Chapitre 2

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J'étais restée assise sous le jet d'eau.

Ravalant au possible mes larmes.

L'eau presque bouillante ne m'empêchais pas de frissonner.

De dégoût.

De rancune.

Mais surtout de frustration.

Peut-être que je n'aurais pas dû rompre tout contact avec mes proches, car aujourd'hui je me retrouvais totalement seule et démunie.

Peut-être aurais-je pu trouver un soutien. Une quelconque aide, mais aveuglée par la colère j'étais partie sans me retourner. Et j'étais parti bien trop loin pour me retourner.

C'était à eux de faire le premier pas.

À eux qui m'ont trahis.

Je leur en voulais tellement, mais cette solitude qui rongeait mon cœur en valait t-elle vraiment la peine ? Cette solitude avait rendu mon cœur aussi aride que le Sahara, il n'y avait plus que rancune et peine.

« Put**n ! Sors de la salle de bain ! C'est pas toi qui paye l'eau !

- Ni toi à ce que je sache !  »

Sursautant de surprise je faisais tomber mon gant. J'avais eut l'impression d'être retourné dans le passé, que rien avait changé.  J'en rêvais sans cesse dans mes songes, mais comme si cela ne suffisait pas j'étais à présent hantée même les yeux ouverts.

C'était fini alors pourquoi continuer à me tourmenter. C'était juste douloureux, douloureux au point de me laisser sangloter, la tête sur les genoux, le cœur de plus en plus meurtri au fil des minutes.

Qu'on me libère de cette peine, par pitié, qu'on vienne m'en débarrasser.

Je n'avais qu'une envie.

Mourir.

~~~~~~ |≈|≈|≈|~~~~~~

Tic.

Tac.

Tic.

Tac.

Le temps passait.

Hier et aujourd'hui étaient identiques.

Demain ne serait pas plus différent.

J'étais seule dans ces 17m².

Personnes à côtoyer.

Personne avec qui parler.

C'était oppressant.

Mais ces murs étaient plus agréables que l'extérieur.

À l'extérieur je ne pouvais que porter un regard envieux aux gens qui m'entouraient. J'aimerais moi aussi être accompagnée, rire avec des amis, pleurer avec eux, qu'ils me consolent, qu'il me prenne dans leur bras....

J'aimerais être en paix et heureuse.

Mais je n'avais que des cahier, des centaines de pages à mes côtés.

Pages que j'apprendrais à connaître en dépit de présence humaine.


J'étais si pathétique.

Chronique de Fatimah : Reniée, J'ai ChangéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant