Bonjour, bonsoir. Je me présente : je m'appelle Esperanza Torres. J'ai vingt-et-un ans et je suis actuellement étudiante en médecine. J'aime les pizzas aux piments, le rock, et je déteste le sport.
Ah ! Et j'ai un petit ami aussi, avec qui je suis depuis plus de trois ans et qui est étudiant en droit, lui.
Mais bon, je ne vais pas vous parler de lui aujourd'hui, d'abord parce-qu'il est plus insipide que de la viande trop cuite.
Et surtout parce-que ce serait totalement hors sujet.
Non, en fait, je vais plutôt vous parler de ma famille.
De ma petite soeur, pour être exacte."Ouais enfin... petite de cinq minutes à peine hein ! Pas la peine de pavoiser pour si peu."
Et ça, là, c'est la phrase que j'ai le plus entendue dans ma vie.
Mais bref.
Ma soeur, donc, me ressemble aussi peu de physique que de caractère. Je suis grande, blonde, bronzée et en forme(s) et elle est plutôt petite, brune, pâle et filiforme.
Niveau personnalité, je suis assez cynique et j'men-foutiste là où elle est plus clémente que moi envers nos semblables et plus appliquée dans tout ce qu'elle entreprend.Néanmoins, on s'est toujours bien entendues, elle et moi.
Dans ce monde "marche ou crève" on a toujours pu compter l'une sur l'autre, se soutenir, se souder face aux imprévus.
Blanche (ou Bianca, lorsqu'on retourne voir la familia en Espagne) est ma conscience, si je puis dire. Quand nos parents ne savent plus à combien de décibels gueuler pour me faire obéir, c'est ma soeur qui les remplace, et vice-versa quand c'est elle qui part en vrille.Nous sommes chacune le pilier de l'autre. Il en a toujours été ainsi, et ça ne changera jamais.
Mais, au fait, pourquoi je vous raconte tout ça ?
Eh bien disons que l'autre jour, j'ai été confrontée à la Crise avec un grand C.
Pas une petite déprime passagère, pas un petit crève-coeur ou un petit chagrin. Non. Rien qui ne pourrait être qualifié de "petit" ou de "sans importance".
Je devais retrouver ma soeur chez elle à vingt heures comme chaque lundi. Elle m'avait téléphoné à midi pour me demander d'acheter des chips et, à ce moment-là, elle se portait à merveille.Dès lors, comment aurais-je pu m'attendre à ça en entrant ?
Affalée par terre, le dos contre le canapé, elle pleurait. Tout en buvant une bouteille de vin direct au goulot.
Hier encore, chez nos parents, j'avais à côté de moi une jeune femme heureuse et épanouie et là je voyais Blanche, ma Blanche en train de picoler un bon petit cava millésimé 1995, l'année de notre naissance.Elle qui ne buvait presque jamais.
Totalement pétrifiée par ce que j'avais devant moi, je mis un bon bout de temps avant de pouvoir formuler une phrase sensée.
- Sérieusement ? La bouteille que nous a offerte tante Paola et qu'on ne devait ouvrir que le jour de notre mariage ?
Bon OK. Je vous avoue que j'aurais pu être un peu plus fine sur ce coup-là.
- Zaza... Tu s... sais... p...as ce qui e...est arrivé...
- Qu'est ce qui se passe ? Pourquoi ce torrent de larmes ? Lui demandai-je doucement.
- C... c'est Frédéric.
- Il lui est arrivé quelque-chose ?
- N...non.Et elle recommença à pleurer.
Quatre paquets de mouchoirs plus tard, elle put enfin m'expliquer :
- Il...il IL M'A TROMPÉE !! Ce connaaaaaaaaard.
Replongeant dans sa crise d'hystérie, elle me laissa sous le choc de cette révélation.
Frédéric menait une double vie depuis quasiment le début de leur relation (soit un an quand-même) avec Vanessa, son ex, qui était revenue à la charge après avoir appris que son ancien mec avait retrouvé quelqu'un. Et manifestement, il avait "omis" d'en informer Blanche pendant tout ce temps. J'étais sonnée.
Frédéric, le gendre parfait. Frédéric, qui s'entendait à merveille avec tout le monde. Frédéric, qui n'avait jamais hésité à faire des heures de voiture juste pour aller acheter un cadeau à sa petite amie. Frédéric, celui qui vous aidait à enlever et remettre votre manteau, qui vous tenait toujours la porte même s'il était pressé et qui regardait le patinage artistique avec vous, même s'il n'en avait rien à carrer.
VOUS LISEZ
Corazón roto
Short StoryCeci est une histoire de filles !! Vous êtes avertis ^^ ---> nouvelle écrite dans le cadre des Défis de Poledra. Et le dessin du titre ne m'appartient pas, je l'ai trouvé sur le net.