Son coeur était dénoué d'amour, solitaire et brisé, il attendait la fin. Ce moment où il ne battrait plus, la délivrance l'emporterait loin de ce corps qui le retenait prisonnier. Ses battements étaient calmes et plus aucune pensée n'abritait sa propriétaire. Elle regardait le plafond, seule dans cet institut, sans parents, sans amis. Juste seule. Ses souvenirs l'avaient étouffé au point de vouloir la tuer, le bonheur qui l'avait quitté ne reviendrait sûrement jamais. Comment le savoir, l'ignorance restait sa seule et plus fidèle amie après la solitude. Mais, elle s'était habituée, il n'y avait plus grand chose qu'elle voulait savoir. A part quand est-ce que ce cauchemar prendrait fin.
Son corps était détendu, emprisonné par une robe blanche, recouvert d'un drap blanc, entouré par quatre murs blancs, tout était blanc. Mais ce n'était pas de la pureté qui se dégageait. Cela ressemblait à une mascarade, comme si elle voulait se persuader qu'elle était saine alors qu'elle pourrissait de l'intérieur. Qu'importe si elle s'habillait de blanc, que ses cheveux soient blond, ça ne changerait pas le noir qui envahissait son intérieur. Se faufilant de son esprit à son coeur, jusqu'au plus profond de son âme. Elle était autrefois une fille colorée, au sens figurée pour dire qu'elle souriait à la vie mais au sens propre, pour refléter sa façon de s'habiller.
Elle se demandait comment elle avait pu en arrivait là. Lentement, sa dérive n'avait pas pu être empêcher, juste ralenti mais ce n'était pas suffisant pour amortir la chute. Elle ne parlait plus, les psychologues n'avaient pas pu l'aider. Elle ne mangeait plus que le nécessaire, le goût l'avait quitté. Ce qu'elle aimait avant n'était plus que de la cendre qui passait sur la langue. Elle attendait la fin, sans rien faire pour la précipiter. Sans aucune peur, sans aucun espoir de survit. C'était ce qu'elle voulait, elle le voulait depuis des années. Elle aimait l'idée de vivre, mais vivre le plus vite possible. Elle pensait que la vie pourrait peut être la faire sourire un peu avant la mort.
Lorsque sa colocataire pénétra sa chambre pour voir si tout allait bien, elle ne pu que prendre le plateau de nourriture à moitié plein. Tout se faisait dans le silence. Il était déjà tard, c'était pour cela, à tout les coups, que la lumière ne transperçait plus les rideaux. Son amie vérifia les draps de la jeune femme, sans faire trop attention. Elle était malheureuse pour elle, la savoir aussi amorphe la blessait énormément. Elle avait toujours été ensemble et aujourd'hui, elle l'était encore sans l'être. Cela faisait plus d'un an qu'elle s'occupait d'elle et jamais elle ne l'avait entendu parler, ni vu sourire. Son visage restait sans vie, comme s'il s'agissait d'une photographie.
Quand sa colocataire quitta la pièce, sur que personne ne reviendrait, la jeune femme se leva. Ses pieds au contact du froid ne lui prodiguèrent rien d'autre qu'une légère sensation. Elle marcha un peu dans sa chambre, tournant en rond. Elle connaissait ses murs par coeur, mais elle ne ressentait plus assez d'émotions ou de sentiments, pour trouver une lassitude à cette endroit. C'était son nouveau chez elle, elle s'y était faite, rien ne la sortirait d'ici. Résignation, le seul mot qui la définissait à la perfection. Résignée à vivre ici, loin de la maison de son enfance, mais jamais elle n'aurait pu retourner y vivre. Donc rester dans cette chambre était la solution. Personne ne lui donnait plus de considération ou d'attention mais au moins elle se sentait calme.
Les lumières éteintes, elle s'approcha de sa fenêtre et en tira doucement les rideaux. Mais elle ne vit pas bien le ciel, trop parsemé de nuage. Pourtant, elle aurait aimé pouvoir discerner la lune dans sa forme pleine. Elle la voyait mais la saleté de la fenêtre ainsi que les nuages lui faisaient obstacle. Cette lune pleine, la même qu'elle avait vu le jour où sa mère l'avait abandonné. Laissée derrière elle sans aucun scrupule. Aujourd'hui, elle espérait pouvoir rejoindre cette femme dont les traits étaient semblables au sien. Pourtant, elle perdait de vue l'étincelle qui abritait les yeux de sa mère. Le même éclat qui avait été le sien autrefois. Sa mère et elle, étaient juste des jumelles séparées par une génération.
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Il n'a suffit que d'une personne.
FanficQuand vous n'avez plus goût à rien, vous n'avez plus envie d'agir. Lucy est hantée par son passé, elle n'arrive pas à avancer. Depuis un an, elle est étudiante, mais la dépression la touche de plein fouet. Elle ne se doutait pas qu'une seule personn...