#16

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Je suis épuisée comme d'habitude et je ne compte pas m'éterniser. Je retourne dans ma loge rapidement uniquement pour me changer et  ramasser mes affaires.

J'ai vu qu'Eddy était là avec les autres, comme depuis quelques nuits, mais ce soir je n'ai même pas le courage de finir la soirée avec eux. Je dois dormir ou je vais tomber.

Je rejoins donc Daryl discrètement et lui prend le bras comme à mon habitude. Ce geste veut dire qu'il est temps d'y aller, mais ce soir il se dérobe et me lance un regard vide.

Qu'est-ce qui se passe ? Il m'emmène dans un coin, plus exactement dans le bureau du patron qu'il connais bien et referme derrière lui.

- faut qu'on parle ..
- maintenant ?
- oui maintenant.
- oh non s'il te plait .. jsuis hs.
- j'en ai rien à foutre Andie. T'es tout le temps fatigué ou c'est jamais le moment. Alors je me demande si ça le sera un jour entre toi et moi.
- mais qu'est ce que tu racontes ?
- j'essaye de te dire que j'ai plus envie d'être avec toi ..

Ses mots résonnent et j'ai dû mal à y croire. Daryl a toujours été à mes basques, un vrai canard et j'étais loin de l'imaginer me larguer, mais c'est bien ce qu'il est en train de faire.

Mes nerfs qui sont à bouts me font sourire car c'est bien la dernière chose qu'il me fallait pour finir cette journée, une looongue conversation pour tenter de lui faire changer d'avis.

Pourtant j'essaye, mais il est buté alors je lâche vite l'affaire. À croire que c'est ce qu'il attendais. J'ai ensuite droit au couplet préfait, comme quoi j'en ai rien à foutre de lui, que je ne lui ai jamais dis je t'aime et que bien entendu je n'ai jamais voulu qu'il me touche. Il n'a pas tord et cette fois je n'ai rien à redire mais il termine d'une façon à laquelle je ne m'attendais pas.

- je sais que tu profite de moi. Tout ce qui t'intéresse c'est mon pognon, ma belle bagnole et mes relations....

J'en reviens pas. Je lui demande s'il croit vraiment à ce qu'il dit, et il me le confirme ce con. Ce serai d'ailleurs pour cela qu'il me quitte. Mais je rêve. La première partie était crédible mais me faire tej' soit disant parce que je suis avec lui que pour sa caisse me laisse sans voix. La colère monte mais elle n'explose pas, je n'en ai plus la force.

Je sors du bureau en me retenant de ne pas lui cracher dessus. Je suis trop classe pour me rabaisser à cela.

Je plaque mon sac contre ma poitrine et entame la traversée de la boîte de nuit.

Je me fais arrêter par quelques personnes, mais ce soir pas le temps de discuter avec eux, je trace les yeux rivés aux portes de sorties qui sont au bout, loin devant moi. Je sens d'ailleurs  mes yeux se remplir de larmes. J'ai envie de pleurer mais je ne peux pas le faire en public. Django veut que je garde une attitude exemplaire si je veut continuer mon ascension. Alors j'accélère et bouscule tout ceux qui me barrent le passage.

Enfin de l'air ... Mes talons cognent le trottoir et comme une délivrance, je peux enfin laisse couler mes larmes. Je suis tellement en colère. Je me dépêche et compte bien rentrer à pied mais on me retiens la main. J'allais si vite que j'en lâche mon sac que je n'avais pas pris le temps de fermer et tout s'étale sur le sol. Je suis sur le point de me baisser pour ramasser quand je relève les yeux sur lui. C'est Vince qui me tiens le poignet et comme pour vérifier ses doutes, il repousse mes cheveux de mon visage. Il est si beau Vince .. et sa peau qui me frôle réveille en moi toutes ces sensations que j'avais difficilement occultées. Je fond en larme et il me prend aussitôt dans ses bras.

Sur le trottoir, il me sert contre lui et sa main disparais dans les cheveux pour me maintenir le visage contre son torse. Ce soir aussi il porte ce genre de tee-shirt assez échancré pour que ma joue soit en contact direct avec sa peau. Je le respire et pour la première fois ses effluves pénètrent en moi.

Ibiza !!!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant