Tic tac contre Toc toc

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Repliée sur moi-même

Tic, tac, se balançait ma tête

Au même rythme que le temps qui s'égraine


Me trouverez-vous un peu bête

De passer le samedi enfermée

Loin de vous, dans mes pensées ?

Puisque dehors, le soleil brille, vous savez

Mais je sens qu'il n'est pas pour moi

Je ne sais pourquoi...


J'ai bien essayé de discuter

Mais ils ne voulaient entendre parler

Ni de mes amis imaginaires

Ni du désordre dans le bouquet de fleurs de ma mère

Ni de mes conclusions

A propos des tâches sur mon plafond

Que pourtant, j'ai passé tant de nuits à observer

Ils n'en voyaient pas l'intérêt

Ils ne voulaient pas entendre

Mes peurs des grattements sous mon lit

Des bruits dans l'escalier à minuit

De l'armoire qui se déplaçait toute seule

Un millimètre à droite le lundi

Un à gauche le mardi

Un demi le mercredi

Dans l'autre sens le jeudi

Elle semblait rétrécie le vendredi

Pour se relever le samedi

Et ainsi le dimanche

Elle était revenue à sa place

Ils me disent que ce n'est qu'une impression

Que je suis une menteuse ou une folle

Mais je sens bien sa menace

Elle me fait savoir qu'elle peut bouger

Pour me prévenir qu'un jour elle viendra me chercher

Mais ce jour là, personne ne me sauvera

Puisque personne ne me croit...


Ma vue se brouille, j'ai peur

Est-ce une de Leur techniques pour m'induire en erreur ?

Ils viennent, je le sais

Et je les sens plus forts que jamais


Toc, toc

La coup retentit sur ma porte

Plongée dans la terreur, je continue à hocher la tête

Faisant semblant de ne pas les avoir entendus, même si c'est bête

J'espère les piéger de la sorte


Tic, tac, oublie le Toc, toc

Et il ne pourra rien t'arriver de mal


Toc, Toc, les coups sont plus forts

Alors pour les contrer

Je secoue la tête avec plus d'efforts


TOC, TOC, le son a encore augmenté

Dans ma tête il ne cesse de résonner

Totalement paniquée, je secoue, je secoue

Même si ça me fait mal au cou

Toujours plus fort, toujours plus vite

Toujours plus mal aussi

Le temps s'écoule à l'infini

Marqué par des balancements toujours plus rapides

Je suis devenue le temps

L'espace d'un instant


Les coups continuent, et je ne peux plus m'arrêter

Je sens que contre le mur ma tête commence à se cogner

Mais ils ne faut surtout pas qu'ils m'attrapent

Alors encore plus fort je me frappe


Ma mère arrive, inquiétée

Peut-être alertée par le bruit

Je ne sais pas, je ne sais plus

Je ne sens plus, je n'entends plus

Elle essaye de parler, mais aucun son ne me parvient

Alors lentement, elle avance la main

Pour tenter de m'arrêter, je le sais !

Je lui crie de me laisser

Mais elle ne veut pas m'écouter

Je lui dit qu'ils veulent me tuer

Mais elle continue à avancer


Et j'ai peur


Il faut que je l'arrête


Dans son regard, je vois la stupeur

Quand je lui enfonce en plein cœur

Le couteau du gâteau qu'on avait fait ensemble il y a une heure


Toc toc, je me défend avec le tic tac

Marqué cette fois-ci par les coups de poignard

Et lentement, les coups s'adoucissent

Le rythme diminue

Et je savoure avec délice

Le calme revenu.


Dis, maman, le sol est tout mouillé

Et de rouge teinté

Maman, j'ai eu très peur

Alors tout à l'heure

Quand tu seras réveillée

Tu voudras bien me consoler ?

Sinistres méandresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant