, je me suis faite arrêtéeet j'ai tellement eu peur qu'ils aient découvert le pot aux rosesque j'ai pensé à faire un délit de fuite. Heureusement, ce n'étaitquun contrôle de routine. Je deviens barje.
Alexne me casse pas les pieds. Le matin quand je pars au travail, il estlevé et bricole, ttout comme le soir quand je rentre. Je me suisdemandé plusieurs fois s'il prenait au moins le temps de faire unepause mais il a l'air d'aimer clouer, visser, dévisser... Ca a dûlui manquer en prison. Au début, je me suis dit que j'étaiscomplètement cinglée de laisser un évadé - condamné à la peinede mort, de surcroît – seul chez moi sans craindre qu'il mecambriole. Mais où pourrait-il stocker les objets volés ? Il ya encore deux semaine il dormait comme un chien dans mon atelier depeinture. J'ai également laissé tomber l'idée de dormir avec laporte verrouillé. Je n'ai pas à avoir peur d'Alexander. S'ilvoulait vraiment me faire du mal, il l'aurait fait depuis longtemps,il a bien vu sur le parking l'autre soir que j'étais vulnérableface aux menace d'un homme. Non, il souhaite seulement que je l'aideà se faire innocenté et que je découvre qui est le véritablecoupable. Il veut que je rende justice à sa femme et leurs deuxenfants. Il a confiance en moi. Quant à moi, je me sens oppresséepar cette responsabilité qu'il m'a attribué. Je me sentiraivraiment mal si je ne parviens pas à le sortir de là et qu'il meurepour rien, finalement. Le plus contraignant, c'est que toutes lespreuves sont contre lui. Son état mental d'après-guerre, sa disputeavec Tara, son arrestation dans un bar alors qu'il étaitcomplètement ivre et la découverte d'un bidon d'essence vide dansle coffre de sa voiture n'arrange en rien sa situation déjàprécaire. Il faut que j'arrive à faire rouvrir le dossier, car mêmesi je suis une avocate compétente complimentée par mes confrères,la réouverture d'un dossier classé depuis tant d'années ne dépendpas de mes compétences jurudiques.
SeuleAmanda pourra m'aider. Mon mentor, celle qui m'a fait devenir celleque je suis aujourd'hui, n'a pas hésité à accepter ma propositiond'aller boire un café. Cela fait des mois que nous ne nous sommespas vues.
-Lana !Quel plaisir de te revoir ! S'exclame-t-elle en venant me serredans ses bras lorsque j'arrive à sa table.
C'estune jeune quarantenaire, un peu dodue à cause de ses trois grossessedont des jumeaux. Elle n'en reste pas moins élégante en toutecirconstances, elle ne jure que par les tailleurs et ses longscheveux bruns arborent toujours une coiffure impeccable.
-SalutAmanda, comment vas-tu ?
-Bien,bien. Tu sais, la routine. Et toi ? Comment va Kelly ?
Al'issue de mon stage, Amanda et moi sommes devenues davantage qu'unesimple instructrice avec son élève. Nous avons tissé un liend'amitié et elle connaît presque tout de moi.
-Elleest partie en voyage humanitaire au Botswana. Amanda, ne le prendspas mal mais je ne suis pas seulement venue ici pour parler de lapluie et du beau temps. J'ai besoin de toi.
Uneserveuse vient prendre nos commandes. Une fois celle-ci partie, je mepenche vers mon amie au cas où des oreilles indiscrètesentendraient notre conversation.
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Juste une nuit
RomanceJuste une nuit. J'ai peur. Il me fait peur. Depuis bien longtemps, j'ai éradiqué tout sentiment quelconque à l'égard des hommes. Alors pourquoi lui me met-il dans ces états ? Il n'est même pas gentil, il me contredit tout le temps ! Nous ne venons p...