#1 Ema Forge

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Je m'avance au bord du muret. Le vent souffle très fort. Il fait frais et les étoiles brillent de mille feux dans le ciel noir.
C'est la pleine lune.
Je regarde mes mains à la pâleur fantomatique, mais je ne vois presque rien, puisqu'à présent je suis presque aveugle. Ma maladie m'a enlevé tout ce que j'aurais pu être physiquement. Une fille assez petite aux cheveux roux comme ses parents, banale, qui n'a pas besoin d'aide pour se diriger.
Mais je suis albinos. Et les gens n'ont pas su l'accepter.

Je tiens trois enveloppe dans mes mains, que j'ai écrit grâce à mon ordinateur, dont j'ai appris l'emplacement des touches avec le temps.

Je vais bientôt réaliser mon rêve d'enfant ; voler.

Pour fuir.
Fuir les risques de cancers.
Visites médicales.
Grain de beauté.
Cancer?
Pas cancer.
Peur.
Soulagement.
Et de nouveau.
Grain de beauté.

Mais pire que tout, ma scolarité.

Différence.
Mise à l'écart.
Dame blanche.
Leur surnom favori.
Casper.
Fantomette.
Monstre.
Tête d'ampoule.
Bonnes notes.
Fierté des parents.
Coups, parfois.
Crème solaire en hiver.

Une larme aussi blanche que ma peau roule sur ma joue. Je n'étais pas faite pour ce monde.

Trop de peur.
Trop de risques.
Pour pas grand chose.

J'imagine la personne qui me trouvera écrasée au sol, et je lui demande pardon mille fois, en espérant que ça ne sera pas un enfant.

Et je me retourne.
silhouette floue.
Roux.
Grande.
Jeune.
Grand frère.
...
"Pardon."

Je pose les enveloppes à terre.
Finalement, elle ne seront pas tachées de sang.
Ma dernière parole résonne alors que je me laisse tomber en arrière. Il s'est élancé, mais trop tard.

Air.
Vent.
Regrets?
Pas vraiment.
Surtout.
Garder les mains dans les poches.
Pour ne pas rater.
La tête est plus lourde.
Elle tombera en premier.
Pardon.
Papa.
Maman
Frérot.
Goudron proche.
Peur.
Intense.

...

IMPACT.
DOULEUR FULGURANTE.
plus rien.

Le frère remet distribue les enveloppe.
La sienne.

Mon cher Léon,

Ne te sens pas coupable de tout ça . Je ne pouvais plus vivre dans la moquerie et les regards curieux, la peur du cancer...
Mais je vous aime tant... Je suis navrée de ne plus être assez forte, mais je sais que tu le seras pour moi. Toi qui me protégeais des éclairs furieux et des moqueurs aussi.
Je n'ai jamais aimé écrire tu sais, et jamais aucun mot ne pourra décrire ce que je ressens pour toi. Les mots TL qu'amour ou tendresse ont été utilisés si souvent...

Vit ta vie comme tu l'entends, tu es le héros de ta propre histoire.

Ton petite microbe,

Ema.

Celle des parents.

Mon cher papa,
Ma chère maman,

Je vous aime tant, et sachez que je suis fière d'être née comme votre amour m'a faite, je suis belle, aussi belle que la passion qui vous unit.
Mais... J'aurais du vous parler des moqueries, de ma peur constante. La peur de la maladie, mais aussi de me rendre au lycée et de me faire juger, moi, la petite albinos.
Encore pardon.
Pardon, pardon, pardon je vous aime tant !

Votre fille,

Ema.




Celle pour ses amis.

Chers "amis",

Vous m'avez tous insulté, et même parfois frappé.
Vous êtes des meurtriers.
Je viendrais vous hanter.

Adieu.

La dame blanche.


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Voilà pour la première partie, des avis?
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