Chapitre no.2

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RAPPEL: Il est vivement conseillé de lire la note afin de comprendre l'histoire !
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A bout de souffle et le dos complètement trempé, tu ouvres précipitamment la porte de ton appartement, dix minutes après avoir lâchement quitté ce bar. Tu t'enfermes à double tour, tires le verrou de sécurité puis déposes tes clefs dans le plat de l'entrée. Et, c'est seulement à ce moment précis que tu t'autorises enfin à relâcher pression. Tu glisses lentement le long du mur froid du corridor de ton appartement totalement dénué de toute personnalisation jusqu'à pouvoir te rouler en boule sur le parquet usé et mal chauffé.

Replié ainsi sur toi-même, tu sens les larmes de soulagement déborder petit à petit sans que tu ne puisses les arrêter et tu te détestes de ressentir ce sentiment de calme et de tranquillité maintenant que tu es seul entre tes quatre murs. Tu te maudis pour être aussi ridicule et pathétique, pour être tout bonnement incapable d'agir comme n'importe qui d'autre, pour avoir détalé comme un lapin et avoir abandonné lâchement le gentil et bien qu'un peu énervant Hakyeon derrière toi. Le seul et unique ami que tu n'aies jamais eue au cours de ta misérable vie.

En réalité, ce n'est pas que tu dois te lever tôt demain puisque c'est ton jour de repos. C'est pour cela que tu avais accepté de sortir avec Hakyeon ce soir, sans être obligé de te sentir coupable ou angoissé à l'idée de ne pas t'être réveillé car tu n'as pas entendu ton réveil. Mais maintenant...tu sais que ton seul jour de repos va être complètement fichu à cause de cette maudite soirée car tu te connais et que tu sais que, malgré toi, tu vas t'obliger à la revivre encore et encore jusqu'à en souffrir physiquement, jusqu'à en vomir.

Tu te relèves tant bien que mal afin de trainer ta pauvre carcasse dans ta chambre à coucher où tu t'allonges (enfin t'affales plutôt) en soupirant. Pressant tes paumes sur tes paupières lourdes et douloureuses dû aux pleurs et à la fatigue, tu pries pour que l'univers entier t'oublie, pour que Wonshik et sa voix envoûtante ne réapparaisse plus jamais dans ta vie, pour que Hakyeon te pardonne d'être un si pitoyable et lâche ami envers lui. Tu te glisses sous les couvertures, éteins la lumière puis te roules en boule en serrant très fort contre toi tes couvertures avant de fermer tes yeux.

Tu es en sécurité maintenant...
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Tu dois aller faire les courses...Plus par nécessité que par envie, penses-tu en regardant longuement les étagères vides de ton frigo et de tes placards. Tu n'as plus de lait, plus d'œufs, plus de riz, plus de fruits, plus de légumes ou même ne serait-ce qu'un sachet de ramyeon. Ta cuisine reste désespérément vide tout comme ton ventre qui te le fait bien comprendre en gargouillant bruyamment. Tu te sens légèrement faible et des tâches de couleur dansent continuellement devant tes yeux. Pourtant, tu n'arrives pas à te résoudre à sortir dehors où il y a les autres. Les autres et leur regard, les autres et leur jugement, les autres et leur moquerie.
Tu finis par empoigner un paquet de gâteau qui te semble plus que douteux et tu commences à manger sans aucune conviction ni aucun plaisir. La nourriture a toujours été un problème dans ta vie et tu te rappelles encore du regard peiné et inquiet que te lançait ta mère à chaque coin de la maison lorsqu'elle a eu l'occasion de te surprendre une fois à moitié dénudé dans la salle de bain ( la seule fois de trop ). Bien que tu sois une personne qui adore la nourriture, tu as toujours entretenu une relation étrange et conflictuelle avec les aliments. C'est comme si tu te punissais pour ce que tu es en privant ton corps, comme si tu pouvais avoir le contrôle de ton existence en laissant ton esprit décider où et quand il va autoriser ton estomac à se sustenter. Tu te sens presque puissant grâce à cela et la puissance a quelque chose de grisant car c'est un sentiment que tu n'éprouves pas souvent.

Non sans grimacer, tu termines tant bien que mal le dernier bout de cet ignoble gâteau avant de jeter la boite dans la poubelle. Ton estomac cesse finalement de se tordre dans tous les sens mais les taches s'obstinent à rester malgré ton "repas". Essayant de préserver le plus possible le peu de force qu'il te reste, tu t'affales sur ton vieux fauteuil usé par le temps et joues distraitement avec les fils tandis que ton regard se perd au loin dans la rue, quelques étages plus bas.
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⏰ Dernière mise à jour : Dec 03, 2017 ⏰

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