«Les coups de foudre c'est comme la météo. On ne peut pas toujours les prévenir.»
-Proverbe anonyme-
Depuis cette nuit-là, Noah est devenu beaucoup plus sociable. Bon, ''sociable'' est un grand mot et s' il s'emploie ce n'est qu'avec moi. Le pommier est devenu notre place à nous deux, notre refuge. Le jour on ne se parle pas plus qu'il le faut mais parfois, pendant la nuit, il vient cogner subtilement à ma chambre ou vice-versa et on va à notre endroit pour parler, chanter, lire nos mangas ou juste regarder les étoiles.
Aujourd'hui Noah est plutôt distant, en fait encore plus que d'habitude. Il est resté dans son dortoir toute la journée et il n'est pas à la table ce soir. Ce que Daisy n'a pas omis de me dire. Elle se fait des idées, elle croit que j'aime cet idiot aux yeux verts. Non, mais il m'énerve tellement qu'à chaque fois qu'on se retrouve sous le pommier (Je me suis habituée à grimper et descendre par les plantes.) il y a minimum une chicane qui éclate. Heureusement, qu'on est capable de se pardonner facilement. Je m'inquiète quand même un peu pour lui mais en même temps je me dis de ne pas m'en faire: il est toujours comme ça. Lenny sonne la cloche juste avant le repas pour faire une annonce. Tout le monde a les yeux rivés sur elle, pauvre petite Len. Elle n'aime pas qu'on la fixe comme ça : c'est pour ça que c'est Élodie qui fait les annonces d'habitude mais ce soir, elle était très occupée. Et cette occupation qui lui vaut un congé s'appelle Mathieu et leur anniversaire de mariage. Bref, Lenny nous informe qu'un orphelin vient tout juste de finir son hospitalisation et peut donc venir s'établir ici. Un jeune garçon qui a l'air un peu plus vieux que moi arrive dans la salle à manger. Il est... sans mot. Ses beaux cheveux blonds scintillent sous la lumière et ses yeux d'un bleu pétillant cherchent mon regard. Il a un vrai corps d'athlète et ses muscles sont si bien dessinés. Il nous fait ses salutations avec un large sourire qui le fait paraître encore plus beau qu'il ne l'est déjà. Il a l'air très énergique et sociable, tout le contraire de Noah. Il s'assoit sur le siège en face de moi. Tous les regards sont tournés vers lui, surtout ceux des filles, ce qui doit soulager Lenny.
Tout le souper s'est passé en vrai festivité. Dommage que Noah manque ça. J'irai lui dire après. Karl, c'est son nom, a mis de l'ambiance et tout le monde c'était réuni autour de lui. Il fait du football, il joue du violon, il est très fort en math (J'en profiterais pour lui demander de l'aide dans cette matière pour me rapprocher de lui.) et il aime aider les autres. Je crois que j'ai eu le coup de foudre. Daisy a l'air de lui faire de l'œil aussi. Je dois me méfier Daisy a beaucoup plus de chance que moi lorsqu'il est question des garçons. Je me dépêcherai de l'avoir en premier avant Mélanie et Daisy. De toute façon il m'a regardé quand il est arrivé, c'est un signe non ?
À la fin du repas, je grimpe les marches et me dirige vers mon dortoir. Je rencontre Mélanie qui m'accroche exprès. –Oh ! Carmen, je ne t'avais pas vu ! –Comme si je n'étais pas assez grande. Elle ignore mon commentaire et me dit sauvagement :- Pendant que j'y pense, ne t'approche pas de Karl. Il est a moi. –Tu as déjà Charles, tu ne trouves pas que tu es trop gourmande ? –Bien sûr que non ! Charles c'est de l'histoire ancienne. –Ah oui ? Pourtant j'ai des enregistrements de voix très suspectes venant de ta chambre... Et ça date d'hier. –Quoi ? Tu nous as enregistrés ! Quelle perverse ! – Alors, je te conseil de me laisser Karl. Merci, dis-je sans attendre sa réponse. Je m'éloigne le plus vite possible avant que l'envi de la frapper devienne plus grande que celle de la raison.
Je circulais dans les corridors en espérant croiser Karl ''par hasard'' mais aucun signe de lui dans les parages. Lenny doit être en train de lui montrer sa chambre et les règles, etc. Je décide donc d'aller dans ma chambre. Je m'étends un peu et vais prendre ma douche. En sortant de celle-ci je réalise qu'il est dépasser le couvre-feu. Je me rhabille avec un demi chandail noir et des jeans troués qui traînaient sur le sol de mon dortoir et vais subtilement à la chambre de Noah. Il fallait que je lui parle du souper qu'il avait manquer. Je m'apprête à cogner à sa porte lorsque j'entends des reniflements et des hoquets de quelqu'un. Je me dis que c'est impossible que ce soit Noah qui pleure comme ça. C'est l'homme qui a le moins de sentiment que je connaisse. Pourtant j'entends sa belle voix pousser quelques gémissements de tristesse. Je décide de ne me pas le déranger et de le laisser seul, je crois que c'est ce qui lui fera le plus de bien.
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Orpheline
RomanceCarmen est une jeune orpheline depuis ses quatre ans. C'est une grande fille rousse aux goûts qui laissent à désirer et qui cache ses sentiments au plus profond d'elle-même. Alors, qu'elle vivait une petite vie paisible avec sa meilleure amie Daisy...