Après une journée de cours épuisante, Mona et moi rentrons du lycée. Je considère Mona comme ma sœur. Elle a emménagé dans l'appartement au dessus du mien il y a maintenant neuf ans. Nous sommes allées dans les mêmes établissements scolaires depuis son arrivée, et nous sommes devenues des meilleures amies.
Nous avons pour habitude de prendre le goûter chez moi. En entrant, je remarque que les chaussures de mon père sont dans l'entrée. Cela m'étonne puisque le jeudi, mon père ne rentre pas avant dix-neuf heures.J'avance avec un air inquiet et trouve dans la cuisine mes parents attablés autour d'un café.
- Salut les filles !
Ma mère nous accueille toujours avec son plus grand sourire.
- Bonjour maman. Papa, tu es déjà rentré ?
- Bonjour à toi aussi Max, bonjour Mona. Oui je suis rentré plutôt aujourd'hui. Mon patron m'a renvoyé à la maison, et je dois vous faire part d'une grande nouvelle.Mon père paraît joyeux. Cela fait un moment que je ne l'avais pas vu aussi heureux lorsqu'il parle de son travail, et encore moins de son patron.
- Je pense que je suis de trop, je vais vous laisser en famille. Max, on s'appelle tout à l'heure pour revoir l'exposé d'histoire ? Dis Mona d'une voix plutôt hésitante.
- Oh Mona, désolé je ne voulais pas t'abandonner au goûter. Promis je t'appelle dans l'immédiat. Bisous.
- Salut à tous ! Bises Max.
- Au revoir Mona ! Disent mes parents en cœur.Je m'assois à la table de la cuisine tout en me servant une tasse de café. Mon père part chercher Léo dans sa chambre. Je regarde ma mère avec nervosité, mais elle me répond avec un léger sourire. Cela m'indique rien de bon.
- Nous voilà tous réunis ! Si je suis ici les enfants, c'est parce que monsieur Pichon m'a convoqué dans son bureau. Nous nous sommes entretenus et avons fait le constat que cela fait près de dix ans que je travaille dans son entreprise. Normalement tout employé est susceptible d'être muté au bout de cinq ans d'expérience dans l'entreprise.
Ma nervosité se transforme en panique et je prie tout les dieux pour que mon père ne se fasse pas muter à son tour. Ou s'il se fait muter, ce sera dans la capitale. Je ne veux pas quitter Paris.
- Je n'avais pas accepté la mutation, il y a cinq ans, en partie à cause du décès de mamie. On ne pouvait pas se permettre de quitter la ville alors que toute la famille avait besoin de nous. Seulement aujourd'hui, nous sommes tous en bonne santé et tout va bien. Monsieur Pichon m'a fait une offre dans l'Yonne.L'Yonne? Ça existe ce nom ? C'est une ville ? Quitte à partir j'espère que c'est dans le sud au soleil alors ! Je regarde mon père avec des yeux grands ouverts ne sachant pas quoi lui répondre.
- A voir ton visage Max, tu ne sais pas où se trouve l'Yonne. Et inutile de te demander à toi Léo. L'Yonne est un département de l'Est de la France. C'est à une heure trente de voiture d'ici.
- Nous partons à la campagne ! S'exclame maman pleine de joie.
Je rie nerveusement, je regarde autour de moi s'il n'y a pas de caméras cachées.
- Ah ouais, la campagne ? C'est une blague ? Et on se loge où? Dans une ferme ?
- Maxine... Mon patron ne me propose une mutation sans logement. Je vais travailler à Auxerre, une petite ville. On sera logé dans une maison, avec un grand jardin, à quelques kilomètres d'Auxerre.
- Et maman tu acceptes ? Depuis quand quitter Paris ne te dérange pas ? Je hausse la voix, et cela déplaît à mon père.
- Vous êtes vraiment des nuls!
Visiblement cette nouvelle ne plaît pas non plus à Léo, qui part pleurer dans sa chambre. J'ai envie de faire comme lui...
- De toute façon Maxine, tu n'as pas le choix. Que ça te plaise ou non, tu nous suis. Je suis sur que tu vas te plaire. D'ailleurs Mona et Ana pourront venir passer des vacances chez nous, ça leur changera de la capitale.Je me demande encore si mon père me fait une mauvaise blague. Mais non, il est plus heureux que jamais, tout comme ma mère. Mes parent se sourient mutuellement et s'embrassent. Je me lève, j'ai envie d'évacuer toute ma colère. Mais je me contient et leur lance un regard noir. Je décide de faire la même chose que mon frère, je pars me réfugier dans ma chambre en pleurant.
Comment osent-ils me faire ça ? A une semaine du BAC de français, et à deux semaines de la fin de l'année scolaire. Papa aurait pu repousser sa mutation jusqu'à la fin de ma terminale. Je les hais, je les hais, je les hais!
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Max, l'ado enceinte.
Novela JuvenilAprès avoir publié cette fiction sur Facebook, me voilà ici! Chronique totalement inventé, ce n'est pas une histoire vraie. Seulement le fruit de mon imagination!